Le Goût des Voyages
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Le « goût des voyages » est paru chez Gallimard Jeunesse courant 2013 et obtenu le prix Amerigo Vespucci 2013 du Festival International de St Dié des Vosges. Destiné en priorité aux enfants, il vise à leur donner l’envie et le goût du voyage tout en les faisant réfléchir aux enjeux du tourisme, à la fragilité de la planète et à la fantastique aventure que représente la rencontre d’autres peuples, d’autres cultures. Rencontre avec Geneviève Clastres, son auteur, également journaliste sur notre site.
VA/ Geneviève, pourquoi ce livre ?
Ce livre reflète ma propre expérience et mon propre parcours, c’est-à-dire la chance d’avoir beaucoup voyagé, seule ou en groupe, puis, pour avoir été pendant plusieurs années guide conférencière en Chine puis en Asie et notamment dans des zones rurales et déshéritées, m’être posé de plus en plus de questions quant au voyage – sa raison d’être – son implication sur les peuples et les cultures du monde. Il y a presque quinze ans, j’avais eu la chance d’écrire un premier ouvrage avec Voyageurs du Monde qui tendait déjà à s’interroger sur ce qu’est le voyage, les quiproquos culturels, les codes à connaitre, les jeux d’ombre et de lumière du tourisme sur les territoires – grâce à Gallimard Jeunesse qui a accepté de me suivre dans cette aventure – j’ai eu la chance de le faire cette fois-ci à hauteur d’enfant. Or, s’il existe des guides de voyage pour les plus jeunes, il n’existe pas d’ouvrages les aidant à réfléchir au voyage et à ce que cela représente dans la relation avec l’autre ou, plus globalement, avec la planète.
VA/ Est-ce un ouvrage militant ?
Le projet de départ était vraiment de faire un livre sur le tourisme responsable. Grâce à mon engagement en ce sens depuis près de vingt ans et à mon expérience de journaliste au sein de voyageons-autrement.com, j’avais envie à la fois de témoigner et d’informer au maximum. L’équipe de Gallimard Jeunesse et tout particulièrement mon éditrice Jeanne Hely et Thomas Dartige, responsable du documentaire, m’ont peu à peu amené vers un ouvrage plus grand public comprenant également des cartes et de nombreuses informations culturelles. Nous avons eu de nombreux débats et je dois dire que j’ai eu de nombreuses frustrations mais je pense que sur bien des points, ils étaient dans le juste, et c’est aussi largement grâce à eux que le livre est ce qu’il est aujourd’hui.
VA/ Comment est-il structuré ?
Le découpage est assez classique. La première partie vise à réfléchir sur l’acte de voyager et sur les questions qui se posent avant le départ. Au-delà des aspects plus pratiques sur le choix de la destination, la valise ou les envies des jeunes voyageurs, j’avais surtout envie de les faire réfléchir sur l’acte de voyager et ce qu’il recèle en nous de désirs inconscients mais aussi, ce que le voyage va nous dire de la planète et de ses enjeux (réchauffement climatique, patrimoine à préserver, tourisme de masse ou tourisme vert, etc.). De fait, lors de la deuxième partie, l’enfant est déjà parti, sur place, et il va se confronter à d’autres cultures, ce qui l’amène à s’interroger sur les quiproquos culturels, les religions rencontrées, les différents types d’habitat, les ressources à préserver, autant de thèmes abordés qui ont aussi pour vocation de montrer aux enfants combien le voyage peut être une école du monde. Enfin, il n’était pas question de parler de voyage sans parler de retours mais aussi de suivi. Voyager c’est une chose. Savoir rentrer en est une autre. Savoir digérer et prolonger le voyage encore une autre. Pour moi, il était très important de dépasser l’acte consumériste qu’il y a forcément dans tout voyage pour revenir sur les liens tissés, les souvenirs glanés, avec également deux doubles sur les effets lumineux ou plus sombres du tourisme sur les territoires visités. Des annexes permettent de prolonger la réflexion, où j’invite d’ailleurs les lecteurs à aller sur le site de voyageons-autrement pour en savoir plus sur le tourisme responsable…
VA/ N’est-ce pas trop ambitieux de s’adresser à des enfants de huit à douze ans ?
Au contraire, c’est extrêmement motivant car à ces âges, les enfants sont d’une curiosité insatiable et c’est le moment idéal pour commencer à leur semer de petites graines de sens et d’interrogations dans la tête. En revanche, s’adresser à ce public jeune est un exercice ardu. Il m’a fallu énormément simplifier et faire le deuil de nombreuses informations parfois trop techniques. Malgré tout, je pense que les messages essentiels y sont et je suis la première à être très curieuse des réactions des enfants à ce livre.
VA/ Qu’avez-vous voulu surtout mettre en avant ?
L’aventure fantastique qu’est le voyage quand elle est bien préparée, bien vécue et bien digérée. Il n’y a pas d’âge pour voyager et quand on se déplace en famille, les enfants sont un formidable moyen pour entrer en contact avec les autres. Il faut dire qu’ils n’ont pas encore les retenus ou tabous des adultes et qu’on leur pardonnera toujours plus facilement les petites maladresses de l’ignorance.
Se procurer le livre :
– Dans toutes les bonnes librairies – merci de soutenir de préférence celles qui sont indépendantes, également auprès de l’auteur si vous souhaitez une dédicace !
L’auteur : Geneviève Clastres Portrait chinois – Ses publications
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