David contre Goliath à Bali : La lutte pour la justice à Gili Trawangan
Il y a quelques années, nous vous avions parlé d’un jeune entrepreneur français installé en Indonésie sur l’île des chats, Gili Trawangan, près de Bali. David doit aujourd’hui faire face à un monstre qui prolifère malheureusement dans trop de pays encore : La corruption. Par solidarité avec notre compatriote et parce qu’un voyageur averti en vaut deux, nous avons décidé de vous conter ici ses mésaventures.
Située à moins d’une heure de bateau de l’île des dieux, Gili Trawangan est devenue en quelques décennies The beach, LA plage de Bali. Chaque année, plus d’un million de visiteurs viennent y profiter du sable blanc, d’une eau turquoise et de tortues de mer particulièrement frendly. Par conséquence, l’économie locale a explosée, très bonne chose, causant néanmoins un certain nombre de problèmes environnementaux à la résolution desquels un groupe d’entrepreneurs concernés s’est appliqué à trouver des solutions. Ce qui nous avait donné l’occasion de vous parler une première fois de David et de son célèbre restaurant : Ego.
Or, depuis, Gili Trawangan est devenue le théâtre d’une guerre de procédures entre les habitants qui occupent gili Trawangan depuis plusieurs décennies et l’état indonésien qui a décidé il y a peu de faire valoir son droit de propriété sur cette île devenue caverne d’Alibaba. C’est ainsi que sous la menace de mesures administratives punitives, le gouvernement a interdit aux entrepreneurs de continuer de payer le loyer des terrains sur lesquels étaient implantés leurs business aux soi-disant « propriétaires locaux ». Et David, parmi d’autres, s’est exécuté.
Seulement voilà, devenus riches et puissants, ces autoproclamés « propriétaires » qui constituent pour certains une véritable mafia, ne l’ont pas entendu de cette oreille. Ils ont décidé de punir les entrepreneurs qui s’était rangés du côté du gouvernement. Dont David. Usant de faux témoignages, de menaces et d’une corruption tous azimuts, la marraine locale a obtenu l’an passé de faire expulser David d’Indonésie pour un an. Sans motif légal valable. Et sans motif légal non plus, au moyen de la corruption toujours, elle l’a l’empêché de rentrer en Indonésie au printemps dernier une fois ce délai d’une année écoulé : refoulé à l’aéroport d’arrivée (alors que le gouvernement entral lui avait acordé son visa d’entrée !!!). Il faut dire qu’entretemps, elle en avait profité pour spolier David d’une partie de ses affaires ou pour fermer ses établissements, dont le célèbre restaurant Ego.
Conseillé par l’ambassade de France en Indonésie, David s’est tournée vers un avocat local renommé qui – après s’être assuré de l’impact positif que David avait sur la vie locale ! – a accepté de prendre sa défense et s’est tourné vers le gouvernement central de Djakarta, faisant valoir son droit de retour dans leur pays. David a donc finalement pu rentrer en Indonésie en juin dernier. Mais ce véritable film dans lequel notre compatriote se trouve projeté (« Je viens de vivre plusieurs semaines totalement hallucinantes, c’est vrai ») confie-t-il, n’est pas terminé. Loin du gouvernement central et de l’état de droit, on refuse à David sans aucun motif valable autre que les liasses de roupies glissées à certains fontionnaires, de rentrer sur gili Trawangan, l’obligeant à demeurer sur l’ile voisine de Lombok, loin de ses affaires. Situation totalement ubuesque pour laquelle le gouvernement central de Jakarta, très favorable aux investissements étrangers,
Grand résilient devant l’éternel, David (qui, à 20 ans, partant à la découverte du vaste monde, avait glissé dans son passeport le célèbre poème De Kipling : « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie, et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir… »), David aura au moins connu la satisfaction de voir Ego réouvrir ses portes, « grâce à la solidarité et à l’appui de la population locale » ainsi que le commentait un reportage de la télévision locale.
Et ce n’est qu’un début, car bien sûr, notre ami continue le combat !
Par Jerome Bourgine
Ecrire et voyager. Voyager et écrire... Depuis 50 ans.
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