Billet d’humeur. Voyageons Autrement avec la SNCF. III

Troisième Episode

12h01. Gare d’Issoudun.

Annonce : « Mesdames, messieurs, suite à la divagation d’animaux sur la voie, notre train va rester arrêté quelques minutes et rouler à vitesse réduite pendant quelques kilomètres ».

Une dame explose de rire dans le wagon. Quelques langues se délient. Décidément, tout le monde divague aujourd’hui…

Une dame : On va voir des cerfs !

Une autre à son fils : On attend que les animaux s’en aillent (pour l’heure, pas un animal à l’horizon…)

12h06. Nouvelle annonce : « Il est strictement interdit de sortir sur les voies »

Se rapprocheraient-ils ?

12h09. Le train repart doucement.

Le chat qui est dans notre voiture et dont je n’ai pas parlé jusque là même s’il n’arrête pas de miauler, n’arrête pas de miauler…

Une dame demande au « monsieur du chat » s’il veut bien le descendre pour son fils.

Descente du chat.

Petite animation dans le wagon.

Derrière moi, une dame sur son portable : « Oui, du retard, il y a des animaux sur la voie… »

(euh… c’est surtout dans le train !)

Nous avons retrouvé une vitesse normale.

12h13. Le contrôleur retraverse le wagon, plus souriant. Mais j’ai comme l’impression que l’on ne va rien nous demander aujourd’hui.

Je sors mon livre, « Ballade de l’impossible » de Murakami. Pas fait exprès. Ballade de l’impossible…

12h30. Châteauroux.

Le gars au chat descend et lance un au-revoir jovial de celui qui est passé du statut d’empêcheur de lire en rond… à animateur d’enfants.

Aux miaulements de la bête succède les pleurs d’un enfant réclamant le matou…

Sa maman répète en boucle « Le chat est parti, il est allé dans sa maison…il est parti, mais maman est là, elle n’est pas partie… »

« Chat, chat, chat » répond invariablement le garçon.

J’en regretterais presque les miaulements.

Finalement, la maman et le garçon traversent le wagon et oh joie, que n’entends-je dans mon dos… « chien, chien, chien », les voilà à présent autour d’une dame à chien.

La dame : «Il est gentil… »

Le garçon : « Tichien, tichien, tichien… »

La maman : « Le chat est parti mais il y a un petit chien. On reviendra le voir…. le petit chien ».

Et j’en passe.

Et ils repassent…

13h39. « Mesdames, messieurs, nous arrivons avec un peu de retard à Limoges et nous vous prions de bien vouloir nous en excuser ».

Tiens donc.

Mon voisin descend. Pas un mot.

Il est sitôt remplacé par une jeune femme qui s’installe avec tout autant d’enthousiasme.

14h42. Arrivée en gare de Brive la Gaillarde.

Le petit garçon et la maman se préparent pour descendre.

La maman : On va aller dire au-revoir au petit chien.

Ils ont de la chance les petits chiens…

Une dame chante « Au marché de Brive la Gaillarde… »

Toujours pas de contrôleur. Ni d’explications.

Juste le menu Liberté scandé par le garçon déluré du wagon restaurant à chaque reprise du train…

15h49. Cahors.

16h29. Montauban.

17h05. Toulouse.

Le train a 9 minutes de retard sur l’horaire annoncée sur le billet, 15 minutes sur l’horaire du départ effectif, 28 minutes…

Je tente d’attraper un contrôleur histoire de… impossible, ils ont tous disparu. Je vais alors sur un quai voisin et trouve un employé SNCF.

– Un train qui part à l’avance ? Impossible.

Impossible n’est pas SNCF !!!

EPILOGUE A SUIVRE…

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