Les Réseaux Sociaux et le Tourisme Responsable
Présents à l’atelier : des représentants du Comité Régional du Tourisme d’Ile-de-France, un représentant de la Direction du Tourisme de Monaco, un camping 5 étoiles, un représentant de Voyageons-Autrement.com.
Restitution du groupe de travail par Thomas Douvillez, Louis-Auguste.
Pourquoi créer un Réseau Social sur le Tourisme Responsable ?
La genèse de cet atelier était de réaliser une sorte d’état des lieux des réseaux sociaux existant dans le domaine du Tourisme Durable, mais nous n’avons rien trouvé d’intéressant. Cet atelier a donc été transformé en réunion de créativité et de conception de ce que pourrait être un réseau social à destination des acteurs de l’écotourisme, en l’élargissant à l’ensemble des parties prenantes du tourisme responsable : acteurs du tourisme, partenaires institutionnels mais aussi grand public. Cette ambition s’explique par la nécessité de dégager un intérêt économique pour intéresser les acteurs. Et sans flux important, l’intérêt économique est difficile à dégager. Plutôt que d’imaginer un réseau tourné vers les acteurs éco-engagés du tourisme en Baie de Somme, notre réflexion s’est donc élargie à une dimension plus large, afin de fédérer toutes les initiatives du tourisme responsable.
L’idée de la création d’un tel réseau social est donc de donner du volume pour susciter l’intérêt auprès du plus grand nombre d’acteurs touristiques, d’être audible auprès du grand public et d’être plus performant par le biais d’une collaboration accrue entre les acteurs éco-engagés.
Ce réseau social vise plusieurs cibles : les acteurs touristiques et les institutionnels déjà éco-engagés (pour un échange d’idées et d’expériences), ceux ne l’étant pas encore (afin de les recruter), et le grand public (pour les informer des offres touristiques éco-engagées). La première étape est d’utiliser les acteurs engagés pour « recruter » les acteurs du tourisme qui ne seraient pas encore éco-engagés, en mettant l’accent sur l’intérêt économique. La seconde consiste à susciter l’intérêt du grand public, tout en n’occultant pas que l’éco-engagement n’intéresse pas forcément les touristes. La notion de plaisir du touriste ne doit pas être annihilée par des considérations écologiques trop extrémistes. Le rapport récent présenté par Atout France indique que 80% du public a peur de l’éco-tourisme parce qu’ils ne savent pas à quoi cela correspond et surtout parce qu’il est connoté « plus cher » que les formes classiques de tourisme.
Mettre en avant l’intérêt économique pour fédérer les acteurs
Le partage d’expériences entre les acteurs éco-engagés est nécessaire mais pas suffisant. A défaut d’être suffisamment nombreux, l’impact sur l’environnement ne sera pas efficace. L’objectif est donc de fédérer le plus d’acteurs possibles. Mais comment les amener à cette démarche ? L’intérêt économique peut, dans un premier temps, être un argument prévalant sur les autres considérations et être un moteur efficace pour participer à l’intérêt collectif. Il n’est pas honteux de valoriser son engagement et de faire du marketing.
La modélisation des économies réalisées grâce à l’éco-engagement (consommation d’énergie, d’eau, etc.) permet de susciter l’intérêt d’autres acteurs touristiques privés.
Attirer le grand public grâce à la « preuve par l’exemple »
Durant l’atelier, nous avons bénéficié de l’expérience de Sébastien Repéto, de Voyageons-Autrement.com, qui a une grande connaissance pratique des réseaux sociaux. Pour attirer le grand public, il faut valoriser l’importance de l’esthétique et du plaisir, car les vacances doivent rester synonymes de bon temps. Par ailleurs un des gros handicaps du secteur du Tourisme Responsable réside dans une mauvaise perception du prix : l’étude d’Atout France démontre que la majorité des personnes interrogées pensent que l’éco-tourisme coûte plus cher. Pourtant, cette idée n’est pas fondée. Une véritable pédagogie à l’attention du grand public doit être menée pour balayer ces préjugés. Comment y parvenir ? L’idée est d’afficher les offres écotouristiques avec leurs prix afin de démontrer qu’elles ne sont pas plus chères que les offres « classiques ». Car il ne suffit pas de proposer des offres écotouristiques, encore faut-il qu’elles trouvent preneurs. Le développement du marché qu’induirait cette démarche permettrait par ailleurs de développer l’intérêt économique d’un éco-engagement des acteurs.
La création d’un tel réseau social favorisait le développement du secteur, en accroissant la visibilité internet des offres écotouristiques. Une grosse part du trafic de Voyageons-Autrement.com, très bien positionné sur Internet sur le secteur du Tourisme responsable, vient de recherches à partir de mots-clés concernant le tourisme « classique ». Ce positionnement permet d’atteindre un public qui n’aurait pas forcément recherché une offre écotouristique, par méconnaissance ou manque d’intérêt.
Quid du porteur de projet ?
Après avoir défini ce que pourrait être ce projet, la question centrale reste celle du porteur, financier et humain, d’une telle initiative. Quelle serait l’échelle de ce réseau social ? Régional ? National ? L’échelon national semble le plus à même d’afficher un vrai grand réseau social capable de favoriser de manière significative le développement du tourisme responsable en présentant un réel attrait pour les acteurs économiques.
Dominique Ferreira da Silva (Hôtel Les Tourelles, co-responsable de l’association BSZC) : Cette initiative rejoint les échanges que nous avons eus dans le groupe de travail sur l’importance de l’humain dans le tourisme responsable. L’idée de mettre à disposition les exemplarités pour aider les autres à mettre en œuvre des actions a également été formulée dans notre groupe. Un réseau social sur internet est au final un réseau de personnes connectées entre elles. Ce que permet Internet, c’est un large partage d’expériences humaines, avec une grande rapidité. Par ailleurs, une grande partie de nos échanges a concerné la population locale : un tourisme responsable est avant tout un tourisme de l’humain. Et c’est dans ce sens que la place des locaux est essentielle, pour que ceux-ci ne se sentent pas « agressés » par le développement touristique et l’afflux de visiteurs.
Dominique Cocquet (Espace équestre Henson) : Vous posiez la question de l’échelle de ce réseau social. Si ce réseau n’est pas géographiquement connoté, cela risque d’être difficile d’atteindre le grand public : la notion de destination est essentielle dans les choix touristiques. Elle constitue un élément de repérage important, même si l’échelon local s’avérerait effectivement insuffisant pour générer du volume. Une évolution vers un réseau social multipolaire s’appuyant sur une base géographique, et pas seulement thématique, pourrait être un bon départ, pour ensuite éventuellement l’élargir.
Thomas Douvillez : Le discours doit effectivement être différent qu’il s’adresse au grand public ou aux acteurs touristiques. La solution pourrait en effet être une dissociation du réseau social selon la cible, avec un ciblage géographique pour le grand public, et un échelon national pour le partage d’expériences entre les acteurs touristiques dans le cadre d’un réseau collaboratif.
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