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Gaëlle et Marine remportent le New Explorer Challenge (NEC) versus « Europe » !

| Publié le 21 décembre 2023
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Cette année encore, deux étudiantes de l’IREST ont brillé au New Explorer Challenge (NEC). Récemment diplômées et déjà dans le monde du travail, Gaëlle Oguer et Marine Thomas ont remporté la bourse Europe avec Ruže Rata, un projet de redécouverte des Balkans avec pour prisme ce conflit si mal connu. Sponsorisée par Vaolo, plateforme canadienne, ce prix leur a également permis d’effectuer le voyage de repérage du projet présenté. Une aventure qu’elles ne sont pas prêtes d’oublier et qui en cache sûrement bien d’autres !

Serbie, Ruzerata©GaelleO

VA/ Vous venez de remporter le NEC 2023, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

G/ Je m’appelle Gaëlle Oguer, j’ai 24 ans et je viens de terminer un master en géographie du tourisme à l’IREST et je suis maintenant responsable communication chez ATR chez qui j’avais fait mon alternance. C’est par la culture que je suis tombée dans le monde du tourisme : après avoir suivi des formations en histoire de l’art et arts du spectacle je me suis tournée vers la médiation culturelle, la géopolitique de l’art et donc le tourisme. Étant issue d’une famille populaire, je n’avais jamais voyagé loin durant mon enfance, mais les vacances en France ont forgé mon amour pour le patrimoine, l’histoire, la biodiversité et la découverte. Aujourd’hui je mets ces passions au service du tourisme responsable.

M/ Je m’appelle Marine Thomas, j’ai 23 ans et je viens également de terminer un master en tourisme, le mien étant spécialisé en économie du tourisme international. J’ai rencontré Gaëlle il y a quelques années, car j’ai suivi la même licence de médiation culturelle, on ne s’est jamais quittées depuis. Mon père étant marin, il m’a toujours conté mille histoires de voyage, qui me passionnaient et m’ont donné envie d’en faire mon métier. Tout comme Gaëlle, j’aspire à mettre mon temps et mes compétences au profit d’un tourisme raisonné, conscient et responsable. A la suite de mon stage de fin d’études, j’ai continué à travailler au sein du tour-opérateur Terres d’Aventure, plus précisément au pôle dédié à l’Afrique et au Moyen-Orient. 

VA/ Vous avez remporté cette année le NEC, mais qu’est-ce que le NEC, une explication pour nos lecteurs ?

Le NEC est un concours inter-écoles destiné aux étudiants en tourisme. Ce concours met en concurrence des produits touristiques immersifs et innovants conçus par les étudiants pour être les moins néfastes possible pour l’équilibre du territoire parcouru, que cela soit en termes d’équilibre environnemental, social, culturel ou économique. 

Ce concours existe depuis 4 ans, les deux premières années ce sont des étudiants de l’IREST qui ont remporté le concours avec les projets Escucha Colombia et Sambaa Gabon. Cette année la bourse internationale a été remportée par l’école Tunon de Lyon avec Eaudyssée, un voyage au Népal, et la bourse Europe (bas carbone et sponsorisée par Vaolo) de nouveau par l’IREST avec Ruze Rata (notre projet). Aujourd’hui, le NEC a lancé une édition 2024, notamment en partenariat avec ATR et comportant une révision en profondeur du règlement intérieur. 

Le prix remporté par les étudiants porteurs de projet est d’avoir l’opportunité d’effectuer le voyage de repérage du voyage présenté. Cela a été notre cas grâce à notre sponsor Vaolo, qui nous a permis de nous rendre pendant 17 jours dans les Balkans, en juin 2023. 

VA/ Était-ce votre première tentative ?

G/ Personnellement on peut dire que je n’ai rien lâché : j’ai d’abord participé à l’édition 2022 avec un projet au Pérou qui s’appelait Nueva Sumaqllana, pour lequel nous avons remporté le coup de cœur du public. 

M/ Puis en 2023 j’ai rejoint Gaëlle dans l’aventure NEC, et après plusieurs semaines de travail nous avons remporté la bourse Europe du concours avec Ruze Rata

Gaëlle et Marine en voyage de repérage dans les Balkans©DR

VA/ Comment avez-vous préparé votre dossier et pourquoi le choix des Balkans ?

G/ L’idée du voyage dans les Balkans (en tout cas en Bosnie) vient d’un voyage que j’avais réalisé en août 2022 qui m’avait beaucoup marqué. Je me suis dit que ce serait intéressant de travailler sur l’histoire de cette guerre qui a marqué les esprits, mais reste peu et mal connue pour beaucoup. J’ai donc cherché quelqu’un de motivé pour le faire avec moi et au moment de faire le dossier, Marine venait tout juste de rentrer de Thaïlande alors on a décidé de se lancer. En une semaine, on a constitué le dossier et on était lancées dans cette merveilleuse aventure. 

M/ C’est tout à fait ça ! J’ai également une histoire un peu particulière avec ce conflit. En effet mon père a fait partie des militaires mobilisés par la France pour la protection des troupes des Nations Unies. De cette période de sa vie, j’ai eu l’occasion d’écouter son récit, qui m’a beaucoup marquée mais aussi intriguée de par la complexité des enjeux de ce conflit. Alors quand Gaëlle m’a parlé de ce projet, j’ai été tout de suite très emballée pour re-découvrir cette histoire si riche et surtout si importante, et pourquoi pas la mettre en lumière par la suite. 

