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Slow Tourisme Catalogne

IT.A.CA, Festival du tourisme responsable en Sardaigne

| Publié le 21 septembre 2021
Thèmatique :  Acteur associatif   Bons plans   Initiative nationale   Portrait   Territoire 
             

Du 23 septembre au 3 octobre, pour la première fois, le Festival du Tourisme Durable qui se tient désormais chaque année en diverses régions d’Italie sera donné en Sardaigne. A l’initiative de l’agence Sardaigne en Liberté et de ses partenaires, les visiteurs seront conviés à découvrir les charmes authentiques de la région mare e monte (mer et montagne) de l’Ogliastra. Et à partager autour du slow tourisme. Une superbe occasion de découvrir un endroit encore très préservé. Le point avec Jean-Luc Madinier, fondateur de Sardaigne en Liberté…

Festival du tourisme responsable en Sardaigne - vue d'un ciel sur les montagnes sardes

Voyageons Autrement : Du 23 septembre au 3 octobre, vous organisez un festival du tourisme responsable en Ogliastra, (Sardaigne orientale). C’est une première ? Comment est née l’idée ?

Jean-Luc Madinier : Ce festival a lieu chaque année en Italie (festival IT.A.CÀ). Mais il ne connaissait pas jusqu’alors d’étape en Sardaigne. Il était donc tout naturel que l’Ogliastra, cette région situé entre mer et montagnes à l’Est de la Sardaigne, l’accueille. Naturel, parce que l’Ogliastra est déjà un territoire durable : autonome pour son alimentation en eau et produisant 100% d’énergie… verte ! L’Ogliastra a la chance de disposer de plages et de montagnes, superbes, que ne dénature aucun tourisme de masse. Il était donc également logique que dans cette région championne d’Italie du tri sélectif et de l’économie circulaire les acteurs locaux, en coopération avec les territoires concernés, saisissent la balle au bond, souhaitent développer le tourisme durable et accueillent ce festival...

VA : 10 journées au cours desquelles les visiteurs découvriront chaque jour des choses différentes. Il y aura des conférences, des visites et animations. Quels sont les grands buts du festival ?…

JLM : Autant que d’un festival du tourisme durable, il s’agit d’un festival de l’Ogliastra, voué à faire connaître cette région préservée. Il y a donc trois buts principaux et le premier fait justement le lien entre les deux thèmes du festival car l’Ogliastra pratique déjà un tourisme durable, reposant sur la vie réelle, rustique et authentique de cette région où la dimension « terroir » demeure essentielle. L’alimentation par exemple, y est locale de 70 à 80%. Participer aux vendanges, suivre un bout de transhumance ou le travail de l’apiculteur, découvrir le pain sarde, l’huile d’olive, les herbes, la vie de berger… tout repose ici sur une nature préservée et ceux qui vivent avec. Que l’on découvre donc de manière slow : à pied, en vélo, avec des ânes ou en bateau à voile. Tel s’offre le tourisme dans cette partie méconnue de l’Italie. Le second axe du festival repose sur les échanges. Plusieurs conférences sont ainsi prévues durant ces dix jours dont une sur le sentier de randonnée que nous sommes en train de mettre en place avec des blogueurs concernés (l’équivalent du G20 chez nous) afin que les visiteurs puissent découvrir la région de manière autonome. Et, le 1er octobre, la conférence réunira en présentiel divers opérateurs du tourisme durable européens : italiens, français, allemands, autrichiens, portugais… avec une intervention de la commission Tran (Transport & Tourisme) du Parlement Européen… Enfin le dernier but visé est de faire parler de la Sardaigne, destination encore mal connue…

VA : Avec qui avez-vous monté ce festival ? Cela a-t-il été difficile au regard de la période ? Les dimensions collective et solidaire sont-elles des valeurs traditionnelles sardes ?

JLM : Du tout. Les Sardes sont très individualistes et il règne sur l’île un fort esprit de clocher. Raison pour laquelle il était important d’embarquer absolument tout le monde dans l’aventure. Qu’elle ne soit en rien « hors sol » et implique chacun. Nous avons donc pris l’initiative de créer un réseau (ce qui représentait déjà un beau défi) et avons été rejoint par divers acteurs ou institutions, inconnus en France hormis le mouvement Slowfood. Nous avons ensuite fédéré tout ce monde ; jusqu’aux syndicats locaux (imaginez, en France, la CFDT et la CGT, se mêlant de tourisme durable !). Et, bien entendu, la situation sanitaire a considérablement compliqué les choses : le festival devait à l’origine se tenir au début de l’année, mais comme on ne pouvait alors ni se déplacer ni se réunir…

VA : L’Ogliastra, avec ou sans festival, est une terre aux charmes multiples. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ? Sur ce qui fait son charme, son unicité ?

