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Œnotourisme en Sud-Bourgogne : l’exquise exception culturelle…

| Publié le 28 juillet 2020
Thèmatique :  Acteur privé   Bons plans   Initiative régionale   Territoire 
             

Ce n’est nullement un hasard si les vignobles de Bourgogne appartiennent depuis 5 ans au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Fruits d’une tradition viticole – et familiale ! – vieille de plus de 2000 ans, ce terroir infiniment précieux (jusqu’à 15 millions d’euros l’hectare !) donne naissance à quelques-uns des meilleurs vins du monde dans un « climat » unique : artisanal, champêtre et festif, tellement Humain…

Domaine Côte de Nuits ©Atelier Démoulin

« Climat », c’est par ce mot finalement très approprié que l’on désigne, en Bourgogne, les différentes parcelles de vignes. Des parcelles qui, pour être parfois toute petites (comme la Romanée Conti), n’en sont pas moins pour certaines, célèbres dans le monde entier. Car, en Bourgogne, c’est bien simple, on ne fait rien comme ailleurs : tout est individualisé, morcelé, singularisé, unique… en un mot : humanisé ! Cela vaut à la tradition viticole locale non seulement d’avoir été retenue par l’Unesco, mais surtout de faire partie, de nos jours, des activités œnotouristiques favorites des visiteurs du monde entier. Pourquoi ? Tout simplement parce que tout y est encore à taille humaine, c’est à dire familial, artisanal et… « fait maison ». Au point que les offices de tourisme de la région proposent plus de cent (!!) prestations ou prestataires différents en matière d’oenotourisme.

De nectars en nectars…

La Bourgogne se composant de 5 grandes régions viticoles : le Chablis et l’Auxerrois au nord, la Côte de Nuits puis les Côte de Beaune au centre, la Côte Chalonnaise et enfin le Mâconnais plus au sud, il faut pour arriver jusque dans la région du Pouilly-Fuissé (de cépages Chardonnay, un vin blanc souverain avec les crustacés, entre autres) avoir déjà descendu une partie de ces Champs Elysées du vin qui débutent à Dijon et passent par Beaune.

« Jamais en vain, toujours en vin »

Un parcours initiatique au fil duquel on emprunte tour à tour avec autant de bonheur la célèbre « route des Grands Crus » et le chemin des écoliers, les parcelles de vigne de chaque producteur se trouvant éparpillées un peu partout. Parcours ô combien instructif et plaisant au long duquel on voit la vie locale se déployer. On y apprend en cours de route que sur ce coteau unique au monde à la géologie très complexe, les meilleurs vins (les Grands Crus) viennent à mi-hauteur et que selon l’emplacement sur la pente, on obtient l’une des quatre qualités en vigueur ici : l’appellation Régionale (ou générique : vous trouvez juste le mot « Bourgogne » inscrit sur la bouteille), l’appellation Villages (« Nuits-Saint Georges » par exemple, inscrit sur la bouteille), les 1er Crus (de Chablis, Mercurey, etc.) et enfin, le top : les Grands Crus.

Pas besoin néanmoins de s’offrir un grand cru pour découvrir que les Mercurey rouges, par exemple, issus du Pinot Noir et portant robe rubis, présentent de subtiles notes de fruits rouges et une bouche riche, fruitée et charnue, idéale sur toute belle pièce de viande. Tout est ensuite affaire de goût personnel ; car, en Bourgogne, chacun trouve toujours non pas chaussure à son pied mais vin à sa bouche, car au sein de cette extraordinaire mosaïque composés de 3800 petits domaines (eux-mêmes explosés en dizaines de petites parcelles), tout se fait en famille et selon la tradition familiale. Résultat : chaque vin y est absolument différent de son voisin !

Œnotourisme en Sud-Bourgogne

« Jamais en vain, toujours en vin »

Autre grand bonheur de l’oenotourisme bourguignon : la grande majorité des vignerons qui s’ouvrent aux visites le font certes pour obtenir des ventes additionnelles, mais aussi par pur amour de leur métier. Ici, le vin est non seulement une religion, mais également une immense passion que l’on adore partager avec l’étranger de passage. Assis bien au frais à près de trois mètres sous terre à déguster un Macon blanc tout rond-tout frais fleurant bon le chèvrefeuille, vous écouter le fils renchérir sur le père. Du doigt, il vous désigne une fine racine qui ressort entre deux pierres de la voûte et commence à vous expliquer que si ici, l’on n’arrose jamais les vignes, c’est précisément  pour leur permettre de tirer leurs racines au plus profond du précieux terroir, jusqu’à plus de 3m50 de profondeur ! Des racines que les pieds de vigne ont tout le loisir d’allonger puisqu’ils produisent des grappes jusqu’à, parfois… cent ans ! (mais rien en revanche durant les 13 premières années !). Chaque pied constituant, de fait, un authentique bonzaï !

De même apprend-on que les viticulteurs locaux évitent au maximum l’emploi d’herbicides et d’insecticides (qui détruisent toute cette Vie invisible participant pour beaucoup aux arômes naturels du vin). Raison pour laquelle on voit des dizaines de personnes se promener dans les rangs de vigne, un diffuseur de phéromones à la main, pour y jeter la « confusion sexuelle » ! Pas de rencontre entre mouches males et mouches femelles ?… pas de reproduction, pas de vers, ni de maladie ! C’est aussi cette « humanité obligée » (comme disent les producteurs locaux) de la viticulture bourguignonne qui explique que les vins produits ici valent souvent un peu plus cher qu’ailleurs. Des vins qui ne sauraient se passer du travail de l’homme, sont souvent uniques et réellement faits sur mesure !


Œnotourisme en Sud-Bourgogne : l’exquise exception culturelle… | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Jerome Bourgine
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