A la découverte de l’éco-musée de la vallée des Bougmez
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Le Maroc, l’Atlas, ça vous dit? Alors je vous emmène visiter une jolie vallée située peu ou prou à 4 h de Marrakech la splendide. Vous y découvrirez un endroit surprenant : l’écomusée vallée des Bougmez. Un lieu voulu et conçu comme un outil favorisant le développement d’un tourisme pour et par les habitants de cette haute vallée. Il renforce ainsi l’attractivité de ce superbe lieu, sauvage, préservé, où ses habitants, les très accueillants cultivateurs Berbères vont feront découvrir leurs vies actuelles et celles de leurs ancêtres. Un projet pour faire rencontrer les locaux entre eux, puis évidemment les habitants avec les touristes, le tout dans un immense esprit de fraternité et de fierté. Nous, on est fans, alors suivons l’ami Saïd dans son dernier pari un peu fou mais totalement enivrant….à plus de 2200m d’altitude.
Pourquoi un tel projet?
Tout d’abord un petit rappel, les fans de Voyageons Autrement ont surement déjà lu des articles concernant notre ami Saïd Marghadi, un homme aux multi talents, guide, photographe, réalisateur. Il a notamment créé de toute pièce un écolodge dans le Haut Atlas, sa région natale : Touda se situe dans la vallée des Ait Bougmez… vous commencez à cerner et oui Saïd a récidivé avec sa fabuleuse équipe, en construisant et inaugurant, par le biais de l’association L’ arbre du Voyageur, cet éco-musée dans une Kasbah du village de Zaywat Oulmzy. Celui-ci est né avec plusieurs objectifs clairs : la protection et la promotion d’un patrimoine matériel ou immatériel en tant qu’expression de la diversité des cultures. C’est aussi un atout contre la désertification rurale, la lutte contre la pauvreté, et un vecteur de développement durable. En outre l’investissement local des habitants démontre, via une prise de conscience collective d’un projet de développement social et culturel : montrer ce que l’on fait, notre histoire, notre agriculture, notre artisanat…..une ré-appropriation de sa culture en somme. Pour les touristes un moyen de connaissance au plus près des populations, mais aussi un moyen de dialoguer, d’interagir avec eux grâce à ce magnifique outil. N’omettons pas le côté économique : des emplois à la clé (directs ou indirects, et pérennes). Un bel exemple de motivation pour transformer le possible en réel dans ce haut village isolé.
Un lieu de vie, de mémoires et d’avenir
Et oui rien de moins que tout cela. « J’aime que les solutions viennent de l’intérieur » explique Saïd, ainsi la genèse du nouveau lieu a germé petit à petit dans la tête des membres de l’association l’ Arbre du Voyageur, « on a mis a peu près un an pour finaliser le projet, la maison dans laquelle le musée est implanté nous a été offerte par un habitant, cela évitait qu’elle tombe en ruine et reste à l’abandon, dès que le projet sera financièrement viable nous reverserons un loyer ». Après entre avril et juillet dernier il a fallu rénover, sécuriser, puis est venu le temps de la scénographie, de la récolte des objets exposés, les choix d’exposition. En août, ce fut le temps de l’aménagement muséographique (même si celui ci est évolutif il a fallu choisir pour l’ouverture) et en septembre dernier ce fut le moment très attendu de l’inauguration.
Un éco-musée c’est quoi?
Reprenons la superbe définition donné par Georges Henri Rivière (muséologue Français) : » un éco-musée c’est un miroir où la population se regarde, pour s’y reconnaitre, où elle recherche l’explication du territoire auquel elle est attachée, jointe à celle des populations qui l’ont précédée (…) un miroir que cette population tend à ses hôtes, pour s’en faire mieux comprendre, dans le respect de son travail, de ses comportements, de son intimité. » Ainsi entre outils ancestraux et actuels, mode d’élevages, expositions sur la guerre, sur la vie quotidienne, ou films et documentaires, le panel est on ne peut plus complet. Tout ce qui touche à la vie des habitants de cette vallée de 15000 habitants, son évolution, que le musée n’exclut pas. En 15 ans elle a vu apparaitre électricité et maintenant la tv, le téléphone portable….une évolution hyper rapide qui ne doit pas faire oublier ce qu’a été la vallée, ses traditions et ses travaux. Dans un schéma de développement touristique adapté et cohérent, le musée s’annonce comme un complément aux activités natures, randonnées ou treks déjà proposées. Un ensemble rigoureux porté par des gens soucieux des autres, et garant d’un avenir plus serein pour la région et ses habitants, les mythiques Berbères. Une bonne adresse et de bons, de très bons contacts pour votre prochain séjour authentique dans ce pays chargé d’histoire et de magnificence qu’est le Maroc.
Ouvert depuis septembre, ce sanctuaire des savoirs faire ancestraux est ce que l’on pourrait dénommer une riche idée collaborative. Et une véritable avancée dans un tourisme durable ou chacun y trouve son compte. Bravo à vous.
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Par Guillaume Chassagnon
Amoureux des montagnes, des hommes y vivant. j'aime les parcourir, les photographier, les découvrir et donner envie de les fréquenter. Sac à dos, livres et appareil photos sont mes outils quotidiens. Je travaille aussi pour de la presse quotidienne pour notamment montrer le dynamisme culturel et associatif de mon territoire. A bientôt sur les sentiers, autour d'un bon verre de vin, d'un plateau de fromage ou dans une librairie! Et à la fac d'Avignon of course
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