Alpine Pearls : « Nous offrons ce que les vacanciers cherchent aujourd’hui »
Quatorze années après sa création, Alpine Pearls, réseau alpin basé en Autriche de stations engagées pour un tourisme durable et une mobilité douce, fait le point sur ses destinations partenaires, ses activités, ses positions face à la crise actuelle et sur ses projets d’avenir.
« Alpine Pearls existe depuis 2006, commence Katja Hofbauer, directrice marketing, animatrice et coordinatrice à Alpine Pearls, notre réseau est issu de deux projets européens « Alps Mobility » et « Alps Mobility 2 » dont les objectifs étaient de créer et d’offrir des solutions de mobilité durables et écologiques à des destinations de vacances« . Ces projets sont nés d’un constat : les destinations touristiques étaient de plus en plus envahies par les voitures sans pour autant voir leur nombre de vacanciers augmenter. Il fallait donc agir pour promouvoir la mobilité douce. « Quand les deux projets de l’UE ont pris fin, Peter Brandauer, le président d’Alpine Pearls, avait déjà un très bon réseau et a souhaité poursuivre le travail en matière de promotion du tourisme durable et de solutions de mobilité écologiques », poursuit Katja.
Un réseau de 21 perles
Aujourd’hui, Alpine Pearls compte 21 perles – des communes ou des groupes de communes – dans les Alpes allemandes, autrichiennes, italiennes et slovènes. Elles ont acquis ce titre si joliment nommé car elles répondaient à des critères obligatoires en ce qui concerne la mobilité douce – alternatives à la voiture fortement encouragées -, la protection de l’environnement – utilisation des énergies renouvelables, protection de la nature et de la biodiversité -, le bien-être et la promotion des produits régionaux. Quant aux hébergements de ces perles, ils doivent aussi jouer le jeu du « dernier kilomètre », à savoir proposer de options de mobilité douce à leurs clients pour faire la liaison avec une station de train ou pour relier d’autres lieux sans avoir à nécessairement utiliser une voiture individuelle. Au-delà du réseau des 21 perles, Katja en profite pour rappeler la motivation et les actions d’Alpine Pearls, à savoir : d’une part la promotion de la coopération au sein du réseau en faveur des échanges d’expériences et des connaissances mutuelles ; et d’autre part la promotion des destinations en tant qu’options singulières de tourisme vert.
Le statut de perle « premium », en adéquation avec les envies du public
« Au-delà des critères obligatoires pour devenir membre ou autrement dit « perle », nous avons établi des critères d’objectifs qui permettent à nos perles d’obtenir le statut « premium ». Par exemple, la station de Cogne au Val D’Aoste en Italie l’a obtenu car elle a su mettre en avant ses activités outdoors et notamment le ski de fond« , explique Katja. Pour elle, ce statut va de pair avec une nouvelle tendance de voyage : « Aujourd’hui, de plus en plus de personnes choisissent leur activité avant de choisir leur destination. Avant, c’était le contraire. C’est donc un atout pour nos « premium » qui savent mettre en avant leurs activités ».
La France : un challenge pour Alpine Pearls
Un statut qui pourrait bien coller avec certaines destinations des Alpes françaises, mais Alpine Pearls ne compte malheureusement aucune perle en France. « La sensibilisation à la mobilité durable dans le tourisme commence à peine à se développer parmi les responsables politiques, les locaux et les vacanciers français. Il reste encore beaucoup de travail d’information à faire pour démontrer les avantages et la valeur ajoutée de la mise en réseau et de la coopération internationale en matière de mobilité durable », constate Katja. Du coup, étendre son réseau à la France constitue un challenge conséquent pour Alpine Pearls… « Pourtant, il y aurait vraiment beaucoup d’endroits qui pourraient répondre avec succès à nos critères et profiter du marketing Alpine Pearls », assure Katja.
Alpine Pearls face à la crise actuelle
Mais conquérir l’Hexagone ne constitue pas le seul challenge du réseau à l’heure actuelle. « Cette année est étrange, il y a des restrictions de budgets partout. D’une manière générale, nous n’avons pas voulu forcer les adhésions« , révèle Katja. Alpine Pearls se concentre en effet particulièrement sur sa plateforme et sur sa communication. « En ce moment, c’est plus important de rester en contact avec nos partenaires qu’en temps normal. Nous communiquons sur des bonnes pratiques mises en place par des destinations, sur ce qu’elles pourraient apporter à d’autres, nous échangeons des tuyaux… », poursuit Katja. Quant à la stratégie d’Alpine Pearls envers le grand public, elle consiste à travailler sur les images comme sources d’inspiration et d’encourager ainsi les vacanciers à ne pas annuler leurs séjours mais à les reporter. « En ce moment, on ne pousse surtout pas les ventes, on fait de la communication « soft » pour faire passer le message qu’il y aura de nouveau des vacances », précise Katja. Alpine Pearls est en effet convaincu que lorsque les gens pourront de nouveau voyager, « il y aura de nouveau un pic dans nos stations « perles« , comme cet été après le premier confinement. Les vacanciers ont été « forcés » de réaliser qu’il y avait des destinations de qualité proches de chez eux. Et nous travaillons avec nos membres pour qu’ils fidélisent cette « nouvelle » clientèle qui avait plutôt l’habitude de partir en Italie ou en Grèce en vacances« , enchaîne Katja avant de conclure : « Nous voyons aussi cette crise comme une grande chance pour le tourisme durable. Pour nos membres, c’est aussi une chance quelque part car ils ont la nature, l’espace, les activités. Bref, nous avons à offrir ce que les vacanciers recherchent aujourd’hui ».
Par Elisabeth Blanchet
Ancienne prof de maths, je me suis reconvertie dans le photo journalisme en 2003 à Londres où je vivais. J’ai travaillé pour différents magazines dont Time Out London et j’ai développé des projets à longs termes dont un sujet les préfabriqués d’après-guerre, une véritable obsession qui perdure, les Irish Travellers -nomades Irlandais- dans le monde, les orphelins de Ceausescu - je suis des jeunes qui ont grandi dans les orphelinats du dictateur depuis 25 ans -. Je voyage beaucoup et j’adore raconter des histoires en photo, avec des mots, en filmant, en enregistrant… Des histoires de lieux, de découvertes mais surtout de gens. Destinations de cœur : Royaume-Uni, Irlande, Laponie, Russie, Etats-Unis, Balkans, Irlande, Lewis & Harris Coup de cœur tourisme responsable : Caravan, le Tiny House Hotel de Portland, Oregon – Mon livre de voyage : L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier – Le livre que je ne prends jamais en voyage : L’oeuvre complète de Proust à cause du poids – Une petite phrase qui parle à mon cœur de voyageur : « Home is where you park it »
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