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Le temps béni des colonies !

Un instant, on les a crues moribondes, les journaux annonçaient « la fin des colos ! » Fausse alerte heureusement ; les colonies de vacances, si elles ont évolué pour s’adapter aux goûts du jour, continuent de faire la joie des enfants (et de leurs parents) : se déclinant sur d’innombrables thématiques même si, ces derniers temps, c’est la bonne vieille colo vintage « à la papa » qui a le vent en poupe. Petite visite d’inspection de nos souvenirs…

Lorsqu’en 2012, plusieurs médias ont parlé des grosses difficultés que ne manqueraient pas de connaître les organisateurs de colonies de vacances pour faire face à la nouvelle réglementation imposant d’employer un animateur pour 12 enfants (et pour 8 seulement s’ils ont moins de 6 ans), on a eu peur que cette loi de plus (il en existe déjà un nombre record encadrant ce type d’activité), ne soit la loi de trop.

 

De fait, pour les professionnels, doubler le quota d’animateurs ainsi qu’on le leur demandait revenait à doubler la masse salariale. Ce qu’un certain nombre de petites structures ne furent absolument pas en mesure de faire. Elles ont disparu, donc, et le « marché » des colonies de vacances, comme les autres, s’est consolidé autour des acteurs les plus solides. Un marché relativement stable d’ailleurs. S’il est en baisse légère depuis des années, cela vient en partie du fait que les enfants qui ne partent pas en colos partent à la place en… séjours linguistiques ! 1,5 millions de bambins pour les premières, 0,5 pour les seconds, en légère augmentation régulière de leur côté donc.

Tutti fruitti

Or, dans notre pays, l’un des grands avantages des colonies de vacances tient au fait qu’elles permettent à nombre d’enfants qui ne seraient pas parti en vacances sans elles (toujours 1 enfant sur 3 dans ce cas en 2017 !!) de le faire. Près de 90% des départs en colo sont subventionnés par une aide : Etat, CAF, CE, chèques vacances… pour un coût de séjour s’étalant de 300 à 1500 € environ. Les C.E assurant à eux seuls près d’un tiers des départs (400.000). Les autres acteurs se partageant entre associations, acteurs privés ou semi public. La colo représente un vrai budget, donc ; pour lequel les parents attendent désormais un retour sur investissement. Fini les colos « garderies » ; on en veut pour son « investissement » et les prestataires ont donc multiplié par 100 (a minima) leurs propositions thématiques pour séduire les jeunes.

Colo Rubik’s cube, colo théâtre, colo skate-board et colo foot, colo voile, BD, rattrapage scolaire, colo solidaire… tous les sports et tous les arts sont bien sûr représentés tandis qu’une nouvelle branche, récemment poussée, connait une vogue certaine ces temps-ci auprès des ados (et plus encore auprès de leurs parents !) : les colos métiers : boulanger, pâtissier, cuistot, jardinier, avocat, médecin, chimiste ! Etc.

Colos d’antan…

Et puis donc, il y a ces bonnes vieilles colos à l’ancienne (merci au passage à l’excellent film : « Nos jours heureux » !) qui n’ont jamais été autant à la mode : vie en communauté, excursions, randos, bivouac, débrouillardise avec une nette tendance à coller à l’aventure télévisuelle style Ko Lanta et The Island : « opération survie, les gars ! ». On y revient aux règles de base de la vie en commun et à l’importance de la transmission et du rôle des moniteurs (on dit animateurs désormais, ok).

Quant à la célèbre mixité sociale tant vantée jadis, qu’en reste-t-il ? Le tiers des enfants qui partent grâce au CE de l’entreprise parentale viennent certes de milieux sociaux pour le moins comparables sinon identiques, mais pour les deux tiers restant, ainsi que l’explique Benjamin Huau, fondateur du site Kids Vacances, place de marché regroupant plusieurs milliers d’offres de colonies de vacances : « Cette mixité demeure une réalité ; il suffit pour s’en convaincre de se trouver sur le quai de la gare le matin du départ ».

Et les valeurs portées par cette noble institution républicaine qu’en est-il ? « Elles tournent aujourd’hui comme jadis autour des règles de base du vivre ensemble, explique Benjamin : respect de l’autre qu’il soit camarade, femme de chambre ou directeur, respect des règles de la vie en groupe : politesse, pas de mobile à table (ni de texto !). Cela peut paraître bateau, mais pas du tout, c’est un socle indispensable. Sachant que les trois premières questions que poseront les parents lors des retrouvailles sont définitivement : « As-tu bien mangé ? » On est en France et la bonne cuisine traditionnelle à l’ancienne prime de nouveau dans les colos sur les plats préparés. « T’as fait quoi ? » Traduction : est-ce que les activités étaient aussi bien qu’ils le disent sur la brochure ? Puis :  «Tu t’es fait des copains ? ». N’oublions pas que lorsque les parents ont vu leur enfant pour la dernière fois, ce dernier était en pleurs. Et que lorsqu’ils le retrouvent, il est encore en train de pleurer !! Les colos étant quand même les seules vacances où l’on pleure au début (coupure du cordon ombilical) et à la fin (séparation d’avec les copains, fin d’une vie communautaire et festive  idéale)… »

Vive la colo !

Plus autonome et social, plus respectueux souvent et plus savant aussi, empli surtout de souvenirs inoubliables  où défilent en boucle dans une atmosphère nostalgique bons moments, copains, monos… la colo demeure une formidable aventure HUMAINE, la première souvent qui insuffle à bon nombre d’enfants cet appel intime du départ, de l’Ailleurs et de la quête d’Autres lieux, d’Autres gens, bref, cette ouverture sur le monde qui nous est si chère à Voyageons Autrement. D’ailleurs, je vous le dis tout net : à chaque fois que je rentrais de colos, perso, je fondais en pleurs comme une nouille et il me fallait une semaine pour m’en remettre…

Pour info : UNOSEL (Union Nationale des Organisations de Séjours Educatifs, Linguistiques et des Ecoles de Langues) : www.unosel.org

Aller + loin :
Sur Voyageons-Autrement / Les colonies de vacances : un enjeu de poids pour une société apaisée et harmonieuse


Le temps béni des colonies ! | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Jerome Bourgine
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