Le jour du dépassement…
Baptisé « Earth Overshoot Day », cet anniversaire a pour particularité de changer de date chaque année : célébré le 29 août en 2018 tout comme cette année, le 1er aout en 2017, il avait été fêté 5 jours plus tard en 2014. De quoi s’agit-il ? Du jour où nous avons dépassé les ressources que notre bonne vieille Terre est en capacité de nous offrir. Autrement dit, le Earth Overshoot Day, c’est le jour à partir duquel nous demandons plus à la planète qu’elle ne peut nous offrir ; un anniversaire dont on se passerait bien, d’autant qu’il a lieu de plus en plus tôt au fil des ans…
Six planètes pour un Américain ?
Née en 2003, l’ONG Global Footprint Network a rendu célèbre à travers le monde sa mise en place du calcul de l’empreinte carbone (ou écologique), que vous êtes sans doute nombreux à avoir déjà fait. Le but de ce calcul est de déterminer quel est le nombre de planètes nécessaires à notre existence, après avoir établi la façon dont nous nous déplaçons, mangeons, consommons… C’est grâce à ce calcul de l’empreinte carbone que nous savons qu’un Américain a besoin de six Terres pour vivre : en gros, si nous consommions et agissions tous comme les Américains, les ressources terrestres auraient besoin d’être multipliées par six !
L’objectif de cette ONG est donc avant tout de sensibiliser les citoyens que nous sommes à la préservation de nos ressources, et de nous rappeler que celles que la Terre nous offre ne sont pas inépuisables : nos comportements consuméristes, égoïstes et irresponsables maltraitent la planète et vont ainsi à l’encontre de toute idée de durabilité… Nous vivons au mépris des générations futures, et ne cessons, chaque année, d’augmenter nos besoins en ressources naturelles. C’est face à ce constat que l’ONG a également instauré, en 2006, ce fameux « jour du dépassement »…
Un calcul basé sur l’offre et la demande écologique
En seulement sept mois, l’humanité version 2017 a donc consommé la totalité de ce que l’on pourrait nommer son « budget écologique » : le Earth Overshoot Day met en avant ce déficit, qui s’inscrit principalement par le biais de l’accumulation des déchets et les rejets de CO2 dans l’atmosphère. Pour calculer ce jour fatidique, il faut diviser la capacité biologique de la planète (la totalité des ressources naturelles qu’elle est capable de produire sur cette année) par l’empreinte écologique des habitants de la Terre (la demande en matière de ressources de la part des presque 7 milliards de personnes qui la peuplent), et multiplier le tout par 365.
Tout au long de l’année, le Global Footprint Network collecte des données et évalue les exigences de populations données, ainsi que les capacités naturelles qui existent en retour. Du côté des ressources, l’ONG établit la « biocapacité » d’un pays ou d’une ville selon son espace de production terrestre et marin, incluant ainsi les forêts, les espaces verts, les champs cultivés, les lieux de pêche et les milieux bâtis. Côté demande, l’empreinte écologique calcule les besoins d’une population en produits textiles et alimentaires issus de plantes, de l’élevage, de la pêche et du bois, ainsi que l’espace nécessaire à l’infrastructure urbaine, et l’espace forestier disponible pour absorber les émissions de CO2.
Selon l’ONG, le seuil de dépassement a été atteint dès les années 1970, et depuis le déficit ne cesse de se creuser. Si le « jour du dépassement » apparaît comme une petite goutte dans le vaste milieu des études liées aux évolutions écologiques et climatiques, il n’en reste pas moins un outil pédagogique et clair à comprendre pour nous rappeler que nous avons encore et toujours de très gros efforts à faire en matière d’écologie : un « petit outil » qui permettrait de résumer bien des études lors de la COP 23 !…
Plus d’informations, de chiffres et d’explications sur le site officiel du Earth Overshoot Day (en anglais).
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