Welcome to Le Martinet Yoga Festival !
Thèmatique : Bien-être Éco-Hébergement Projet solidaire
C’est une maison blanche adossée à la montagne. On y vient à pied, on ne frappe pas, ceux qui vivent là ont jeté la clé…

Ceux qui vivent là, à Saint-Michel les Portes, petit village perdu au cœur des splendeurs vertes et ocres du Vercors, c’est un couple magnifique, Satyavrati et Prem, pour les appeler par leur nom spirituel. Ensemble, ils ont fondé voici 25 ans une école de yoga : Amrit Nam Sarovar, ANS. Une école internationale. Et depuis l’an dernier, l’été, ils organisent un festival.
Un mode de vie inspiré de l’ashram
200 personnes venues des quatre coins d’Europe s’y cotoyaient cette année fin juillet. Et se retrouvaient chaque matin à 4h30 pour la sadhana, la pratique spirituelle du matin. D’ailleurs qu’on se le dise, le mode de vie local est celui d’un ashram indien : si les participants ont planté leur tente où bon leur semblait partout autour de la maison, tous se retrouvent à l’heure des repas assis en longue lignes sur le sol pour recevoir dans une assiette ou un bol qu’ils laveront eux-mêmes la nourriture (végétarienne, of course) distribuée par des volontaires.
Et pour la toilette, s’il y a des douches, on peut aussi bien leur préférer la magnifique petite rivière qui murmure un peu plus bas et accueille dans son lit tous ceux qui le souhaite. On s’y baigne en tenue d’Eve et d’Adam. Un coin étant réservé aux hommes, le coin de Shiva, un autre aux femmes, celui de Shakti. Le savon et le shampoing sont biodégradables, les toilettes sèches, et l’ensemble du festival est organisé sur un mode 100% sustainable.
Yoga, ateliers, musiques et métamorphose
Durant une semaine donc, le yoga sera à l’honneur, mais pas que… De multiples ateliers rythment la journée : danse, respiration, chant, connexion à soi et aux autres, style de vie ayurvédique, gong, mantras… plusieurs espaces de guérison étant tenus par des praticiens venus, eux, des quatre coins du monde.

D’ailleurs, ici, la communication s’effectue en anglais, tout comme les programmes sont édités dans cette langue. Et puis il y a de la musique, beaucoup de musique. Et de la bonne ! C’est d’ailleurs cela qui a attiré votre serviteur en ce lieu improbable : la présence de la merveilleuse chanteuse américaine Peia Luzzi qui y donnait un concert et animait un atelier sur les chants anciens.
Que dire d’autre ? Que l’ambiance décontractée et fraternelle ajoute encore au charme du lieu, parfaitement aménagé ; que les intervenants sélectionnés sont triés sur le volet (le discernement étant la qualité par excellence requise sur le chemin spirituel), que les enfants sont pris en charge durant les activités principales et que si vous avez l’air de vous interroger plus de trois secondes, il y aura toujours quelqu’un pour venir à vous et vous demander si tout est ok ou s’il peut vous aider.
Le Martinet (nom du lieu-dit), c’est un peu le monde d’après et c’est sans doute un des buts de l’affaire. « Metamorphosis » s’intitulait le festival cette année. Or comme le préconisait Gandhi : « Sois le changement que tu veux voir dans le monde ». C’est ce qui se passe ici et quand on quitte les lieux, cela fait comme quand on rentrait de colo, jadis, quand on était mômes. On se sent tout chose ; triste de devoir quitter cette parenthèse ludique et enthousiasmante, ce collectif pétri de joie et de bienveillance, pour retrouver la vie « ordinaire »… Sauf que là, on repart en ayant compris deux ou trois trucs qui vous permettent de mieux conjuguer son Gandhi au quotidien.

Par Jerome Bourgine
Ecrire et voyager. Voyager et écrire... Depuis 50 ans.
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