JLM : Il y a la nature, bien sûr, mer et montagnes magnifiques et un patrimoine archéologique vraiment intéressant, vieux de plusieurs millénaires. Et puis la vie locale, au contact de la nature, si souvent inchangée depuis des siècles. Sans négliger un ciel d’une pureté rare (région classé Rice), idéal pour l’observation des étoiles. Tous les projets de développement touristique actuellement menés veillent à préserver et valoriser cette dimension naturelle. Il y a le grand sentier de randonnée donc et puis un projet de vélo-rail. Qui sera le premier d’Italie. Pays où tout reste à créer en matière d’activités touristiques. Car lorsque les Italiens prennent leurs vacances, ils vont à la plage et se retrouvent tous ensemble, basta ! La tyrolienne sera donc également l’une des premières du pays et parmi les plus grandes (à Lanusei). On en est encore au tout début de beaucoup de choses par ici. Une grande chance pour le visiteur en quête d’authenticité !

VA : Le tout début d’automne, justement, est-ce un bon moment pour découvrir la région ? Et pour se rendre chez vous ; c’est simple ?

La Sardaigne se visite toute l’année et l’on peut s’y baigner jusqu’en hiver. Cette période est donc assez idéale pour découvrir l’Ogliastra en toute tranquillité. Quant aux conditions de voyage, si le passeport sanitaire est indispensable comme partout, l’accès est d’autant plus facile que trois compagnies économiques desservent l’île : Transavia, EasyJet et Volotea. Avec un aéroport au nord : Olbia et un autre au sud : Cagliari.

VA : Rappelez-nous en quelques mots ce qui fait la particularité et le force des voyages organisés par Sardaigne en Liberté

JLM : Nous sommes un pur opérateur de slow tourisme : à pied, à vélo, en bateau (à voile), avec les ânes… Nos voyages sont tous de proximité avec le terroir et sa vie et se déclinent donc également en fonction de la saison. En février, c’est l’étonnant carnaval sarde, au printemps, voici la transhumance où bergers et troupeaux se mettent en route. Selon les attentes, les séjours vont s’organiser autour de découvertes du terroir, d’expéditions à la rencontre du patrimoine, de la nature… Ainsi, après avoir profité des plages et des calanques, votre embarcation va vous déposer sur une île – que vous traverserez à pied – et vous récupérer de l’autre côté. Vous allez battre la campagne pour récolter des herbes (culinaires, médicinales) et apprendre à les préparer. Comme vous apprendrez à préparer un repas traditionnel sarde dans une famille avant de déjeuner ou de diner avec elle… Certaines des visites guidées le seront d’ailleurs par les habitants eux-mêmes : un berger ou, en ville, un jeune, qui vous fera découvrir les aspects décalés, ignorés, intimes de la vie locale, sa véritable culture, vivante. Ce qui implique que tout se terminera forcément devant un plateau de charcuterie, fromages et vins locaux. Les Sardes étant des gens simples, particulièrement accueillants.

VA : L’Ogliastra est la destination parfaite pour des voyageurs en quête de quels types d’expérience ?

JLM : Le fait d’être une ile et un territoire montagneux ont retardé l’arrivée de la modernité. S’immerger dans l’Ogliastra, c’est effectuer un saut dans le passé de plus de 50 ans, dans une nature préservée et au milieu de gens vivant encore à son rythme. Une sorte d’exception spatio-temporelle sur notre planète bientôt ; une grande bouffée d’oxygène aussi, prise dans un des endroits d’Europe où les émissions de CO² sont les plus faibles et l’air considéré comme le plus pur qui soit… une « blue zone » en réalité, où les populations vivent plus longtemps qu’ailleurs et que les chercheurs américains ou japonais viennent étudier pour comprendre « pourquoi ? »…

VA : Sur quoi souhaiteriez-vous dire un mot supplémentaire ?

JLM : Sur le fait qu’il nous parait très important d’impliquer les voyageurs dans la réduction de l’empreinte carbone. De le faire de manière intelligente. Et surtout honnête. Sachant que la compensation carbone est devenue un vrai business. Certains intermédiaires conservant pour eux jusqu’à 70% des sommes versées ; leurs « frais » !… Ici, les 20 euros que peuvent choisir de donner les voyageurs (plus de 50 déjà pour cette première année) vont directement nourrir des projets agro-forestiers locaux. Des années durant, quand on plantait ici tomates ou oliviers, on arrachait tout le reste : herbes, arbustes, arbres… en ayant recours à des produits chimiques récemment. Désormais, comme cela se fait de plus en plus dans le Sud de la France, au lieu d’arracher, on crée des jardins en préservant les arbres et on – vous – en plantez d’autres. Là aussi, on en est aux prémisses. La certification à obtenir est complexe. Mais on y arrivera. Et c’est pour nous une raison supplémentaire de nous intéresser aux groupes, aux comités d’entreprise entre autres dont l’impact peut-être important. Car nombre d’endroits en Sardaigne sont encore pauvres et la dimension sociale, humaine du tourisme durable y prend tout son sens.

Visitez le site de Sardaigne en liberté

ITACA festival del turismo responsabile 2021

IT.A.CA, Festival du tourisme responsable en Sardaigne | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Jerome Bourgine
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