La cuisine au féminin : plus de « cheffes » pour demain ?
Le 15 décembre dernier, 12 cuisinières amatrices et professionnelles ont eu la joie de découvrir leur nom parmi la liste des candidates sélectionnées pour la finale de la Cuillère d’Or. Ce concours, créé par Marie Sauce (Présidente d’honneur en France de l’Association Mondiale de la Gastronomie), a vu le jour en 2010 puis s’est renouvelé en 2011, avant que sa fondatrice le repense et le développe, pour nous offrir aujourd’hui sa 3ème édition.
Femmes aux fourneaux, pas chez les pros ?
L’objectif de ce concours est d’offrir aux femmes cuisinières une occasion de faire leur preuve et de montrer qu’elles ont, elles aussi, leur place en brigade – ou à la tête d’une brigade. Naturellement présentes dans la cuisine familiale, comment se fait-il que les femmes soient culturellement absentes des cuisines professionnelles ? C’est bien pour mettre un coup de pied à la tradition que la Cuillère d’Or existe aujourd’hui, et attire, en plus des nombreuses candidates, un jury prestigieux.
Si nous n’allons pas entrer dans des questions d’ordre sociologique, il n’en reste pas moins légitime de se demander pourquoi les femmes restent, dans notre pays où la parité s’affiche un peu partout, si peu mises en avant dans le monde de la cuisine. Il n’existe en effet aujourd’hui qu’une seule femme triplement étoilée ! Anne-Sophie Pic, héritière d’une longue lignée de chefs auparavant exclusivement masculins, a reçu ce titre en 2007, devenant ainsi pionnière de sa catégorie. Quant aux femmes titrées ou étoilées, elles se dénombrent à une petite quinzaine à l’heure actuelle.

Anne-Sophie Pic, seule femme triplement étoilée de France.
Pourtant, les concours de cuisine amateurs qui se succèdent aujourd’hui à la télévision montrent bien que les femmes savent et veulent cuisiner – et pas seulement pour leur famille. Plusieurs d’entre elles ont remporté ces concours, et enchaînent généralement vers l’ouverture de leur propre restaurant ou de leur boutique, à l’image d’Elisabeth Biscarrat, gagnante de Master Chef 2011 et aujourd’hui gérante du magasin Macarons & Inspirations. Un exemple parmi d’autres de ces concurrentes qui ont su mettre un visage féminin sur la gastronomie française…
Un jury… d’Or !
En ce sens, le concours de la Cuillère d’Or devrait affirmer la tendance, et donner aux « cheffes », amatrices ou débutantes, un véritable tremplin pour se faire un nom. Pour cette année, 32 dossiers de cuisinières amatrices et 28 de professionnelles ont été reçus, parmi lesquels 12 (6 dans chaque catégorie) ont été sélectionnés. Ces candidates devront s’affronter ce mardi 8 mars à Paris autour du thème « La Gastronomie au XXIème siècle : Tradition et Evolution » lors d’une épreuve de 3h30 leur permettant de réaliser un plat et un dessert, et à l’issue de laquelle les gagnantes de chaque catégorie seront désignées.

Le concours bénéficie d’un jury prestigieux !
Le « gros » plus du concours ? Le jury. En effet, celui-ci est composé de pas moins de 35 membres, tous connus et reconnus pour leur talent. Parmi eux, citons par exemple Jean-François Girardin, MOF et Vice-président de la Société Nationale des Meilleurs Ouvriers de France, Guillaume Gomez, MOF et Président des Cuisiniers de la République, Phillipe Urraca, MOF et Président des MOF Pâtissiers, ou encore Mercotte, blogueuse culinaire et critique gastronomique, rendue célèbre par sa participation à l’émission Le Meilleur Pâtissier. Pas besoin de plus pour comprendre qu’il s’agit d’un concours de très haut niveau, et que les candidates qui s’apprêtent à relever le défi n’auront rien de débutantes.
« Avec La Cuillère d’Or, je souhaite faire comprendre à ces dames que les mentalités changent et qu’elles ont toute leur place dans l’univers très masculin de la cuisine, explique Marie Sauce, créatrice du concours. Je souhaite que cela les motive et suscite des vocations auprès des futures générations de la gastronomie au féminin, et rendre en quelque sorte à la femme cet acte qui lui appartient depuis la nuit des temps… Je souhaite que cela encourage les gagnantes pour leur avenir, sachant qu’avec l’association nous les accompagnons dans leur quotidien et dans leur projet de vie professionnelle. La première gagnante professionnelle a pu ouvrir son restaurant et a été reconnue grâce à ce trophée, cela permet d’élargir et de créer leur propre réseau ! »
Résultats donc le 8 mars prochain, et pour celles qui souhaiteraient tenter l’aventure, sachez que le concours se tiendra désormais tous les deux ans : prochain rendez-vous pris en 2018 !
Par Mélusine Lau
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