Low cost & cheap respect
C’est l’histoire d’un ami qui nous racontait il y a peu comment Transavia avait annulé son vol retour à quelques jours du départ. Le vol retour seulement ! Lui laissant comme alternative soit d’annuler lui-même son vol aller (ce qu’il fit, mais « avec pénalité ». Si, si, ils ont osé !) soit de prendre en dernière minute un vol retour auprès d’une autre compagnie, au tarif plein s’entend et en cassant sa tirelire. Ce qui aurait tout de même été un peu beaucoup le contraire de l’idée de départ. Le tout, en discutant avec un chat-robot ; aucune « humanité » n’étant envisageable à quelque stade que ce soit de cette « relation ».
Et voici que Ryanair, non contente d’avoir annulé 2100 vols en septembre et octobre, vient d’annoncer qu’elle en supprimerait 18.000 (dix-huit mille) de plus d’ici mars 2018. Motif de cet énorme couac : « l’indisponibilité des pilotes en vacances ». C’est cela, ouiii. Quelque chose de totalement imprévisible, on le voit.
Au total, ce sont donc environ 400.000 clients ayant déjà acheté leur billet qui se retrouvent lésés. Il leur sera bien entendu proposé de prendre un autre vol (parmi tous ceux qui ne leur convenaient pas) ou d’être remboursés. Une mesure heureusement jugée « insuffisante » par l’autorité de l’aviation civile britannique (CAA) qui a, en conséquence, ouvert une procédure contre la compagnie, estimant qu’elle avait « induit en erreur ses passagers en leur fournissant des informations inexactes sur leurs droits ». Selon la CAA, Ryanair aurait dû, a minima fournir « les informations correctes et nécessaires » concernant les annulations : existence de vols alternatifs sur les autres compagnies, remboursement des dépenses engagées (hôtel, repas, déplacements…).
Côté gros sous, pas de panique : entre les bons d’achat distribués et les annulations en cascade, ce bug ne devrait jamais couter que la modeste somme de 50 millions d’euros à Ryanair. Qui s’est empressée de rassurer ses actionnaires : les bénéfices attendus cette année sont d’1,4 milliards d’euros. Ouf ! tout va bien ; plaie d’argent n’est pas mortelle, on le sait. Mais quand même, en termes d’image, ou même, tout bêtement, de respect du client, tout ceci n’est pas jojo.
Enfin, libre à chacun, n’est-ce pas et, comme concluait notre ami qui n’en a pas perdu son sens de l’humour pour autant : « Nous espérons que vous avez passé un agréable moment en notre compagnie et espérons vous retrouver prochainement sur nos lignes »…
Par Jerome Bourgine
Ecrire et voyager. Voyager et écrire... Depuis 50 ans.
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