Traversée du Jura en raquettes, reprendre contact avec la nature
Imaginez pouvoir parcourir près de 400km de sentiers en pleine nature, quelle que soit votre discipline… Un rêve devenu réalité grâce à la GTJ !
Quelle meilleure manière que de découvrir une région à son rythme grâce à l’activité qui nous plait le plus ? Dans le Jura, on l’a bien compris, on voyage en prenant son temps grâce aux Grandes Traversées du Jura (GTJ). La GTJ, ce sont sept itinéraires balisés parfaitement adaptés à sept disciplines bien distinctes : le vélo, le VTT, la marche à pied, le ski de fond, les raquettes, l’équitation et le ski de randonnée nordique. Alors, quelles que soient vos envies, on randonne au rythme du balisage « GTJ » et des différentes étapes. On s’imprègne doucement des montagnes du Jura où la nature, la culture et la gastronomie s’allient à merveille.
Pour les adeptes du silence, ceux qui rêvent d’aventure, la GTJ raquettes est faite pour vous. Praticable de décembre à mars, elle est la partie la plus sauvage des GTJ. En raquettes, pas de damage, il vous faut créer votre trace ! Dans la neige fraiche, chaque pas devient plus difficile. Les raquettes se font lourdes, on s’essouffle plus vite, ce n’est pas de tout repos ! Pendant 150km, vous traverserez plaines, forêts d’épicéas, et grimperez sur les plateaux pour une vue imprenable sur les Monts Jura.
Cependant, ne vous inquiétez pas, la GTJ englobe pas moins de 150 hébergements sur ses parcours. Ainsi, vous trouverez toujours un hôte pour vous accueillir après une longue journée de marche. Refuges, gites d’étape ou encore chambres d’hôte, tout le monde y trouvera son compte. Le soir, on se retrouve entre randonneurs autour d’une grande table remplie de délicieux produits locaux, et le lendemain, on repart avec un panier repas généreusement garni pour le déjeuner. Vous verrez, impossible de résister au merveilleux comté de la région !
Entre Bois d’Amont et la Pesse, quatre jours sur la GTJ raquettes
L’avantage sur la GTJ est de pouvoir la commencer et la terminer où l’on veut. Ces quatre étapes nous ont permis d’admirer chaque jour la diversité de paysages que pouvait offrir les montagnes du Jura et cela donne un bon aperçu de ce que peut représenter l’ensemble de l’itinéraire raquettes.
Les trois premières étapes font environ 15km, pour environ 6h de marche. Eh oui, en raquettes, on marche doucement. Lors de la première étape de Bois d’Amont jusqu’à Prémanon, nous longeons le lac des Rousses. Une belle vue en perspective… quand nous ne sommes pas sous les averses de neige !
La GTJ se suit facilement, des poteaux sont plantés très régulièrement. Nous les suivons donc sans trop se poser de question. Plus on approche des Rousses, plus les plaines deviennent vallonnées. Dans le brouillard, le paysage semble irréel. Nous avons du mal à nous repérer et cherchons à l’aveugle les fameux poteaux.
Après plus de 5h de marche, on finit par arriver à notre première étape : le Gite La Grenotte. Merveilleusement bien accueillis par Isabelle, nous nous réchauffons auprès du feu de bois. Ce soir, nous sommes une quinzaine autour de la table. L’ambiance est chaleureuse, chacun y va de sa petite anecdote sur sa journée. Isabelle et Jean-Claude nous apportent le repas : Morbiflette et tarte aux myrtilles maison. De quoi largement récupérer de cette première journée !
Le lendemain, le petit-déjeuner est aussi copieux que le dîner. Nous sommes prêts à affronter notre plus grosse journée. Plus de 16 kilomètres nous séparent de Lajoux, notre deuxième étape.
Il neige encore à plein aujourd’hui. Heureusement, nous passons une partie de la matinée à traverser la forêt du Massacre. Une étape magnifique. Seuls, au milieu des épicéas et des sapins, le silence est de mise. Le vent et la neige ont créé des combes autour desquelles nous cheminons. On se croirait presque en Laponie.
Malgré le mauvais temps, la traversée est agréable. Les arbres nous abritent de la pluie fine qui tombe depuis ce midi. Après avoir dégusté le délicieux et très garni panier pique-nique préparé par Isabelle et Jean-Claude, le paysage devient plus monotone. Les combes ont laissé place à des plaines immenses. Les traverser semblent interminables, surtout sous la pluie. Enfin, nous arrivons, trempés au Chalet de la Beaumette. Encore une fois, un bon repas nous attend : les incontournables saucisses de morteau arrosées de cancoillotte nous redonnent de la force.
Dernières étapes : Face aux Monts Jura
Pour ce troisième jour, la fatigue commence à bien se faire sentir. C’est encore une longue étape qui nous attend jusqu’à Bellecombe, mais heureusement, le soleil se lève en fin de matinée.
Il permet d’apprécier encore plus cette partie du parcours. Aujourd’hui, ça monte ! On débouche sur les plateaux avec tout autour de nous la vue sur les Monts Jura.
Tout au long de la journée, on ne s’en lasse pas. Une fois descendus des plateaux, on ne fait que monter puis descendre des collines. Nous arrivons rapidement à Bellecombe, mais notre gite se situe trois kilomètres plus loin. C’est éreintés que nous arrivons enfin à la Guienette. Tenu par toute la famille, l’ambiance ne peut être que familiale. Ici, on ne se prend pas la tête, chacun se sent comme chez lui. Encore une fois, le dîner est délicieux. Une chose est sûre, dans le Jura, on mange bien !
Ce matin encore, pour le petit-déjeuner, pas de chichi ! Chacun prend le pot de confiture qui l’intéresse, une plaquette de beurre, et va s’installer où bon lui semble dans la salle. Nous voilà prêts à affronter cette dernière étape. Nous avons seulement 3h30 de marche jusqu’à la Pesse et prenons donc notre temps. Une étape moins facile qu’elle en a l’air puisque le dénivelé est plus important que les jours précédents. On débouche une nouvelle fois sur des plateaux avec une superbe vue sur les sommets qui se dressent en face de nous.
A la Pesse, la neige commence déjà à fondre. Il faut dire que le soleil chauffe depuis hier ! Ce soir, nous dormons à la Maison de Teiss, une chambre d’hôte tenue par Anne. Reçus comme des rois, elle nous a concocté un repas digne d’un restaurant étoilé. Une soirée de partage qui permet de terminer en beauté ces quatre jours sur la GTJ.
Prendre le temps. Prendre le temps de marcher, de s’écouter, d’écouter la nature. Prendre le temps de découvrir étape par étape une région qui se dévoile au fil des pas, au fil des jours. Prendre le temps de faire connaissance le soir avec les autres randonneurs, avant de se retrouver seul à marcher. Apprendre à prendre le temps, c’est ce que permet la GTJ, et vous savez quoi ? Ça fait du bien, tout simplement.
Par Marie Herblot
Le voyage a toujours fait partie de ma vie, je ne tiens pas en place. Après un Master en Histoire Contemporaine, je me suis orientée vers des études de journalisme, mon rêve de toujours. Pour moi, c'était le seul métier qui me permettait de parcourir le monde. En parallèle de mes études, mes nombreux voyages m'ont poussé à ouvrir mon blog qui s'est peu à peu orienté vers le tourisme durable. Que ce soit par la vidéo, la photo ou l'écrit, j'aime passer par le journalisme pour expliquer et montrer comment voyager dans le respect. Aujourd'hui diplômée, je cherche un poste qui corresponde à mes valeurs.
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