Partez ré-enchanter le monde !

Auteure d’un ouvrage sur les créatifs culturels, Ariane Vitalis s’est prise au jeu du phénomène qu’elle observait et a décidé d’apporter sa propre pierre à l’édification d’un monde meilleur. Via son projet « Un Monde Réenchanté », elle propose aux jeunes des voyages initiatiques à l’étranger, à la rencontre d’acteurs inspirants pour les aider à trouver leur « ikigaï ». Une opportunité rare. Premier départ en octobre prochain. Avis aux changemakers en herbe !…

Voyageons Autrement : Ariane, pourriez-vous vous présenter en trois mots et nous expliquer ce qu’est l’ikigaï ?

Ariane Vitalis : Dans le cadre de mon Master 2 en sociologie des publics de la culture, j’ai écrit un mémoire devenu par la suite un livre, sur la thématique des Créatifs Culturels. Les Créatifs Culturels sont ces quelques centaines de millions de personnes engagées dans une écologie intérieure et une philosophie de l’action responsable ; partout dans le monde, ils essaient de mettre en place une société moins destructrice, plus juste et plus conviviale. J’ai toujours voulu « changer le monde », et tout naturellement je suis passée de l’étude à la pratique en me lançant dans la création d’ Un Monde Réenchanté. Quant à l’ikigaï, c’est un concept japonais désignant « le point de rencontre entre ce que vous aimez, ce pour quoi vous êtes doué et ce dont le monde a besoin ».

VA : De quelle façon entendez-vous ré-enchanter le monde ?

AV : Nous allons organiser des expéditions à travers différents pays pour des jeunes qui sont en quête de sens, d’inspiration et qui souhaitent vraiment avoir un impact positif sur la société. Ces voyages mêlent connaissance de soi, développement personnel, découverte de l’économie sociale et solidaire et engagement concret. Les voyages sont conçus en trois phases :
1) Inspiration avec la rencontre d’acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire, du développement durable et de l’écologie ayant déjà réalisé des actions significatives.
2) Introspection menée à l’aide d’un coach pour se questionner sur soi-même, ce que l’on désire vraiment et ce qui nous inspire.
3) Passage à l’action via l’engagement concret dans un projet local tout en réfléchissant au meilleur futur que l’on envisage pour son épanouissement personnel et pour celui du monde.

VA : Et, au retour…

AV : Après ces deux semaines passées en immersion à l’étranger, l’accompagnement se poursuit pour aider les participants à commencer d’incarner concrètement le changement qu’ils veulent voir dans le monde. Nous leur proposons deux ateliers intensifs et un accompagnement dans la concrétisation de leur projet. Enfin, le cycle sera clôturé par un événement public, une grande soirée où les jeunes pourront donner à voir qui ils sont à travers ce qu’ils ont vécu et ressenti durant leur voyage. Le film de leur aventure sera diffusé.

Entourée de l’équipe… 

VA : Comment êtes-vous parvenue à financer votre projet ?

AV : En grande partie grâce au financement participatif. Un financement qui n’est d’ailleurs pas clos ! On a encore besoin d’un coup de pouce sur notre collecte HelloAsso. On recherche notamment d’autres partenaires financiers et mécènes, des entreprises intéressées, sachant que notre concept est très axé sur la dimension du travail, son sens, sa valeur, sa dimension sociétale, vertueuse, etc. Par la suite, une fois la machine lancée, un modèle économique plus stable et pérenne sera mis en place.

VA : Et cet automne, donc, aura lieu la première session ! Où, quand, qui, comment, combien ?…

AV : La première expédition aura en effet lieu du 21 octobre au 4 novembre au Maroc, après que les participants se soient mis dans l’ambiance via un premier atelier de rencontre et de visualisation. Puis trois semaines d’immersion : inspiration, introspection, action. À leur retour, les participants se mettront à l’œuvre individuellement mais se retrouveront chaque week-end sur Avignon, pendant 4 semaines. 10 participants en tout pour cette première, qui peuvent télécharger leur dossier de candidature sur notre site : http://unmondereenchante.org

VA : À l’heure où 77 % des jeunes estiment avoir été mal accompagnés dans leur orientation professionnelle, un petit coup de pouce à cette enthousiaste éclaireuse serait le bienvenu… Car ne l’oublions pas : « Seuls ceux qui pensent qu’ils sont assez fous pour changer le monde y parviennent ». L’homme ayant prononcé ses paroles ayant, d’évidence, largement rempli sa part du contrat : Henri Dunand, le fondateur de la Croix Rouge.