Incontournable dans le Grand Ouest, Eden Tour s’engage pour un tourisme plus responsable !

Déjà un quart de siècle qu’Eden Tour est présent au cœur du Grand Ouest avec son vaste réseau d’agences de voyages. En 25 ans, le monde a changé, le voyage aussi. Apparition d’internet, urgence climatique, crise sanitaire ont achevé de remodeler notre rapport à l’ailleurs. En 25 ans, Eden Tour a su évoluer, innover, et souhaite toujours et encore être au cœur des enjeux du moment. Depuis septembre dernier, il a rejoint l’association Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), consciente que l’union fait la force et qu’elle trouverait dans ce collectif des ressources pour piloter ses futurs engagements. Rencontre avec Isabelle Jaecques, directrice commerciale d’Eden Tour.

VA/ Pouvez-vous présenter le réseau Eden Tour pour nos lecteurs ?

L’entreprise Eden Tour a été créée en 2000. Elle fête donc ses 25 ans cette année. Au départ, il s’agissait d’une agence de voyages fondée à Blain (Loire-Atlantique) par Yvon Peltanche, toujours dirigeant aujourd’hui. Peu à peu, nous sommes devenus un mini-réseau de 26 agences, accompagnées de quelques services support. Nous couvrons le Grand Ouest : Bretagne, Pays de la Loire, Tours et Saumur. Environ 30 000 clients sont accompagnés chaque année, sur tout type de voyages. Outre notre réseau de distribution, nous proposons plusieurs services spécialisés : Eden Affaires pour la clientèle business (notamment les TPE et PME) ; un service Groupes destiné aux comités d’entreprise, associations et clubs ; Eden School, depuis deux ans, pour les voyages scolaires.

Enfin, à la sortie du confinement, nous avons lancé, Eden en France, un réceptif spécialisé dans le Grand Ouest. Nous avions le projet de créer un réceptif depuis quelques temps et cette période de déplacements contraints a renforcé notre envie de mettre en place des petits modules autour de Pornichet pour proposer de courts week-ends à nos clients. Depuis quelques années, nous disposons également de deux tour-opérateurs : Açores Voyages, créé autour de 2017-2018 ; et  Féroé Voyages, spécialisé sur les îles Féroé, actuellement en phase de démarrage. Malgré ces activités diversifiées, nous restons un réseau à taille humaine, comptant 90 salariés pour l’ensemble de nos agences.

VA/ Vous avez été élu « Meilleur mini-réseau d’agence de voyages de France », êtes-vous uniquement distributeur ou produisez-vous également des voyages ?

À l’heure actuelle, nous sommes principalement distributeur : cette activité représente environ 70 % de nos ventes. Toutefois, nous assurons également près de 30 % de production interne grâce à Eden en France,  Açores Voyages, et Aven Tour un groupiste spécialisé dans le GIR (Groupement individuel regroupé) que nous avons repris en juillet 2025 sans compter les voyages sur mesure conçus directement en agence. À noter qu’il est plus simple de trouver nos produits « maison » en agence : sur notre site, opéré par Orchestra, les offres mises en avant sont majoritairement celles que nous distribuons, et la part de production y reste très limitée. Par ailleurs, une dizaine de nos agences sont adhérentes Selectour, dix autres sont ambassades FRAM, et une est mandataire TUI, ce qui implique que nous recevons des orientations commerciales et des produits recommandés.

VA/ Quel est dans ce cas le levier que vous pouvez actionner pour engager toujours plus l’ensemble de cet écosystème relativement contraint vers un tourisme plus durable ?

Je me dis peut-être pour me rassurer que tout le monde finira par s’engager dans cette démarche. Au-delà de cela, j’ai pour projet en 2026 d’interroger nos partenaires sur leurs engagements, leurs actions, leurs valeurs, tout comme les tour-opérateurs avec lesquels nous collaborons. Il est essentiel de comprendre ce que chaque entreprise met réellement en œuvre en matière de RSE. Les clients recherchent aujourd’hui des marques porteuses de sens. J’ai d’ailleurs cité Kappa Club lors d’un de nos séminaires : cette marque est de plus en plus plébiscitée, sans doute parce qu’elle incarne des valeurs que l’on ne retrouve pas chez tous. Chaque fournisseur devrait s’interroger, et mon ambition, en les questionnant, est de les amener à faire évoluer leurs politiques RSE et leurs engagements.

De façon plus concrète, j’ai choisi de contractualiser directement avec l’agence Double Sens afin de proposer à nos clients des produits plus engagés. Idéalement, j’aimerais que nous puissions disposer d’une version « classique » d’un voyage et de sa déclinaison avec des fournisseurs responsables, ce qui nous permettrait d’établir de véritables comparaisons. Aujourd’hui, l’offre reste insuffisante. Par exemple, en tant qu’adhérent au réseau Selectour, je respecte les orientations du réseau ; or, les tour-opérateurs réellement engagés restent encore minoritaires dans notre base.

VA/ Des voyages plus responsables, est-ce une demande de vos clients ou des envies à provoquer, difficile d’amener le voyageur là où il n’a pas forcément pensé aller… non ?

Clairement jamais un de nos clients ne passe la porte de nos agences en se disant qu’il va acheter un voyage éco-responsable. En revanche, on perçoit quelques légères orientations dans certaines demandes, par exemple une recherche de voyages plus immersifs, moins classiques, plus humains, etc. On essaie donc de travailler cet axe client mais pour cela, il nous faut convaincre tous nos collaborateurs et cela représente un gros travail. On a donc mis des petites choses en place : des formations pour que nos collaborateurs soient en capacité d’être pédagogue avec le client ; en 2023, nous avons  réalisé la Fresque du Climat ; nous prévoyons de faire celle du Tourisme l’an prochain. Nous avons également créé des fiches conseils sur les écogestes, le bon sens en voyage, autant d’arguments pour mieux armer nos vendeurs.

