La 1ère journée marocaine du Tourisme durable et responsable
Thèmatique : Initiative nationale Institutionnel Territoire Tourisme de masse
« Tous acteurs d’un tourisme responsable », tel était le thème de la 1ère journée marocaine du tourisme durable et responsable organisée par le Ministère du tourisme marocain le 25 janvier dernier à Rabat. Entre conférence-débat, signature de la nouvelle charte Maroc durable, retours d’expériences et la remise des trophées Maroc du tourisme durable 2015, cet événement a rempli son objectif, celui de placer le Maroc comme référence sur les questions de durabilité dans le tourisme.
Le tourisme au Maroc se porte plutôt bien. Avec plus de 10,28 millions de visiteurs internationaux accueillis en 2014, soit 10% de plus qu’en 2010 et plus de 500 000 emplois directs créés, le Maroc est la première destination touristique africaine.
Si le rôle de locomotive de croissance économique ne fait plus de doute, le tourisme marocain veut remettre l’humain au cœur de ses priorités et intégrer les problématiques de préservation des ressources naturelles et culturelles dans sa vision à long terme.
Un événement fédérateur
Le ton est donné dès les allocutions d’ouverture : La protection de l’environnement est une responsabilité collective ! Se sont succédés au pupitre, M. Lahcen Haddad, Ministre du Tourisme du Maroc, M. Carlos Vogeler Directeur et secrétaire exécutif chargé des relations avec les Membres à l’Organisation mondiale du tourisme (l’OMT) et le Président de la Confédération Nationale du Tourisme, M. Abdellatif Kabbaj.
M. Haddad réaffirme le choix de la durabilité comme étant un point stratégique pour le tourisme marocain. L’objectif est d’attirer au Maroc des voyageurs qui ont une sensibilité environnementale et qui sont conscients de la fragilité de l’écosystème. « Nous souhaitons arriver au niveau où 90% de nos touristes viennent pour des questions de durabilité et de préservation des ressources et patrimoines » précise-t-il.
Un événement fédérateur grâce à la présence de toutes les parties prenantes du tourisme marocain à savoir les investisseurs, les institutionnels, les professionnels, la société civile et les touristes marocains, mais aussi ouvert sur l’Afrique et le monde.
A cet effet, plusieurs pays africains étaient présents pour partager leurs expériences de tourisme durable et leurs stratégies respectives lors du premier panel ministériel sur le thème « La durabilité au cœur des politiques publiques ». Un panel composé de Mme. Maimouna Ndoye Seck, ministre du Tourisme et des Transports Aériens du Sénégal, M. Alain St Ange, ministre du Tourisme et de la Culture des Seychelles, M. Andriantiana Jacques Ulrich, ministre du Tourisme, des Transports et de la Météorologie de Madagascar, M. Roger Kacou, ministre du Tourisme en Côte d’Ivoire, M. Najib Balala, ministre du Tourisme du Kenya et M. Haddad.
Lors de ce panel Mme Ndoye Seck et le M. Roger Kacou ont rappelé que la population locale était la composante majeure du développement durable car lorsqu’on parle de durabilité, la préservation de l’environnement prend le pas sur l’inclusion sociale. Le tourisme doit servir aux populations et notamment celles en zone rurale, sans quoi celui-ci risque de créer « des îlots d’opulence dans un océan de pauvreté » précise Mme la ministre du Sénégal.
Une charte, des conventions
Annoncé comme étant l’un des temps forts de la journée, la signature de la nouvelle charte marocaine du tourisme durable a fait suite aux allocutions officielles.
A la question pourquoi une charte ? (Quand on sait qu’elles n’ont pas force de loi pour être strictement appliquées, sommes-nous tentés de rajouter), Nada Roudiès, secrétaire du ministère du Tourisme précise qu’elle définit les engagements de chaque partie prenante. Elle vulgarise le concept du tourisme durable et permet d’avoir un « cadre de référence qui définit ce que nous entendons par tourisme durable, le tourisme que nous voulons au Maroc ».
La charte marocaine du tourisme durable s’appuie donc sur 4 principes :
- La protection de l’environnement et de la biodiversité
- La pérennisation de la culture et du patrimoine
- La priorisation du développement local et respect des communautés d’accueil
- L’adoption de principes d’équité, d’éthique
Une signature 100% écolo et numérique avec 28 acteurs publics et privés signataires de la charte. 4 conventions ont également été signées entre le ministère du tourisme et plusieurs organisations. Des conventions traitant entre autres de la promotion des droits des personnes en situation d’handicap, de la formation professionnelle, de l’impact positif tourisme sur la vie des femmes et des modes de consommation et de production durable et faible en carbone.
Lancée par M. Kacou et confirmée par la majorité des ministres présents, la journée s’achève sur la volonté de dupliquer cette charte Maroc Durable au niveau de chaque pays africain pour déboucher sur une charte régionale et parler enfin d’une politique africaine commune de tourisme durable. Une réflexion qui a été actée et sera certainement menée en marge de la COP22 en novembre prochain à Marrakech.
Le but étant que l’Afrique fasse front commun pour sortir de cette impasse dans laquelle elle pollue peu mais paie autant que les pays à forte industrialisation. En effet, la note du réchauffement climatique est double pour le continent africain : au niveau des dégâts considérables qu’il cause telle que la disparition de certains villages côtiers avec la montée des eaux et financièrement avec le coût que nécessite la transformation des énergies en énergies renouvelables comme le stipule les accords de la COP21. Bien que des fonds soient débloqués pour aider l’Afrique dans ce sens, il serait d’avantage porteur pour le continent d’inverser la tendance pour devenir « non pollueur et bénéficiaire » en initiant des actions concrètes en faveur du développement durable.
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Par Alphée Edwige Adimi
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