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Voyager végéta*ien… ou le tourisme responsable dans l’assiette.

| Publié le 23 mai 2016
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Depuis quelques mois, le végétarisme prend de plus en plus de place dans les médias, les supermarchés, les restaurants… Tendance, mode d’un jour ou début d’un réel changement ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais toujours est-il que le mouvement grossit, que les consciences se réveillent, et que de plus en plus de personnes s’interrogent sur l’aspect éthique (ainsi que sanitaire) de leur assiette. Moi-même végéta*ienne depuis plusieurs années (oui, je vais vous expliquer la signification de cette * !), je me suis dit qu’il serait bon de faire un point sur tout ce que l’on peut voir et entendre, et de se demander si, et comment, on peut aujourd’hui voyager de façon « gastronomiquement responsable »…

Végétarien, végétalien, végane/vegan… késako ?

Si l’on est pas végé soi-même ou simplement qu’on ne s’est pas spécialement penché sur le sujet, il est facile de s’y perdre dans tous ces termes employés – et surtout, de lire des bêtises ! Première erreur souvent lue ou entendue : les végétariens mangent du poisson. Hé non ! Un végétarien s’abstient de consommer toute chair animale, ce qui inclut par définition viande et poisson (à croire qu’on a oublié que les poissons sont bien des animaux…). Les personnes ayant arrêté la viande mais continuant à manger du poisson sont appelées « pesco-végétariennes » : c’est moche et un peu long, mais au moins, c’est clair ! Les végétaliens, eux, ne mangent aucun sous-produit d’origine animale : œufs, lait, fromage, miel… Quant aux véganes (version francisée du mot anglais vegan),  ils poussent en quelque sorte le végétalisme jusqu’au bout : le véganisme se transforme alors en véritable mode de vie, en éthique, qui consiste à ne consommer aucun produit issu du monde animal, tous registres confondus : exit cuir, laine, soie, certains cosmétiques ou colorants alimentaires…

Le terme végéta*ien est une manière assez commode de rassembler ces différents modes de consommation : il condense végétarisme et végétalisme, et permet d’évoquer de façon plus globale le fait de ne plus mettre d’animaux dans son assiette, quel que soit le « stade » auquel on se trouve (en effet, on devient généralement d’abord végétarien, puis tend souvent facilement, au fil du temps, à devenir végétalien).

La majorité des personnes qui se tournent vers le végéta*isme le font avant tout par amour des animaux. Toutefois, les raison liées à l’environnement (la production de viande de bœuf demande, par exemple, 11 fois plus d’eau que celle du soja…) sont également très souvent invoquées, ainsi que celles liées à la santé ou encore à la faim dans le monde (cette même production de soja, qui sert généralement à nourrir les animaux, ne devrait-elle pas avant tout nourrir les êtres humains ?…).

Bref, les végétariens, végétaliens et véganes souhaitent juste rééquilibrer le rapport homme / animal, tentent à leur échelle de limiter la souffrance des animaux, sont bien souvent des gentils (c’est naïf dit comme ça, mais c’est vrai !), des sensibles, des optimistes, parfois des utopistes… et, si vous pensez encore qu’ils mangent de l’herbe, allez faire un tour sur Végémiam, qui rassemble des recettes des blogs végéta*iens… de quoi se refaire un avis sur le sujet !

Une impressionnante montée en puissance

Aujourd’hui, entre les vidéos d’abattoirs révélées par l’excellente association L214 ou les scandales sanitaires autour de la viande, le végéta*isme prend de l’ampleur, apparaît (enfin) sur le devant de la scène, quitte à passer pour une mode – à tendance bobo dans certains cas bien caricaturaux. Cela étant, la France reste le pays de la charcuterie et du fromage, et où l’on apprend aux jeunes cuisiniers à mettre l’animal au centre de l’assiette : un contexte tel que, même si les lignes bougent, elles le font bien tardivement par rapport à de nombreux autres pays, anglo-saxons en tête !

Mais ne soyons pas négatifs et concentrons-nous plutôt sur les évolutions visibles apparus depuis quelques mois… Certains supermarchés et certaines marques, par exemple, ont lancé leurs « steaks végétaux » et autres substituts à la viande, jusqu’ici accessibles presque exclusivement en magasins biologiques. Il y a du bon et du moins bon, mais l’effort est là et se doit d’être encouragé, notamment dans l’idée de rendre ces produits accessibles au plus grand nombre !

Les magazines et les médias, toutes spécialités confondues, se penchent également de plus en plus sur la question : documentaires (tel L’animal est une personne, de Franz-Olivier Gisbert, diffusé sur France 3 il y a quelques mois), interviews et débats (comme ceux lancés par Aymeric Caron, notamment depuis la parution de son livre Antispéciste), sujets papiers, livres de recettes… Difficile d’échapper à la tendance ou de ne plus trouver des idées pour cuisiner « veggie » dans des revues de cuisine !

Côté gastronomie, les grands chefs commencent également à prendre le pli, à l’instar du très grand Joël Robuchon qui a déclaré en 2014 que « la cuisine végétarienne sera celle des dix prochaines années » et a ouvert dans la continuité un restaurant végétarien à Bombay… c’est pas beau, ça ? D’autres grands chefs, comme Alain Ducasse, Alain Passard ou encore Pierre Gagnaire revalorisent la place des légumes et légumineuses dans l’assiette, prônent une cuisine plus écologique et proche de la nature…

Etant sensibilisée et concernée par le sujet depuis plusieurs années, j’ai pu voir les choses évoluer, les efforts se faire, les mentalités bouger… et même si cela ressemble actuellement à un effet de mode, on ne peut que s’en réjouir et espérer que les gens prendront conscience du véritable enjeu éthique et environnemental qui se joue avec la consommation de produits animaux : pourvu que ce soit le début d’un beau et long mouvement !

Ok, mais c’est quoi le lien avec le voyage responsable ?

Hé oui, on peut être végé et aimer voyager ! Et comme, rappelons-le, les végés sont gentils, sensibles, optimistes, et tout, et tout… ils voyagent autrement : ils voyagent responsable ! De fait, se rendre à l’étranger en s’appliquant à ne consommer aucune chair animale voire aucun sous-produit d’origine animale, c’est déjà responsable… Ce témoignage d’amour et d’empathie envers la nature et les animaux mènent également souvent vers des discussions passionnantes, des questions de personnes surprises et désireuses d’en savoir plus… une façon simple et agréable de « semer des graines »…

Alors certes, voyager végéta*ien, ça se prépare et nécessite un minimum d’organisation, mais ça permet aussi (et surtout) de découvrir un pays autrement, de faire de belles rencontres… Et c’est pourquoi cet article sera suivi, dans les prochains mois, par des expériences du « Voyager végé » vécues dans des pays étrangers… histoire de voir comment l’on peut, sous un angle encore jamais abordé sur V-A, voyager autrement par le biais de ce qu’on met dans son assiette !


Voyager végéta*ien… ou le tourisme responsable dans l’assiette. | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Mélusine Lau

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