Icare – Le tourisme responsable est-il forcément plus cher ?
Le tourisme responsable est-il forcément plus cher ? Voilà un vrai débat, qui a régulièrement affleuré lors des échanges et rencontres pro d’ICARE qui se sont tenues à Brive au mois d’octobre.
Le durable est-il toujours plus cher ?
Corinne Lespinasse-Taraba d’Atout France, lors de sa présentation aux professionnels de la région Limousin, observe que dans la conscience du grand public, le tourisme durable est forcément plus cher. D’après les études d’Atout France, 40 % des clients se disent prêt à payer jusqu’à 20 % plus cher plus pour une démarche durable (les chiffres clés de l’étude). Cette clientèle sensible, à forte valeur ajoutée, est la même que celle prête à payer plus cher pour manger bio.
Dans les faits, ce n’est pas évident.
Stéphane Delautrette (ADEME), souligne les économies qui peuvent être faites en réduisant la consommation d’électricité ou d’eau dans les hôtels. Ainsi, l’Ecolabel européen exige que les 2 étoiles passent de 335 litres/nuitée à 201litres/nuitée. Il existe de même des normes précises à respecter en matière d’électricité, de déchets, etc. Respecter ces normes revient donc à économiser sur certains coûts pour les structures d’hébergements.
Dans la salle, un hôtelier du Limousin confirme :
« Nous sommes actuellement en train de faire les démarches pour obtenir l’écolabel européen. Pour cela, nous avons été subventionnés à 80%, ce qui représente un investissement non négligeable.
Je ne vois pas pourquoi on augmenterait nos prix alors qu’on a été aidé, sans compter que l’on va vite voir les effets des économies d’eau et d’électricité sur nos dépenses.
Le tourisme durable plus cher, une fausse idée reçue ? C’est vert, donc c’est plus cher… Évidemment, il faut rester prudent. Ce qui est valable pour certains hébergeurs ne l’est pas forcément pour le secteur de la restauration où les charges sont parfois plus importantes. Mais le vert, le responsable, le durable, tend de plus en plus à prouver qu’il n’est pas forcément plus cher, et qu’il peut même parfois être très rentable.
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Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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