Sensibiliser les équipes au Tourisme responsable et les autorités locales aux problèmes rencontrés
7 – Quelles relations avec les réceptifs ?
Cela arrive-t-il que vous stoppiez les relations avec un réceptif qui ne respecterait pas ses engagements ou ceux dictés par le label ATR ?
Jean-François Rial : Tout à fait, cela arrive régulièrement. La démarche Agir pour un Tourisme Responsable (ATR) a déjà pour intérêt de sensibiliser énormément nos équipes. Avant, nos équipes étaient tous favorables au tourisme responsable mais c’était un peu intellectuel. Pour eux, le tourisme responsable se confondait avec la qualité d’un voyage en terme de découverte. Ce qui n’a rien à voir. C’est autre chose.
Du coup ils disaient, « on fait du tourisme responsable parce que l’on fait du vrai voyage ». Déjà, qu’est-ce que cela veut dire le vrai voyage ? On est toujours le voyageur imbécile pour quelqu’un… Mais à présent, ils se retrouvent dans cette démarche là, par exemple, je reprends une fois de plus le Brésil. Il y a des zones superbes dans le nord-est mais fréquentées par des quads qui abîment l’environnement pour un tas de raisons techniques…
Jean-François Rial : Ce sont mes équipes qui, grâce à la démarche ATR, ont pensé à nous le signaler. A notre tour, on a sensibilisé les autorités qui ont pu faire cesser les choses. Pareil sur le Nil où un tas de bateaux balançaient des déchets parce que la conduite des déchets de Louxor ne fonctionnait plus. On a bougé, on a fait bouger les voyagistes et ça a changé. Un autre exemple, social cette fois-ci, on a déprogrammé un hôtel à Zanzibar parce qu’il interdisait aux blacks de rentrer dans le hall.
– Une forme d’apartheid au 21e siècle… ??
Jean-François Rial : Complètement. Et le fait que l’on ait déprogrammé cet hôtel a mis le directeur dans une situation compliquée par rapport à sa chaîne, sa chaîne nous a contacté, a renvoyé le directeur, et les blacks rentrent. Tout ceci est inévitable. Parmi les milliers d’hôtels que Voyageurs Du Monde (VDM) programme, forcément, quelques uns posent problème. Et je suis sûr qu’il y en a d’autres qui ont des pratiques parfaitement anormales et que l’on n’a pas encore détecté.
– Les hôtels que vous utilisez sont-ils soumis à des normes environnementales comme l’économie de l’eau, etc. ?
Jean-François Rial : Non, parce qu’en premier lieu il n’existe aucune norme internationale sur ce sujet. Il y a un tas de label sur l’hôtellerie mais ils ne sont pas complets. C’est très compliqué. Donc définir des normes qui ne seront pas adaptées à certaines situations ou à certains pays, cela n’a pas beaucoup de sens.
En revanche, ce que l’on fait, et c’est un travail de titan, c’est que l’on demande à nos hôtels de nous dire comment ils travaillent sur différents domaines, et on donne cette information à nos vendeurs et à nos clients. Par exemple, tel hôtel va être très bon sur l’eau, très mauvais sur l’énergie, très bon sur le social, et moyen sur la nourriture en achetant chez un industriel plutôt que des produits frais ou locaux comme le café. De ce fait, un terme comme écologde n’a pas beaucoup de sens.
– Vous l’utilisez pourtant dans vos brochures…
Jean-François Rial : Certaines de mes équipes l’utilisent mais personnellement je ne l’ai jamais vraiment utilisé. Et ce sont surtout les hôteliers qui l’utilisent. Mais je déteste ce terme. Ecologde cela ne veut rien dire. C’est comme cette question que vous comptez me poser et qui m’insupporte…
– Est-ce que j’ai des produits responsables ?
Jean-François Rial : Cela ne veut rien dire. Je n’ai pas de produits responsables, tous mes produits, tous mes voyages le sont plus ou moins selon le critère que l’on prend en compte.
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Par Rédaction Voyageons-Autrement
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