FAIR PLAY FOR PLANET : 1er label pour un sport durable et responsable
Premier label reconnaissant les acteurs du sport, clubs et évènements sportifs et portant une attention particulière au développement durable, FAIR PLAY FOR PLANET défend un modèle de développement économique et social soucieux de l’environnement pour un sport engagé et responsable. Alors que les JO d’hiver de Pékin ont commencé depuis quelques jours posant bien des questions sur les ressources utilisées ne serait-ce que pour produire autant de neige artificielle (…), FAIR PLAY FOR PLANET poursuit son développement et dévoile ses ambitions. Rencontre avec Julien Pierre, ancien rugbyman professionnel, à l’origine de ce label qui vise à devenir une référence dans le monde du sport professionnel et amateur.
VA/ FAIR PLAY FOR PLANET, une envie d’entreprendre qui vient de loin ?
Une envie qui vient d’un engagement de longue date ! Je suis né et j‘ai grandi dans une famille engagée. Mon grand-père était le créateur du Bioparc de Doué-La-Fontaine qui a fêté ses 60 ans l’an dernier. J’ai quant à moi grandi avec le zoo des Sables d’Olonne. Ces deux parcs animaliers étaient très engagés et ne cessaient de réfléchir à leur raison d’être. A quoi sert un parc animalier ? Comment concilier nature et conservation, environnement et protection animale ? En 2009, je suis parti à Sumatra et à mon retour, j’ai créé ma fondation, la Passerelle Conservation, un fond de dotation pour protéger les espèces menacées. J’avais envie d’agir à mon échelle. Toutefois, dix-sept ans de rugby professionnel, ça marque. Je suis conscient de la puissance du sport sur la société, de la puissance de la parole d’un sportif quand il souhaite s’engager. Je suis également persuadé que le sport a un rôle à jouer dans la transition écologique, au-delà des clivages politiques, sur ces sujets fondamentaux que sont le social et l’environnemental. En 2018, j’ai donc repris des études à la Toulouse Business School avec pour sujet de mémoire la création d’un label environnemental pour les clubs sportifs…
VA/ Pourquoi un label alors qu’il existe déjà des certifications ?
Je n’avais pas envie de parler de RSE, trop fourre-tout. Chacun a sa définition mais on ne sait plus trop bien ce que cela recouvre. Certes, il existe des chartes, des normes, mais pas d’outil universel qui aide à structurer cette démarche et qui est adapté au monde sportif. Or les clubs sont des acteurs sociaux ancrés sur le territoire qui travaillent avec nombre de parties prenantes. Ils ont des agendas surchargés, et la transition écologique n’est pas du tout leur cœur de métier. Il fallait donc un label structuré, capable de valoriser leurs engagements, mais aussi de les faire adhérer. Je l’ai donc voulu comme un outil structurant, pas très complexe, très opérationnel, car les clubs n’ont pas le temps, manquent de personnels, et leur préoccupation première reste de gagner le match le plus important de l’année, très concrètement le prochain match. N’importe quel club, quand il a perdu le week-end, n’est pas le même la semaine d’après. On m’a donc confirmé que c’était une bonne idée, d’autant qu’il s’agit là du premier label sportif à s’intéresser au développement durable.
VA/ Comment s’est passé la construction du référentiel ?
La première étape a été de contacter un expert apte à construire ce label. Or ma sœur, Caroline Pierre, avait suivi à Avignon la licence pro tourisme solidaire dirigée par Laurent Arcuset. Nous l’avons contacté et, avec Laurent, nous avons décidé de faire travailler les étudiants sur cette problématique de la création d’un label sportif. Certes, il s’agissait d’une formation de tourisme durable, mais cela m’intéressait beaucoup d’avoir une vision plus neutre d’étudiants parfois éloignés du monde du sport. En outre, nombre de bonnes pratiques dans le tourisme sont applicables au sport, où le système de pensée est parfois formaté. Cette expérience m’a donc permis d’avoir une vision décalée, qui a nourri ma réflexion et donné peu à peu naissance à FAIR PLAY FOR PLANET, lancé en novembre 2020 avec les étudiants de la licence pro et en partenariat avec l’ADEME.
VA/ Et peu à peu votre équipe s’est constitué… avec l’appui de sportifs de haut niveau !
