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Réseaux sociaux locaux : les liens qui libèrent !  

Avant d’être quoi que ce soit d’autre, internet est avant tout un LIEN permettant à chaque individu de se relier aux autres. Alors, quand des personnes partagent des centres d’intérêt communs, des projets et, surtout, un même territoire géographique, le modèle du réseau social devient un formidable outil de progrès. Up Campus en fait en ce moment même l’exemplaire démonstration. Entretien avec son fondateur, Nicolas Froissard…

Nicolas Froissard … avec Edgard Morin

Voyageons Autrement : Pouvez-vous vous présenter ainsi que le mouvement Up en quelques mots ?

Nicolas Froissard : Je suis vice-président du groupe SOS, une grande entreprise de l’économie sociale et solidaire qui lutte contre la société à deux vitesses en s’investissant dans tout ce qui est social : crêches, hopitaux, structures d’insertion, handicap, exclusion, etc. Avec une forte dimension innovante, collaborative et durable, tâchant de toujours faire une place aux plus vulnérables et précaires.

VA : Pourquoi avoir créé votre propre réseau social ?

NF : L’action en matière d’innovation sociale et solidaire étant au final fort peu reprise par les politiques, nous avons fait ce que font tous ceux qui souhaitent accroître leur pouvoir d’action : nous nous sommes fédérés avec les autres acteurs du même champ. Ainsi est né le mouvement Up, il y a 4 ans qui a commencé par organiser des conférences et des événements (et continue de le faire, plus que jamais) : Muhammad Yunus, Nobel de la Paix, Joseph Stiglitz, Nobel d’économie, Hélène Mac Arthur ainsi que des dizaines d’acteurs et entrepreneurs du mouvement de progrès qui s’est mis en branle ces dernières années y interviennent. Ce fut d’abord à Paris, puis, très vite, partout en France. Alors, forcément, tout le monde a eu très envie de rester en contact ; d’où la création du réseau social Up Campus il y a deux ans. Qui fédère déjà plus de 80.000 personnes…

Up Conférence

VA : Qui rejoint Up Campus ?

NF : Tout le monde. Décloisonner les univers, tout l’intérêt de ce réseau est là : entreprises, associations, bénévoles, porteurs de projets, simples curieux, énormément d’étudiants aussi et des élus (de plus en plus), des retraités, personnes sans emploi…. Beaucoup de gens s’intéressent en réalité à l’avenir de notre société et nous leur montrons juste que s’investir, ne serait-ce qu’un tout petit peu, dans son amélioration n’a rien de compliqué. Nous avons d’ailleurs prévu à cet effet un programme « Up to you » montrant à chacun comment il peut avoir un impact réel sur le monde. Ensuite, et bien en dépit du climat morose dans lequel nous vivons, beaucoup de gens réfléchissent, agissent et innovent au service des autres et de la planète. Libre à chacun de transformer ses envies en actes et de les rejoindre, voire d’entreprendre…

VA : Comment vous est venue l’idée de lancer un réseau social local ? Est-ce une première ?

NF : Dans la lignée du fameux « Think global, act local », nous avions beaucoup apprécié le discours d’un conseiller de Bill Clinton auteur d’un livre : « Et si les maires gouvernaient le monde » où il expliquait combien il est plus facile de changer les choses depuis son propre territoire. Puis un élu de la ville de Sceaux, en région parisienne, Othmane Khaoua, est venu nous trouver. Passionné d’ESS (Economie sociale et Solidaire), il cherchait à rapprocher les gens de sa commune (20.000 habitants) convaincu des vertus du faire ensemble pour mieux vivre ensemble. Ainsi est né Up Campus Sceaux, le premier réseau local ; les gens sont connectés au réseau général mais confrontés en priorité à l’actu locale. Cela a très vite pris et fait des émules : Up Metz, Angoulème, Saint-Etienne… On en est à une trentaine de réseaux locaux en tout (en incluant les projets en cours). Le concept plait d’autant plus qu’il permet à la fois d’aider les acteurs locaux à se connecter et voir ce qui se passe ailleurs. Jusqu’à l’étranger puisque Up Campus Suisse vient d’être lancé et que nous travaillons à l’ouverture d’Up Campus Londres. Quant à savoir si c’est une première, on a cherché partout et… rien trouvé de comparable.

Lancement de Up Campus Metz

VA : Qui est à l’initiative de ces réseaux locaux ?

NF : Ce sont parfois des membres du réseau global en quête d’une structuration locale des forces de progrès, parfois des élus locaux, parfois désormais les collectivités, sachant que nous cherchons toujours, à long terme, à les impliquer dans le processus : crédibilité et efficacité (grâce notamment à la communication locale) s’en trouvant démultipliées. Et puis, les élections présidentielles l’ont bien montré : la relation élu-citoyen doit évoluer, un nombre de plus en plus important d’élus en est conscient.

VA : Qu’est-ce qui vous fait penser que l’avenir des réseaux sociaux puisse être territorial ?

NF : la manière dont ces premières tentatives prennent. Celle de Sceaux, notamment, qui marche très fort en raison de l’implication de la municipalité. Ils font régulièrement des conférences sur leur propre expérience et ont compris qu’il était essentiel d’associer au réseau virtuel des événements concrets. La prochaine rencontre s’opérera ainsi autour de Cyril Dion, le réalisateur du film Demain qui viendra précisément parler du monde de demain.

VA : Qu’est-ce qui vous différencie des réseaux sociaux classiques… géants ?…

NF : On connaît bien désormais les grosses machines lucratives, avant tout conçues pour être rentables. Nous travaillons sur autre chose, facturant à l’euro près ce que la mise en place de chaque réseau nous coûte. Gratuit, sans publicité ni revente des données personnelles. Que dire d’autre ? Que le succès du mode local nous pousse à croire fort à cet axe de développement territorial car il permet entre autres de rapprocher les voisins aujourd’hui bloqués derrière l’écran de leur ordinateur. Il les amène à se rencontrer, échanger et agir ensemble de manière utile. Exactement ce que nous recherchons.

Le réseau vraiment social…

VA : Est-ce qu’un réseau local « tourne » tout seul ou bien doit-il être animé ?…

NF : Que le réseau soit initié par des citoyens ordinaires ou une collectivité locale, l’accompagnement au démarrage que nous fournissons est le même et le principe de fonctionnement hyper simple. Ensuite, naturellement, plus la dynamique est importante, mieux cela fonctionne. A Metz, où les élus ont su s’emparer du besoin exprimé par leurs concitoyens de se rapprocher d’eux et d’entendre parler de projets positifs, UP Metz a été une réussite dès son lancement : grosse fête ! Mais à Lyon, en revanche, vous trouvez juste au démarrage du réseau une petite équipe de personnes convaincues des vertus de l’union et qui s’en occupe très bien, n’oubliant surtout pas, donc, d’organiser des événements dédiés à la rencontre « pour de vrai »…


Réseaux sociaux locaux : les liens qui libèrent !   | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Jerome Bourgine
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