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ACES, la certification qui veut du bien aux éléphants

| Publié le 20 mars 2020
             

En 2015, trois passionnés décident de trouver une solution pour améliorer le quotidien des éléphants en captivité dans les camps d’Asie. C’est ainsi que naît « l’Asian Captive Elephant Standards. » Un système de certification permettant de s’assurer du bien-être des éléphants.

Certification bien être éléphants

La mauvaise condition des éléphants captifs en Asie n’est pas nouvelle. Les animaux torturés pour pouvoir être dociles et montés par les touristes ont été suffisamment médiatisés pour que l’on arrête de fermer les yeux sur cette situation. Cependant, est-ce vraiment une solution de boycotter les camps et leurs activités ? Malgré les nombreuses polémiques, les éléphants représentent pour la plupart des Thaï une grosse source de revenus. Que deviendraient ces animaux si la caisse se vidait du jour au lendemain ? Pour Nicolas Dubrocard, co-fondateur d’ACES, il fallait trouver une solution positive pour tout le monde : les éléphants, mais aussi les mahouts et les touristes. C’est ainsi qu’est né ce système de certification. « On a travaillé dès le départ avec des vétérinaires, des scientifiques et l’université de Chiang Maï qui ont 25 ans d’expertise sur les éléphants captifs. » explique Nicolas Dubrocard. « On a récupéré des critères déjà mis en place et à partir de là, on a créé une grille de standard que l’on a testé dans différents camps. On a récupéré un maximum de retours, puis amélioré jusqu’à avoir la version finale. » Une récolte minutieuse d’informations pendant près de quatre ans, puisque la certification en elle-même n’a commencé qu’en 2019. « Nous avons aujourd’hui 191 critères. Il y a toute une partie concernant les politiques, les documents importants, sur les activités… » 

Elephant conservation center
Un éléphant et son Mahout au Elephant Conservation Center, camp certifié. Photo : Céline Gibert.

Les activités, point sensible dans le traitement des éléphants 

Pour Nicolas Dubrocard et les vétérinaires, les balades à dos d’éléphants ne sont pas un problème en soit. Ce qui pose problème, c’est la couverture placée entre la nacelle et leur dos. Elle peut être abrasive et provoquer des lésions sur la peau sensible du pachyderme. « On travaille surtout sur les conditions dans lesquelles l’éléphant effectue la balade. Combien d’heures par jour, le sol sur lequel il marche, ont-ils accès à de l’eau, à de la nourriture ? Le but est de donner des lignes conductrices pour que tout soit fait dans de bonnes conditions : forêt, jungle, abri du soleil, accès à de la nourriture… » Dans les critères, toute une partie vétérinaire permet de checker le traitement des éléphants avant et après les activités. « ll ne faut pas non plus penser que si le camp fait seulement de l’observation les éléphants sont mieux traités. » explique le co-fondateur. « Un des aspects numéro un sur le bien-être des éléphants est l’alimentation. Il leur faut obligatoirement une alimentation variée, et ce n’est pas parce qu’ils sont dans un camp sans interaction qu’ils auront une meilleure alimentation. » Les critères ne tiennent pas seulement compte des éléphants mais également des employés des camps. Pour ACES, chaque Mahout, les dresseurs, doit être déclaré et avoir un salaire correct. 

Elephant Conservation Center
Les éléphants au Elephant Conservation Center. Photo : Céline Gibert.

Une certification rigoureuse 

La demande de certification se fait dans les deux sens. Elle peut tout aussi bien venir d’ACES que d’un camp en particulier. « On leur donne une boite à outils avec tout ce qu’on attend d’eux et des documents exemples. Quand ils ont réussi à répondre à tous les critères, ils nous envoient les documents, on se rend sur place pour une journée d’audit pour contrôler l’ensemble des critères. » Toute la journée, l’équipe prend soin de vérifier chaque endroit du camp, notamment ceux qui ne sont pas accessibles au public. « Il y a plusieurs niveaux de certifications : bronze, argent et or. » Il y a une base de critères obligatoires puis des critères optionnels qui permettent d’être mieux certifiés. « Nous avons également créé une catégorie à part : « conservation » car certains camps sont très forts sur ce point. Pour l’instant un seul camp a réussi à l’avoir, c’est le camp « Elephant Conservation Center » au Laos. C’est une certification difficile à obtenir, d’autant que beaucoup de camps ne font pas vraiment de conservation, simplement de la communication pour faire venir les touristes. » 

Elephant Conservation Center
Eléphants en liberté au Elephant Conservation Center. Photo : Céline Gibert

Pour autant, il y a une certaine différence entre le niveau bronze et or. Par exemple, au Siam Niramit Phuket, en Thaïlande, les éléphants sont encore enchainés. Au Mason Elephant Park & Lodge, certifié argent à Bali, les safaris à dos d’éléphants et autres interactions font partie des activités principales. Seul le camp certifié or et conservation semble offrir un cadre de vie idéal à ses éléphants. 

Pour le moment, trois camps sont certifiés ACES. Deux autres devraient être certifiés à leur tour d’ici mi-mars. Une certification qui reste tout de même une bonne nouvelle pour les éléphants qui voient leurs conditions s’améliorer peu à peu, mais le chemin est encore long avant qu’ils soient tous heureux dans les camps. 


ACES, la certification qui veut du bien aux éléphants | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Marie Herblot
Le voyage a toujours fait partie de ma vie, je ne tiens pas en place. Après un Master en Histoire Contemporaine, je me suis orientée vers des études de journalisme, mon rêve de toujours. Pour moi, c'était le seul métier qui me permettait de parcourir le monde. En parallèle de mes études, mes nombreux voyages m'ont poussé à ouvrir mon blog qui s'est peu à peu orienté vers le tourisme durable. Que ce soit par la vidéo, la photo ou l'écrit, j'aime passer par le journalisme pour expliquer et montrer comment voyager dans le respect. Aujourd'hui diplômée, je cherche un poste qui corresponde à mes valeurs.
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