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Bilan Carbone et Tourisme

| Publié le 17 octobre 2011
             

Présents à l’atelier : des représentants de différents bureaux d’études spécialisés en bilan carbone, un représentant de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Pas-de-Calais, du Comité Régional du Tourisme d’Ile-de-France et du Comité Départemental du Tourisme de l’Oise. L’intervenant sur le projet d’agence et de destinations  bas carbone est excusé.

Restitution du groupe de travail par Bernard Richelle, Hôtel-restaurant Les Tourelles, co-responsable de l’Association Baie de Somme Zéro Carbone

 

 

Les initiatives présentées en atelier sont :

– L’évaluation carbone des Palaces parisiens

– L’étiquetage environnemental des hôtels

– Le bilan du Parc du Marquenterre

– L’évaluation carbone en Baie de Somme

La démarche d’évaluation carbone des Palaces parisiens n’a pas été partagée avec l’ensemble des équipes des différents établissements. Le poids des déplacements de la clientèle dans les bilans carbone est écrasant : ils représentent 96.7 % des émissions de GES. Dans une moindre proportion, ce poids se retrouve dans l’ensemble des bilans carbone, quelle que soit la destination.

L’étiquetage environnemental pour l’hôtellerie, présenté par EVEA Tourisme, s’inscrit dans le cadre des projets du Grenelle de l’environnement. Cet étiquetage s’appuie sur plusieurs paramètres permettant de coter les hôtels participants. Cette démarche a été initiée par le club des hôteliers de Nantes à titre expérimental, rejoint ensuite par d’autres hôteliers, ayant pour la plupart déjà réalisé leurs bilans carbone. La mise en place de cet étiquetage va s’échelonner de juillet 2011 à juillet 2012. A terme, la cotation environnementale pour une nuitée fera l’objet d’un l’affichage à la réception et dans les chambres. La définition de paramètres précis permet la comparaison entre les différents hôtels. La consommation d’eau, d’énergie, la production de déchets liés à la nuit et aux petits déjeuners, l’effet sur le changement climatique et l’utilisation de produits écologiques et biologiques (alimentation, produits de nettoyage) constituent l’essentiel des paramètres observés. L’hôtel des Tourelles a terminé sa cotation : le paramètre « effet sur les changements climatiques » n’y est pas satisfaisant pour des raisons de chauffage. L’étiquetage de l’hôtel est en cours.

L’objectif est que des décisions soient prises et que cette démarche se répande davantage. A terme, cet étiquetage informatif pourrait s’inscrire dans le cadre d’une réglementation générale.

Le Parc du Marquenterre est une zone de plusieurs hectares située au Nord de la Baie de Somme. Réserve ornithologique importante, le Parc propose également des activités annexes (restauration, services généraux de fonctionnement, etc.) La démarche de bilan carbone du Parc s’est faite avec l’implication de l’ensemble de l’équipe composée de 50 personnes. Ce bilan, qui n’est qu’une étape, aboutira à une gestion et à un système de management environnementaux.

L’évaluation carbone d’une trentaine de partenaires de l’Association Baie de Somme Zéro Carbone a été réalisée en 2010 par la société Factor X et subventionnée par l’ADEME et le Conseil Régional de Picardie. Elle concerne plusieurs types d’activités : 12 hébergements, 3 hébergements de plein air, 1 café, 12 activités nature et sportive, 3 producteurs, 2 commerces ainsi que le Comité départemental du Tourisme de la Somme. Il ne s’agissait pas exactement de bilan carbone, mais d’une évaluation des émissions de GES, l’objectif étant, au-delà de la simple évaluation, de mettre en œuvre des actions pratiques et concrètes pour pouvoir définir une communication claire à l’attention de la clientèle. L’évaluation a été achevée en avril dernier, et la démarche, mise en stand-by durant la saison estivale, va reprendre prochainement. Une comparaison de l’empreinte carbone d’une famille-type composée de deux adultes et deux enfants a ainsi été permise pour un séjour d’un week-end en Baie de Somme, avec hébergement et repas. Cette comparaison s’appuie sur la modulation de certaines modifications comportementales, sans pour autant induire un renoncement au plaisir lié au séjour touristique. Nous essayons en effet de définir un indice « plaisir > carbone », plus enthousiasmant et moins technique pour le visiteur que le facteur « émissions de GES ». Les modifications de comportements tiennent essentiellement aux modes de transports (venue en Baie de Somme et déplacements locaux), mais aussi celles liées aux hébergements et aux repas. La future famille-type « Baie de Somme Zéro Carbone », qui retirerait le même plaisir de son séjour qu’une famille lambda, réduira de façon significative ses émissions de GES. Pour cela, une modification comportementale est  nécessaire non seulement dans la demande, mais également dans l’offre touristique locale.

Conclusions générales de l’atelier

Le bilan carbone est un outil très intéressant, mais il n’est qu’une étape. Les données récoltées dans ce cadre constituent un constat de départ. La majorité des bilans carbone réalisés dans le secteur touristique arrivent aux mêmes conclusions : le poids prépondérant des déplacements dans les émissions de GES. A partir de ces résultats, il est nécessaire de passer à des systèmes de management environnemental ou de labellisations qui permettent de mettre en place un projet mobilisateur en interne.

L’évaluation réalisée en Baie de Somme a pour objectif la mise en place d’actions individuelles et collectives. Au niveau collectif, un portail d’éco-mobilité a été créé en partenariat avec le Comité départemental du Tourisme. Cet outil constitue une avancée, même modeste, vers la nécessaire modification des comportements et devra encore être développé. Les partenariats doivent être renforcés pour favoriser les avancées dans ce domaine. Le classement de la Baie de Somme comme Grand site de France implique une réflexion accrue sur l’éco-mobilité. Par ailleurs, dès l’automne, l’Association va retravailler avec ses membres pour mettre en place les actions individuelles nécessaires identifiées grâce à l’évaluation carbone, tout en réfléchissant à la valorisation de leur mise en œuvre.

Côme Vermersch (CDT de la Somme) : Dans certains territoires, notamment montagnards, les réflexions sur les évaluations carbone sont parfois menées par stations. Ces questions peuvent être portées par de petites collectivités territoriales. Cette démarche d’évaluation globale d’une destination pourrait peut-être, à terme, être transposée en Baie de Somme par les collectivités locales côtières.

Dominique Cocquet (Espace équestre Henson) : Le projet de village nature que j’étudie s’appuie sur une démarche globale, mise en place avec One Planet Living, une filiale de WWF. L’objectif est la réduction maximale de l’empreinte écologique de la destination. Dix critères ont été dégagés pour y parvenir, et le bilan carbone n’est qu’un de ces critères parmi lesquels on trouve l’eau durable, les matériaux de construction, l’alimentation, la biodiversité, la qualité de vie pour les habitants sédentaires, etc. A mon sens, la maturité des acteurs touristiques de la Baie de Somme, professionnels ou institutionnels, est suffisamment importante pour parvenir à mettre en œuvre ce type de méthodologie globale. Se focaliser uniquement sur les déplacements, le plus gros poste émetteur de GES, me paraît ingrat et démotivant. Le fait d’ajouter d’autres indicateurs (gestion de l’eau, des déchets, etc.), intégrés dans la notion d’empreinte écologique, me semble être plus pragmatique et gratifiant que la simple prise en compte des GES.

Bernard Richelle : Le CRT d’Ile-de-France mène d’ailleurs une réflexion sur une prospective globale à 2020 concernant le tourisme en Ile-de-France, et notamment à Paris.


Bilan Carbone et Tourisme | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Sandra Bordji

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