Les Ailes de Venise : Pour des voyages scolaires durables et solidaires au cœur de l’Italie !

« Fédérer tous ceux qui veulent avoir un impact positif sur Venise et l’Italie ! », telle est la vocation des Ailes de Venise, fondées en 2017 par Isabelle Kahna, une jeune femme solaire tombée sous le charme de la cité des Doges. En quelques années, l’association devenue agence événementielle a su étoffer ses projets, multiplier les partenariats et étendre son action à l’ensemble du territoire italien. Elle s’ouvre au partenariat avec des agences de voyages scolaires durables pour proposer des séjours éducatifs culturels et solidaires avec les associations locales. Rencontre avec Isabelle Kahna.

VA/ On connaissait les Ailes de Venise et ses nombreux projets développés avec des associations vénitiennes, il est donc à présent possible de participer à des voyages scolaires pour découvrir vos actions sur toute l’Italie?

L’agence de voyages scolaires Vefe Voyages Éducatifs renommée pour son engagement de longue date dans le durable, a ouvert la marche en concluant avec Les Ailes de Venise le premier partenariat. Elle a ainsi intégré le programme « Graines Voyageuses » proposé par Les Ailes de Venise dans sa brochure Italie. Les Ailes de Venise restent ouvertes à d’autres agences de voyages scolaires souhaitant elles aussi proposer cet apprentissage expérientiel qui associe découverte culturelle, immersion locale, solidarité active et réflexion éducative autour des enjeux sociaux et environnementaux. Avec ce programme, le voyage scolaire permet de vivre une expérience de transformation personnelle et collective et de lien interculturel.

VA/ Concrètement, que propose le programme « Graines Voyageuses »

Nous souhaitons ancrer le voyage dans un parcours solidaire avec une multi-approche sur l’avant, le pendant, et l’après voyage. Pour cela, nous travaillons sur une pédagogie active à base de quizz, de kits de communication, de questionnaires, de fiches pédagogiques transmises en amont qui permettent aux professeurs de préparer leur classe et de mieux connaître le territoire qu’ils vont visiter. Cela nous permet d’accompagner l’équipe pédagogique et de l’aider sur les différents temps du montage du projet.

VA/ Jusqu’à les aider sur l’aspect plus administratif et logistique du montage de projet ?

Tout à fait, nous avons bien conscience que le montage d’un voyage scolaire est à la fois chronophage et complexe pour des enseignants déjà très sollicités, sans compter l’aspect financier, l’un des premiers éléments qui bloquent les établissements qui n’ont pas toujours les budgets requis. Les Ailes de Venise travaillent cette année à une plateforme qui faciliterait la constitution du dossier par l’équipe pédagogique (transmission des données, accompagnement pédagogique, sensibilisation aux enjeux environnementaux, financement). De son côté Vefe Voyages Educatifs possède un espace client numérique performant (autorisation de sorties, programme, cartes, billets, etc.) qui accompagne les enseignants.

VA/ Et donc, une fois sur place, les élèves et leurs professeurs peuvent participer à des ateliers pour découvrir le travail des associations soutenues par les Ailes de Venise ?

Tout à fait, nous proposons des ateliers sur toute l’Italie, à Venise, mais aussi à Rome, Milan, Florence et Naples.

A Venise par exemple, notre atelier sur la pollution plastique rencontre beaucoup de succès. Il est proposé par une association qui organise des journées de nettoyage de la lagune en bateau et recycle les objets récoltés. Les jeunes arrivent au siège de l’association située dans un magnifique cloître vénitien dans un quartier tranquille un peu en marge de l’affluence touristique. Dans un premier temps, l’association leur présente ses actions puis, les classes sont divisées en deux groupes, une partie assiste à une démonstration de recyclage plastique qui se fait grâce à un laboratoire que les Ailes de Venise ont contribué à financer, l’autre moitié répond à un quiz sur la pollution des océans, la disparition de la faune et de la flore, pour les sensibiliser. En fin d’atelier, les jeunes repartent avec une petite toupie en plastique qui a été créée grâce aux différents plastiques recyclés.

VA/ Ces ateliers sont filmés ce qui permet aussi de prolonger l’expérience et de préparer l’après-voyage et le suivi pédagogique du projet.

Tout à fait, c’est la pédagogie active qui nous intéresse. Les établissements ne se contentent pas d’assister à des ateliers mais sont aussi des acteurs du changement puisque leur participation comprend le financement d’une partie du matériel des associations remise pendant les ateliers et filmés avec des interviews du professeur et des élèves. Les jeunes adorent ces moments d’échange où ils sont sollicités et où ils peuvent être en contact direct avec les associations. Je me souviens d’un enseignant amusé me confiant : « Il ne vont retenir que ça de tout le voyage… » ! Cette remise filmée permet aussi aux établissements qui n’ont pas toujours les financements pour assister aux ateliers de recevoir la vidéo par la suite et de comprendre l’implication concrète qu’a eu le fait de partir avec Les Ailes de Venise et Vefe Voyages Éducatifs.

VA/ Comment se passe la collaboration avec Vefe Voyages Éducatifs ?

