Taxe carbone obligatoire VDM : 700 000 € par an de compensations CO2 et plantations de forêts avec Danone
– Vous avez beaucoup défendu la taxe carbone à ses débuts, l’avez même intégrée dans vos brochures.
3 – Comment se déroule la compensation carbone chez VDM ?
Jean-François Rial : A Voyageurs Du Monde (VDM), nous sommes conscients que l’aviation génère énormément de CO2 ramené à la personne. Non pas en tant que volume global (le CO2 produit par les avions correspond à peu près 2% des émissions mondiales), mais ramené à chaque personne, en raisonnant sur un quota à atteindre d’ici 2050, pour pouvoir atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale, soit éviter un réchauffement climatique supérieure à 2°.
Or on se rend compte que le quota de CO2 par personne dans l’aérien est extrêmement élevé. Nous avons donc mis en place une politique afin de réduire la qualité du trafic constant des émissions de CO2 et de rentrer ainsi dans une logique type Kyoto.
Soit, tel est le quota que l’on se fixe et tel est l’objectif que l’on veut atteindre. Et pour se faire, au départ, on a proposé à nos clients de compenser pour partie les émissions de carbone qui restaient suite aux économies qu’on avait pu faire. Cela n’a pas du tout marché. Du coup, plutôt que de proposer une compensation volontaire, on a imposé une taxe carbone obligatoire qui est une des ressources principales de notre fondation, créée en 2009, qui collecte l’ensemble de nos compensations CO2 et l’ensemble de l’argent destiné à nos projets humanitaires (autre volet du tourisme responsable), soit juste pour le CO2, 6 à 700 000 € par an, ce qui n’est pas rien.
Jean-François Rial : On fait donc en sorte de réduire de 25% les émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) et on plante avec Danone des forêts de mangroves au Sénégal permettant d’absorber concrètement ce CO2 avec des certifications Nations Unies, mécanisme de développement propre, etc. Ce, avec une dimension biodiversité et sociale très forte dans le cadre du projet parce que si on tente avant tout de faire des projets qui absorbent le CO2, c’est un peu insuffisant selon moi, il faut aussi une dimension sociale très forte ce qui pérennise le système à long terme.
– Pourquoi replanter des arbres avec Danone ?
Jean-François Rial : Avec Danone parce qu’on avait un précédent projet de plantations de forêt au Brésil, toujours en court mais très compliqué sur le plan technique, juridique et sur le plan de la fiabilité et de la garantie de l’absorption du CO2. Aujourd’hui, on critique énormément la compensation, on dit que c’est artificiel, que c’est une façon de se donner bonne conscience… Tout cela est à la fois vrai et faux.
Cela dépend de la façon dont on s’y prend. Il faut des projets crédibles qui démontrent que le CO2 a bien été absorbé. Et pour cela, il faut pouvoir respecter toutes les conditions techniques. Ce que j’ai vu au Brésil ne m’a pas satisfait pour l’instant. On était parti avec un projet dans l’état du Bara avec l’ONF et on est revenu sans être convaincu de la pérennité du projet. Voilà pour l’instant.
Jean-François Rial : Mais d’un autre côté, on a un autre projet plus consistant dans l’état de Rio concernant la forêt atlantique, la fameuse « Mata Atlantica », un couloir de biodiversité… Malheureusement, au Brésil, c’est très long sur le plan administratif, et ce, même si on a l’appui du gouverneur de Rio, de l’ambassade de France, etc. On s’est donc dit que l’on n’allait pas continuer à collecter de l’argent pour le CO2 sans rien faire et on a rencontré les gens de Danone qui ont monté un projet fantastique de mangrove dans le delta du Siné Saloum au Sénégal.
Nous avons décidé de prendre la moitié du projet* à notre charge. Nous travaillerons avec le Brésil dans le futur mais là, on voulait être concret et passer à l’acte. Ainsi, on plante des mangroves et on amène nos équipes VDM au mois d’octobre pour leur faire découvrir les plantations.
* En 2010, 60 millions d’arbres seront plantés en partenariat avec Danone et l’association Océanium
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Par Rédaction Voyageons-Autrement
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