Billet d’Humeur – Voyageons Autrement avec la SNCF

Premier Episode

Méfiez vous des trains ! Certains peuvent partir en retard ? Ça c’est plutôt classique…. mais d’autres s’avèrent plus retors, limite pervers.

Samedi 16 juillet. Paris-Toulouse via Limoges. Départ d’Austerlitz à 9h56… Espérant un départ tranquille, un passage au kiosque, voire au café de la gare, j’arrive dès 9h35 devant l’immense tableau d’affichage rutilant d’horaires promettantes.

Mais, si il y a bien un départ pour Toulouse à 9h39, un autre à 10h08, rien à 9h56… comme l’indique pourtant avec insistance mon billet ! ? Je regarde alors le numéro du train : 3701. Et oh surprise, le 3701 est annonçé à 9h39. Il est 9h35. Je fonce sur les quais…

Evidemment la perversion a ça de fantastique qu’elle se double souvent d’un petit bonus. Le 3701 part du quai n°1, non seulement le plus éloigné, mais en outre situé sur une plateforme voisine – et de traverser au pas de course d’immenses couloirs lugubres en trainant sacs et bagages.

Arrivée sur le quai, un contrôleur déjà en conversation avec une voyageuse accepte (visiblement à contre cœur) d’interrompre sa conversation pour me dire « Oui, oui, le train part bien en avance… ».

Il est 39, j’ai le choix entre débattre avec un homme à casquette manifestement pas fréquentable ou tenter d’attraper mon train – d’autant qu’évidemment – je suis dans le wagon 19, le bon dernier de la file…

Entre la 39^e et la 40^e minute, je remonte un à un les wagons au pas de course (19 donc !) en me demandant à chaque portière, « je monte, je ne monte pas – démarre – démarre pas ». Mais comme aucun signal de départ ne semble donné, je finis par arriver devant le 19, étonnée de trouver une voiture presque déjà pleine – les voyageurs semblent devenir de plus en plus prévoyants – méfiants ? – c’est vrai que le métro fonctionnait ce matin – … Certains on malgré tout l’air essoufflés, mais au final, je suis surprise de l’apathie générale.

Bon, il est vrai, il est 9h41. Et à cette heure là, on peut encore penser que le train va finalement partir à l’heure originale – soit 9h56 – et que c’était juste une bonne blague pour nous dégourdir un peu les jambes, énerver les kiosquiers et autres boutiquiers qui rateront quelques ventes, enclencher une petite montée d’adrénaline générale, voire générer du lien social – puisqu’au final, quelques conversations de couloir s’engagent malgré tout.

9h50. Le train démarre. 6 minutes avant l’heure estampillée sur les billets, 11 minutes après celle affichée sur le tableau de la gare. Là, je me dis… va bien y avoir quelques réactions. Mais non, le wagon reste étonnamment calme. Juste les derniers essoufflés que l’on voit poindre à l’orée du wagon, et encore…

J’ai alors une pensée pour tous les voyageurs qui vont arriver comme une fleur à 9h51, 52, 53, 54, 55, 56….

Que leur a donc prévu la SNCF ? Un bouquet de consolation. Un ticket de métro retour ?

Pour l’heure, le train roule. Je n’ai pas composté mon billet (évidemment…) Et je me demande juste quel sera la réaction du contrôleur au moment du dit contrôle.

A suivre…

Episode 2

Épisode 3