Les premiers qui m’ont suivi sont donc Caroline Pierre, ma sœur, experte en tourisme et développement durable, Laurent Arcuset (Géo-Système), Jean-Paul Lalanne, notre chef financier et administratif. Ensuite, nous avons organisé une campagne de communication en partenariat avec l’ADEME, « Dix actions pour un sport plus vert » (aller s’entrainer à vélo, donner son trop-plein de vêtements à des associations, etc.), pour entrainer les sportifs de haut niveau ; et j’ai lancé le FPFP Challenge, qui visait à leur proposer ces différentes actions via de petits défis vidéo. Nikola Karabatic (handballeur professionnel) m’a tout de suite suivi et aujourd’hui, notre comité éthique compte également Lenaïg Corson, joueuse du Stade Français Paris et du XV de France Féminin et Cécile Hernandez, snowboardeuse handisport, journaliste et écrivaine française, vice-championne paralympique. Enfin, des journalistes, des experts sportifs, des spécialistes de la RSE et du développement durable nous ont également rejoint. Mais il est vrai qu’avoir avec nous des sportifs de haut niveau est important pour l’exemplarité et le symbole.
VA/ Combiens de clubs avez-vous d’ores et déjà labélisé depuis votre lancement ?
Le tout premier club labélisé a été l’Olympique Lyonnais. Nous venions à peine de lancer le label, en novembre 2020, et le mois suivant, le président Aulas m’a appelé, très enthousiaste. Il souhaitait que son club soit le premier à obtenir le label. Depuis, nous travaillons aussi avec le Top 14 de rugby et nous avons d’ores et déjà labélisé le CA Brive, le Stade Rochelais, le CA Brive, le Stade Rochelais, l’Olympique Lyonnais, le Racing Club de Strasbourg, le TVEC 85 Les Sables d’Olonne et l’Olympique Marquois Rugby. En tout, pour l’heure, nous avons donc une dizaine de clubs engagés, cinq sont labélisés, cinq autres en cours de labélisation avec un seul club qui n’a pas eu le label au premier audit. Nous avons également signé un accord avec la World Surf Ligue, Equalia (patinoires et piscines). Nous sommes en lien avec une patinoire sur Lille, un club de hockey et de patinage artistique et nous espérons labéliser un bel évènement sportif prochainement.
VA/ Quelques engagements ou critères concrets pour obtenir le label ?
Notre grille est très opérationnelle avec dix-huit thèmes et 350 questions. Chaque thème est pondéré par un coefficient ce qui donne au final une note globale. Il faut une note de 40 sur 100 pour être éligible au premier niveau du label. Plus concrètement le label est basé sur trois piliers : environnement (respect des milieux, des sols, produits d’entretien, vie au stade) ; éco-performance (gouvernance, transport, gestion énergétique, bilan carbone, etc.) et enfin Héritage (alimentation responsable, gestion des achats, exemplarité, impact territorial). Les actions demandées peuvent donc autant concerner l’encouragement des déplacements collectifs des supporters que le travail sur les produits régionaux voir le recyclage des imprimantes et l’économie de moyen pour l’administratif. Le label est valable deux ans à compter de la date de son obtention. Puis, le club ou l’évènement sportif s’engage à réaliser un audit de progrès tous les deux ans. A l’heure d’aujourd’hui, l’Olympique lyonnais a la plus belle note avec 70/100.
VA / Et demain, toujours plus de clubs labélisés ? D’autres cibles ?
Tout à fait, nous souhaitons travailler avec d’autres ligues professionnelles, mais aussi avec des Fédérations pour toucher le sport amateur. Nous sommes en discussion avec plusieurs fédérations, des clubs de ligue 2. Pour cette année, notre objectif est de signer une vingtaine de clubs. Nous allons également lancer la saison 2 du FPFP Challenge avec plusieurs sportifs qui montreront là que tout un chacun peut réaliser des petites actions simples à mettre en place. Cela nous permettrait aussi d’aider les clubs amateurs à matérialiser des actions, d’autant que nous avons renforcé notre partenariat avec l’ADEME. Enfin, je l’ai déjà précisé, nous espérons signer avec un bel évènement, à suivre donc !
Site référent : Fair Play For Planet
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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Très heureux de faire partie de cette belle aventure au côté de Julien Pierre et de Fair Play For Planet. Une aventure commune liée à la LPTES. Merci Julien de nous avoir associé. En souhaitant de nombreuses victoires à Fair Play For Planet qui seront autant de très bonnes nouvelles pour la planète.