Vis ta V.I.E. !
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Le V.I. ou Volontariat International permet aux jeunes de 18 à 28 ans de partir en mission à l’étranger pour y vivre et y travailler de 6 à 24 mois. Une occasion en or d’expérimenter l’international et de voyager autrement tout en s’offrant une immersion totale dans la culture d’un pays. Apéritif…
Ce sont en 2014, 8644 jeunes qui sont partis à l’étranger pour une durée moyenne de 18 mois en tant que V.I.E, Volontaire International en Entreprise, (quel beau sigle ! sachant qu’existe également un statut de VIA, pour accomplir le même type de mission au sein d’une administration : ambassade, Alliance Française, services économiques…). Mais puisque l’on est dans les stats, restons-y. Qui sont partis où pour y faire quoi ?… Car même s’il n’existe aucune contrainte de pays ni d’activité pour accomplir son VIE (programme né des cendres du service national et successeur de l’ancienne « coopération »), encore faut-il trouver une entreprise qui vous emploie dans un pays qui vous convient !
Or donc, pour ne conserver que le Top 5 des destinations les plus fréquentées par nos jeunes volontaires, les Etats-Unis arrivent en tête, talonnée par l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni, puis… la Chine. L’Europe occidentale représentant près de la moitié des pays concernés, les US, partis très forts, diminuant de leur côté régulièrement au profit d’une Asie de plus en plus demandée.
Concernant les secteurs d’activité représentés, la finance arrive en tête, puis l’ingénierie technique et le développement commercial, sachant que, bonne nouvelle, presque toutes les professions se trouvent représentées. La moins bonne nouvelle, en revanche, je laisse à Michel Oldenbourg, Directeur Général du dispositif V.I. le soin de l’annoncer : « La rançon du succès, en effet, c’est que ces 8644 postes attribués l’an passé l’ont été pour répondre à… 65.000 demandes, soit environ sept fois plus ! Il faut dire que l’on sait aujourd’hui qu’une expérience de VIE constitue un formidable booster au démarrage d’un parcours professionnel : 66% des jeunes étant embauchés à l’issue de leur mission internationale et 92% ayant un travail 1 an après leur retour. Et puis, depuis 5 ou 6 ans, l’export étant devenu un relais de croissance indispensable pour les entreprises, tout le monde s’y est mis : après les grandes entreprises employant des jeunes à l’étranger dans le secteur financier, le déploiement commercial international des PME est le second cas de figure le plus fréquent. Néanmoins, il existe une alternative intelligente à la voie classique consistant à déposer sa candidature et attendre ensuite que nous la matchions avec une demande d’entreprise adéquate ; c’est de trouver, soi-même, une entreprise liée à l’étranger et de lui présenter le dispositif. Plusieurs dizaines de VIE sont partis de cette manière l’an passé. Se prendre en main de cette manière est d’autant plus facile que c’est notre organisme, Business France, qui prend tout en charge, jusqu’au règlement du salaire : de 1300 à 3900 €/mois »
« Dur-dur d’abandonner la dolce vita ! »
Vu sous cet angle sonnant et trébuchant, c’est certain, le VIE vaut davantage encore le déplacement. Il faut dire aussi que 90% des VIE sont des bac+5 ; toutefois, les 10% restant, soit près de 900 personnes, possédaient des niveaux d’études inférieurs. Henry, lui, jeune ingénieur frais émoulu de son école lilloise (HEI) et rentré il y a quelques jours d’une expérience de presque deux ans à Milan, avait contracté le virus de l’expérience internationale grâce à… Erasmus, bien sûr ! 6 mois à Madrid pour y finir sa spécialité… cela vous a de faux airs Klapischiens d’« Auberge espagnole » assez prononcés. « J’avais effectué mon stage de fin d’études chez Décathlon, raconte-t-il, une entreprise qui m’a proposé de poursuivre ensemble, via le VIE et à Milan pour y travailler dans la production de vélos. La destination ne me passionnait pas plus que cela et je pensais que la vie y serait la même qu’ici – si près de Nice ! – Eh bien pas du tout. Déjà, en arrivant, je ne parlais pas un mot d’italien ; mais comme je me suis réellement impliqué, après un mois et demi je me débrouillais déjà. Mon travail était d’autant plus intéressant qu’il y avait également parmi les 80 personnes de l’entreprise un Brésilien et un Vénézuélien, arrivés jusque-là par des moyens comparables. Cela vous ouvre une vision à 360° sur le monde du travail, ses procédés et manières d’être, de travailler tout simplement. D’autant qu’au sein d’une PME, vous êtes très vite responsabilisé et touchez un peu à tout. Les Italiens par exemple travaillent beaucoup (l’expérience n’a rien à voir avec des vacances, c’est clair), mais, dans les négociations commerciales par exemple, ils sont beaucoup moins directs et brutaux que nous ; ils échangent énormément et parlent de tout : actualité, famille, loisirs… quant à la ponctualité, n’en parlons même pas ; c’est le temps élastique, une autre manière de faire des affaires, vraiment. Et puis il y avait la vie au dehors, les apéritivo qui se prolongent, prolongent toute la soirée, les nouveaux amis et les découvertes en série… J’ai adoré. Naturellement, psychologiquement, cela a été dur de rentrer, après presque deux ans, je m’étais fait une vie là-bas, mais cela fait partie de l’aventure et j’avais envie d’évoluer professionnellement. Rentrer, prendre du recul, réfléchir à ce que l’on veut vraiment, choisir une voie en meilleure connaissance de causes, tout est précieux dans cette aventure qui donne un réel coup d’accélérateur tant à la vie professionnelle que personnelle. Alors surtout, si vous en avez envie, tentez votre chance : venez nous voir avec votre projet au Club des V.I.E qui réunit les anciens. On vous conseillera et vous aidera autant qu’on peut le faire ! ».
Avis aux amateurs, à l’heure où le monde du travail et le monde tout court s’internationalise à vitesse grand V, le volontariat international constitue vraiment une opportunité à saisir…
Par Jerome Bourgine
Ecrire et voyager. Voyager et écrire... Depuis 50 ans.
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