En outre, notre réseau évolue. Avant le Covid, nous étions un réseau de distribution classique avec 95% de produits distribués et moins de 5% de sur-mesure. Aujourd’hui, nous réalisons au moins 20% de sur-mesure. Cela montre que la demande a évolué depuis le confinement et que nos clients ne trouvent pas toujours ce qu’ils cherchent chez nos fournisseurs. Un exemple très concret, on nous demande de plus en plus de voyages en train, ce qui m’a permis de contracter avec VeryTrain. Ils sont rentrés chez Selectour, ce qui nous permet de programmer des voyages plus d’un an à l’avance. Avant, c’était très compliqué, la SNCF ne libérant ses billets que deux mois à l’avance. VeryTrain est donc un acteur arrivé à point nommé pour nous permettre d’aller dans le sens des clients et de promouvoir des mobilités moins carbonées. A présent, sur les grands week-ends, nous avons ce levier qui  nous permet de proposer le train plutôt que l’avion. Cette explosion de nos voyages à la carte nous permet aussi de faire plus de pédagogie : expliquer pourquoi un voyage responsable est parfois plus cher, sonder les clients sur leurs envies, etc.

VA/ Vous avez également réalisé un important travail avec votre équipe sur la RSE, parlez-nous de vos engagements ?

Effectivement, je me suis intéressée à la RSE à la sortie du Covid, après avoir suivi une première formation avec la CCI de Saint-Nazaire. Celle-ci m’a permis de prendre conscience de ce que nous avions déjà mis en place au sein du réseau Eden Tour, mais aussi de la nécessité d’aller plus loin. J’ai donc poursuivi avec une formation en stratégie RSE et en marketing responsable, puis, en 2022, j’ai créé un collectif interne en invitant les collaborateurs volontaires à me rejoindre. Nous avons ainsi commencé à travailler la RSE en interne en abordant chacun des trois piliers du développement durable.

Sur le plan environnemental, nous avons analysé nos pratiques de tri dans les agences et identifié des pistes d’amélioration. Sur le volet social, nous avons renforcé nos actions de formation et travaillé sur le bien-être au travail. Enfin, sur l’aspect économique, notre priorité reste le remboursement du PGE afin de garantir la bonne santé financière de l’entreprise. Depuis l’an dernier, nous souhaitons aller plus loin encore en nous recentrant sur notre raison d’être — le voyage — et en cherchant comment accompagner nos collaboratrices et collaborateurs vers des pratiques de voyage plus responsables.

VA/ C’est donc dans cet élan que vous avez rejoint le collectif ATR en septembre dernier ?

Tout à fait, nous souhaitions aller plus loin, mais comme nous l’avons vu, nous sommes un réseau de distribution, et ce n’est pas simple. Avec Açores Voyages, on peut choisir nos partenaires, mais en tant que distributeurs, nous dépendons de fournisseurs que nous devons privilégier, qui n’ont pas toujours la démarche que l’on souhaiterait avoir. Toute notre difficulté est donc de concilier un modèle économique contraint avec nos exigences pour un tourisme plus responsable. Historiquement, je m’étais rapprochée de Flockeo, mais j’ai trouvé la dynamique d’ATR plus intéressante. Nous avons donc décidé de rejoindre ce collectif. Nous avons besoin de nous structurer et d’avancer avec une association solide qui nous permettent de mener des actions concrètes.

VA/ Vous avez participé au séminaire ATR qui s’est tenu en Provence en novembre dernier. Un premier retour ?

J’ai trouvé le séminaire très intéressant, un évènement de grande qualité où nous avons avancé sur de nombreux sujets et mis en place des actions concrètes. J’étais également heureuse de rencontrer les autres membres et de voir comment ils travaillent. ATR compte assez peu de réseaux de distribution, Leclerc Voyages et Decathlon principalement, sinon, c’est essentiellement de la production. On a notamment travaillé sur l’évolution des partenariats, comment arriver à des partenariats plus durables avec nos réceptifs, nos fournisseurs, nos différents partenaires, etc. ATR va d’ailleurs en sortir un guide qui permettra de mettre en place de vrais partenariats durables avec les fournisseurs à destination.

VA/ Ce séminaire vous a-t-il aussi donné envie de contracter en direct avec un TO membre d’ATR et donc forcément engagé ?

Ce n’est pas encore à l’ordre du jour car tout cela est très récent mais ce serait tout à fait possible.

VA/ Avez-vous également des engagements avec des associations ?

Tout à fait, même si c’est assez nouveau chez nous. Par exemple, depuis 2023, on mécène l’association A Tree for You à hauteur de 5 000 € avec deux projets, un au Togo et un à Madagascar. En outre, l’année prochaine, nous serons sûrement amenés à participer au fond de contribution d’ATR. Avec notre réceptif Eden France, nous faisons également très attention à travailler en local, avec des fournisseurs de la région.

VA/ Une dernière chose à nous confier, une actualité du moment ?

Pour l’heure, nous réfléchissons à notre plan d’action pour 2026et notamment sur la partie « responsable ». On participe ainsi à des animations telles « Ma Petite Planète ». L’année prochaine va vraiment être une année décisive pour s’engager plus avant. Nous avons d’ailleurs un objectif concret à l’horizon 2026/2027 : labéliser notre TO Açores Voyages TravelLife sur la partie production grâce à ATR. Et nous continuerons bien sûr à mener de nombreuses actions et à communiquer pour un tourisme plus durable afin de faire bouger les lignes au sein de tous nos partenaires.

—– Aller plus loin ———————

Un réseau de 25 Agences de voyage dans le Grand Ouest – Eden Tour