Une montagne peut en cacher une autre
L’imaginaire des vacances à la montagne est-il en train de changer ? Sûrement, car si nos hivers évoquent toujours la neige et les glissades, notre façon d’appréhender nos escapades en station évolue. Au ski s’ajoute à présent tout un éventail d’activités annexes, qui permettent à la fois de diversifier les offres mais aussi de préparer un futur où le tout-ski sera forcément impensable. Déjà, aujourd’hui, on sait que les vacanciers en station ne sont pas tous skieurs et que parmi ces derniers, beaucoup ne pratiquent pas tous les jours. Reste la question du budget, pas toujours simple à maitriser même s’il existe encore des solutions malines et des chemins de traverse.
Une multiplicité de stations de ski…
Non, la France ne résume pas au Top Ten des grandes stations, il faut se souvenir qu’au contraire, notre pays compte le plus grand domaine skiable d’Europe avec 250 stations de ski alpin, 200 entreprises et 10 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé chaque année, soit entre 5 à 10% de l’économie du tourisme français. Le ski reste donc un important levier économique pour nos massifs, avec des petites stations plus accessibles au plus grand nombre où des vacances ski tout compris sont encore envisageables. Si on prend l’exemple du Vercors, le forfait moyen à la journée se situe autour de 20 € ce qui porte à 100 € la semaine pour 6 jours de ski. En outre, l’office de tourisme intercommunal a prévu des services de bus et navette à moins de 8 € le trajet pour monter en station. A l’image du Vercors, le Jura, l’Auvergne, les Vosges, mais bien évidemment aussi certaines vallées moins fréquentées des Alpes et des Pyrénées possèdent tous des pépites moins connues où il est possible de réserver des séjours moins onéreux mais aussi d’envisager différemment sa semaine en montagne. En début d’année, une étude a montré que l’inflation détournait les vacanciers vers des destinations moins couteuses tels les Vosges, le Jura et le Massif Central, faisant progresser le chiffre d’affaires de l’hôtellerie de moyenne montagne de 7,7%.
Pour une diversité d’offres en station
Si l’on sait de sources fiables qu’il n’y a jamais eu plus de 10% des Français partant aux sports d’hiver, on a en revanche aucune données sur la proportion de skieurs parmi ces derniers, mais aussi du temps que chacun passe sur les pistes. On observe toutefois que les vacanciers skient de moins en moins à l’échelle d’une semaine, se rendent en station sur des durées de plus en plus courtes mais aussi qu’il y a de plus en plus de non skieurs en station. Depuis quelques temps déjà, ces dernières ont ainsi été amené à faire une place, au sens physique du terme, aux piétons, aux randonneurs, aux contemplatifs, bref, à tous les vacanciers qui n’envisagent pas de passer toute la journée sur les pistes. En outre, avec la raréfaction des chutes de neige, l’impératif de préparer « l’après-ski » mais aussi l’évolution des gouts et des pratiques du public, les stations se sont peu à peu adaptées et proposent à présent tout un éventail d’activités complémentaires : ski de fond, ski de randonnée, snowboard, raquettes à neige, trail, balades en chiens de traineaux, construction d’igloos, tubing (piste de descente sur bouée gonflable), Fat bike ou VTT de neige, plongée sous la glace, etc. Et puis, il y a la culture, le patrimoine, le bien-être, toute une palette d’offres récréatives qui viennent aussi s’ajouter pour favoriser des séjours. Professeur à l’Institut d’Urbanisme et de Géographie Alpine de l’Université Grenoble Alpes, Philippe Bourdeau confirme cette mutation des pratiques récréatives en montagne : « Et puis, au-delà de la neige, il y a la culture, il y a le patrimoine, il y a le bien être donc toute une palette d’offres récréatives, le simple fait d’être en montagne avec des amis, avec des générations familiales, parce qu’on peut aussi être en montagne pour travailler, pour méditer, pour écrire, pour dessiner. Bref, on est en train de changer un peu notre vision d’une montagne terrain de jeu à une montagne territoire de vie. »
Préparer son escapade en montagne demande une certaine organisation. En plus de planifier les activités, il est crucial de bien choisir ses équipements et accessoires. Une option recommandée est d’opter pour une belle valise rigide qui garantira la protection de vos affaires durant le trajet. En arrivant à la station, la diversité des activités disponibles promet une expérience enrichissante, qu’on soit un skieur chevronné ou un amoureux de la nature.
En guise de conclusion
La montagne évolue, nos pratiques s’adaptent, mais le besoin de changer d’air et de s’échapper un temps sur les hauteurs n’en reste pas moins forte. En ce sens, la montagne de demain sera sûrement plus protéiforme et pluri-saisons avec au-delà des vacanciers de passage, de plus en plus de résidents venus chercher un milieu naturel préservé. Les défis restent nombreux : garantir l’accessibilité de la montagne pour tous, réussir les transitions thermiques et écologiques nécessaires, garantir un maillage territorial au-delà de la voiture pour favoriser les mobilités douces, dynamiser la vie et les collectivités locales, les services à la personne, maintenir l’emploi au-delà du ski, éviter la gentrification, la montée en gamme, encourager la diversification économique. Les exemples ne manquent de massifs d’ores et déjà au travail à l’image de la Cerdagne, dans les Pyrénées, qui croisent les synergies entre les secteurs de la santé, du sport, du tourisme et de l’alimentation, pour garder une montagne vivante et ouverte à tous. C’est aussi en Cerdagne qu’a réouvert il y a deux ans après huit années de fermeture, la station de Puigmal2900, déterminée à se tourner, au-delà du ski, vers des loisirs quatre saisons accessible toute l’année et destinés à des publics variés.
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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