Nous sommes très complémentaires et nous nous entendons très bien.  Adélaïde Facon, qui a remplacé Aline Laillé à la direction de Vefe Voyages Éducatifs, s’est déjà exprimée à ce sujet. Je me permets de la citer ici : « Depuis bientôt deux ans, nous avons le plaisir de collaborer avec Les Ailes de Venise dans le cadre de voyages scolaires axés sur le développement durable.  Ce partenariat, porté avec enthousiasme par Isabelle Kahna, donne tout son sens à l’éducation par l’expérience : à Venise, nos groupes ont pu rencontrer des élèves italiens et participer à des ateliers autour du savoir-faire artisanal traditionnel (fabrication de pâtes, de pizzas, de masques vénitiens à l’ancienne…) Isabelle est une partenaire engagée, passionnée, toujours tournée vers la qualité de service et la transmission dès le plus jeune âge. Une belle alliance entre pédagogie, ouverture culturelle et responsabilité. » Je précise aussi que nous travaillons en symbiose sur la construction des programmes qui sont mentionnés dans la brochure Italie et sur le site des Ailes de Venise.

VA/ Vous avez aussi participé au jury du Grand Concours Développement Durable organisé par Vefe Voyages Éducatifs.

Oui, un super challenge inter-établissements sur la base du volontariat avec une remise de prix allant jusqu’à 6 000 € pour des projets pédagogiques. Les Ailes de Venise ont été membre du jury l’année dernière et j’ai vu passer des dossiers incroyables, très créatifs : des poèmes, des trousses de toilette écoresponsables, des photos, des petits films avec des « câlins aux arbres », etc. Tous ces dossiers réalisés par des jeunes sensibles au développement durable m’ont mis du baume au cœur. Ils m’ont conforté sur la justesse de nos ateliers qui permettent également de sensibiliser les élèves et de les impliquer, certains deviendront ensuite des éco-délégués, s’impliqueront d’une façon ou d’une autre. L’atelier permet de les faire sortir du lot par ce côté durable.

VA/ Sans compter que vous avez un nouveau point commun avec Vefe Voyages Éducatifs , vous avez toutes les deux rejoint le label ATR.

C’est vrai, Vefe a été le premier voyagiste scolaire à avoir intégré l’association ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), ce qui paraissait une évidence tant leur engagement en faveur du développement durable est au cœur de leur mission. Quant aux Ailes de Venise, notre candidature est en passe d’être validée ce mois-ci, et nous sommes déterminés à participer activement à la vie de l’association. Nous prévoyons d’ailleurs de faire le calcul du bilan carbone de nos voyages, un axe qui tient beaucoup à l’association ATR et que nous nous engageons à travailler.

VA/ Souhaitez-vous étendre ce type de collaboration que vous avez avec Vefe à d’autres agences de voyage ou partenaires ?

Tout à fait, la diffusion du programme « Graines Voyageuses» est ouverte aux agences de voyage scolaire qui ont une sensibilité au développement durable et souhaitent profiter d’un voyage scolaire pour sensibiliser les élèves au développement durable. On veut vraiment entrer en contact avec des établissements et des écoles sensibles à ces problématiques. Il ne faut pas hésiter à nous rejoindre car plus nos associations auront de visites, plus ces associations pourront mettre en œuvre leurs projets.

VA/ D’autant que tout votre programme fait écho au développement durable…

Tout à fait, nous avons d’ailleurs identifié sept Objectifs du Développement Durable (ODD) sur les dix-sept qui sont particulièrement orientés autour du voyage, sachant que nous sommes convaincus que l’éducation peut se faire via le voyage et tous les apprentissages que cela implique. Je ne les cite pas tous mais par exemple, le 4 prône une « éducation de qualité » qui peut évidemment s’acquérir en voyageant, le 11 fait référence aux « villes et communautés durables » ce qui parle forcément aux Ailes de Venise avec notre engagement local autour du patrimoine patrimonial et naturel, le 12 concerne la « consommation et production responsable » qui peut tout à fait s’acquérir en voyageant via les écogestes et la sensibilisation, etc. Ainsi, en voyageant avec nous, les établissements peuvent aussi mobiliser et sensibiliser les jeunes aux ODD.

VA/ Au-delà du développement durable, vous êtes également attaché au concept de RSV, Responsabilité Sociétale du Voyageur.

À mon sens, quand le voyageur se déplace, il pourrait avoir un impact positif sur le lieu, être sensibilisé à son impact sur le terrain. Je crois beaucoup à cette responsabilité sociétale du voyageur mais évidemment, il faut éviter de tomber dans la culpabilisation. Les voyageurs ne doivent pas se sentir pointés du doigt, il s’agit juste d’une attention, d’une prise de conscience sur le territoire vivant dans lequel on pénètre. On n’invente rien d’ailleurs, on apporte juste une touche en plus via nos remises de matériel aux associations, notre attention aux locaux. Par mon voyage, je peux participer à la régénération du territoire, à sa construction, faire en sorte que cet espace vivant le reste. Cette vision du voyage n’est pas si nouvelle quand on y pense car le voyage apportait avec lui un élan d’échange, de don, d’attention à l’Autre. Le voyageur n’était pas simple spectateur ou consommateur de paysages, mais souvent passeur, médiateur, ou encore messager.  Les récits de Nicolas Bouvier dans « l’Usage du monde » ou des navigateurs Cook, Bougainville ainsi que des aristocrates voyageurs du XVIII ème siècle montrent qu’ils partageaient  lectures, musique, objets et même compétences (traductions, photos) pour « mériter » leur hospitalité

C’est un peu cette tradition que nous prolongeons aujourd’hui, en la réinterprétant à la lumière des enjeux actuels : régénérer plutôt que consommer, transmettre plutôt que prendre.

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Voir ici : LES AILES DE VENISES