Chamina Sylva rejoint l’écurie Voyageurs du Monde

Si en rachetant le n°1 français de la randonnée individuelle en liberté, Voyageurs du Monde étoffe son offre hexagonale et s’adjoint un réceptif de qualité, Chamina Sylva de son côté y gagne les moyens financiers de son développement et, paradoxalement, de sa précieuse autonomie !

Ça y est, fin avril dernier, Voyageurs du Monde a racheté Chamina Sylva.

François Glemain, le directeur-fondateur du TO clermontois a signé l’acte de vente d’une main d’autant plus légère qu’il a organisé cette transmission en toute tranquillité. « J’ai créé Chamina Sylva en 1992, et nous avons, depuis, parcouru bien du chemin. Comme durant un trek, on vit le moment présent et on pense que cela va durer éternellement. Puis arrive la dernière étape. A 58 ans, je voulais assurer sereinement l’avenir de cette belle entreprise et je crois que nous sommes bien partis pour cela. Au sein du groupe Vdm, notre savoir-faire va continuer de s’épanouir, mais dans une dimension marketing plus large ».

Pour la petite histoire, comme plusieurs TO (dont Allibert et Nouvelles Frontières) s’étaient portés sur les rangs et offraient des conditions financières comparables, François Glemain a finalement laissé le dernier mot à ses salariés, premiers concernés par le rachat. Lesquels ont, « unanimement », opté pour Voyageurs du Monde. Pour de multiples raisons. D’abord les équipes se connaissent un peu pour avoir collaboré ensemble à plusieurs reprises. Elles se sont également fréquentées sur les bancs de l’ATR (Association du Tourisme Responsable) et s’y sont appréciées. « Ils disent ce qu’ils font et ils font ce qu’ils disent, dit-on de Vdm chez Chamina. Ils sont vraiment « responsables » et ça, pour nous, c’est essentiel ».

Le deal parfait ?
Et puis Chamina Sylva est parfaitement complémentaire des autres marques du groupe Voyageurs : Nomade et, surtout, Terre d’aventures. « Ils sont n°1 de la randonnée individuelle en France et en liberté, avec topo-guide et réservation des hébergements, explique Lionel Habasque, le directeur de Terdav. Ils ont développé sur ce créneau porteur un savoir-faire superbe et les équipes de réceptifs qui vont avec. Nous, on est peu sur l’hexagone, mais on a, chez Vdm, une clientèle étrangère qui est très intéressée. On travaille ensemble depuis des années et on s’entend bien. Ils vont donc bénéficier de notre expérience et surtout… des moyens du groupe pour se développer !».

Car si Chamina est en excellente santé avec 20 salariés, 10.000 clients, 4,5M€ de CA et plus de 20% de croissance en 2010 (2011 devrait être meilleure encore !), ce TO provincial où la majorité des salariés sont eux-mêmes guides ou accompagnateurs a besoin de passer à l’échelon supérieur pour poursuivre sa croissance. « Il nous faut développer nos rendez-vous en liberté et les packages dynamiques qui vont avec d’un point de vue informatique et marketing ; or, c’est là quelque chose que nous ne maîtrisons pas vraiment. Vdm si » confirme François Glemain.
Mais cette entreprise à la tête de laquelle il restera le temps qu’on lui trouve un successeur digne de ce nom ne risque-t-elle pas d’y perdre son âme ou – au moins – son autonomie ?…

A bas la synergie !
« J’ai vu ce qu’ils ont fait avec Nomade et Grand Nord-Grand Large quand ils les ont rachetés, répond François Glemain : ils ont renforcé la structure tout en conservant l’identité de la boîte ; je ne suis pas inquiet ».

« Quand on me demande ce que cela va changer pour Chamina Sylva, renchérit Lionel Habasque, j’ai envie de répondre : rien ! Chez Vdm on est anti-synergie ! On veut que chacun reste autonome pour rester motivé. Sur l’ensemble des marques du groupe vous ne trouvez que deux services communs : le juridique et le réseau informatique. Paradoxalement, les moyens nouveaux que nous allons apporter à Chamina Sylva vont leur permettre de rester… autonomes ! Mais aussi d’investir dans l’informatique, l’embauche, le référencement. Ainsi, ils pourront continuer de faire ce qu’ils font déjà si bien, mais mieux encore ».