VA/ Quel serait, d’après vous, le petit plus qui a fait la différence avec les autres dossiers ?

G/ Je pense que pour nous ça a été notre approfondissement plus scientifique du sujet et de la thématique : l’IREST nous a donné une formation à la recherche assez poussée et on a eu la chance d’avoir des cours très enrichissants sur les enjeux du tourisme dans le monde. De plus, j’ai réalisé mon projet de recherche de fin d’études sur le lien entre la notion de juste et le tourisme de mémoire, donc j’avais des bases solides et un œil plus aiguisé pour parler de ce sujet.

 Je pense aussi que notre complicité et notre complémentarité avec Marine se sont ressenties, on fait une bonne équipe ensemble, on a la même dose de passion et de pugnacité, à peu près la même formation mais on a chacune nos forces aussi. 

M/ Je suis tout à fait d’accord ! Si je peux ajouter quelque chose, je pense qu’un autre élément qui a joué en notre faveur a été notre originalité. Les autres projets étaient souvent centrés sur l’éco-responsabilité, le côté bas-carbone, lorsque nous avions non seulement cette dimension, mais aussi notre problématique historique qui était très intéressante. 

Serbie©GaelleOguer

VA/ Le prix s’accompagne d’un voyage test in situ. Comment cela s’est-il passé pour vous ? Des bonnes surprises ? De moins bonnes ?

G/ On a été hyper organisées dès la constitution du dossier et comme j’avais déjà fait un voyage en Bosnie 1 an avant, la préparation du voyage a été beaucoup plus simple. On a juste dû revoir une partie de l’itinéraire : on voulait faire une randonnée forestière qui nous permettait de passer de la Bosnie à la Croatie tout en retraçant le parcours des réfugiés bosniens, mais on nous l’a fortement déconseillé car c’est un endroit où passent beaucoup de migrants et la police est assez sévère là-bas. Sur place on a surtout eu des problèmes de transports avec des bus qui ne passaient que tous les 3 jours par exemple (ce qui n’était mentionné nulle part). À part ça, on a été vraiment séduites par les destinations et le voyage en lui-même. On était en plus très bien accompagnées par Fred Lizée (le fondateur du NEC) et Paul Jacquet notre vidéaste (la vidéo sur Ruze Rata disponible sur YouTube) et ce sont des pays hyper accueillants. 

Avec Ruže Rata, embarquez pour un voyage unique sur les traces de l’histoire des Balkans.

M/ C’était une expérience extraordinaire que de pouvoir mettre en pratique et vivre un voyage qui nous tenait tellement à cœur. La beauté des endroits qu’on a pu visiter a été une surprise pour moi, notamment Sarajevo et le parc de Tara. Cette beauté associée avec la puissance des événements qui s’y sont déroulés, racontés par les habitants que l’on a rencontrés, en feront des souvenirs que l’on n’oubliera jamais. Sinon en effet, la logistique des transports a été un peu compliquée mais c’est un des aléas du voyage !! Et pour finir une de mes meilleures surprises a été la découverte des spécialités culinaires des Balkans, comme les bureks ou la salade Shopska

VA/ Ce voyage a-t-il vocation à être commercialisé ?

G/ Tout à fait ! On a pour objectif d’ouvrir une entreprise où l’on créerait des voyages de la même manière que l’on a créé Ruze Rata : des voyages thématiques (pas forcément sur la mémoire et l’histoire) prêts, un peu clef en main comme on dirait dans l’immobilier. 

M/ Ils seraient destinés davantage à des voyageurs individuels (FIT) ou bien à des groupes d’étudiants ou lycéens. Pour l’instant rien n’est très fixé, nous sommes toujours à la recherche d’opportunités ! 

Gaëlle et Marine : Lauréates du NEC Europe 2023

VA/ Que conseilleriez-vous aux futurs participants au NEC 2024 ?

G/ N’ayez pas peur d’oser et de proposer quelque chose qui sorte des codes : des destinations peu fréquentées sur des thématiques atypiques. Étudiez bien la destination afin d’identifier des enjeux propres à cette destination et pas forcément un enjeu mondial. Enfin gardez la passion dans votre production : quand on fait quelque chose auquel on croit réellement et qu’on veut défendre, le jury le ressent et ça fait la différence. 

M/ Encore une fois je suis tout à fait d’accord. Et choisissez bien vos partenaires ! C’est assez éprouvant voire émouvant comme travail et si vous êtes amenés à travailler sur ce projet sur le long terme, autant le faire avec quelqu’un avec qui vous fonctionnez bien. 

VA/ Et aujourd’hui, que deviennent Gaëlle et Marine ?

G/ Personnellement j’ai été embauchée en tant que responsable communication chez ATR depuis octobre. Je prévois également de débuter une thèse sur l’influence des nouveaux récits touristiques liés à la biodiversité sur le comportement des voyageurs en Thaïlande et au Costa Rica.

M/ J’ai également été embauchée chez Terres d’Aventure, j’y suis assistante de production sur la zone Afrique, notamment sur le Cap Vert et le Maroc. En parallèle on continue de faire vivre Ruze Rata, de belles choses arrivent en 2024 !

La joyeuse équipe du NEC ©FredLizé


Gaëlle et Marine remportent le New Explorer Challenge (NEC) versus « Europe » ! | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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