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SOS sable : les plages risquent de disparaître d’ici 2100

| Publié le 17 janvier 2019
Thèmatique :  Acteur privé 
             

Imaginez une planète sans plage et toutes nos côtes directement rongées par la mer. Difficile de visualiser un tel changement de paysages et pourtant, il risque bien de se produire si les terriens continuent à extraire le sable avec la même boulimie qu’aujourd’hui. A travers une infographie à la fois analytique, efficace et très inquiétante, la plateforme allemande de vente d’occasion de machines industrielles, TradeMachines, alerte le monde sur une catastrophe environnementale quasi-inévitable. 

© Elisabeth Blanchet

Pourquoi extraire tant de sable ?

La population de la planète est en pleine croissance et devrait augmenter de 47% d’ici 2100. Il faut bien loger tout ce monde. C’est l’industrie de la construction qui utilise le plus de sable dans la fabrication du béton. Et pour que cette dernière fonctionne, il est nécessaire d’utiliser du sable marin – le sable du désert ne collant pas assez au ciment -. Ironie du sort, Dubaï qui se situe en plein désert, doit importer son sable pour continuer à construire à gogo ! Outre l’industrie de la construction, TradeMachines révèle aussi que l’industrie pétrolière utilise de plus en plus de sable pour rendre le processus de fracturation hydraulique plus efficace. On trouve également du sable dans la fabrication du dentifrice, des panneaux solaires, du verre et des puces informatiques.

© TradeMachines

Les plus grands utilisateurs

Au sommet du top 10 des consommateurs et des extracteurs de sable : la Chine, Dubaï et Singapour. Pas étonnant lorsque l’on regarde de près l’expansion urbaine et territoriale de ces pays. En 10 ans, la population de Pékin a augmenté de 300 %. Quant au ciment, la Chine en a utilisé autant en deux ans que les Etats-Unis en 100 ans… Décidément, l’infographie de TradeMachines montre qu’il y a de quoi s’inquiéter. A Dubaï, on utilise du sable pour construire des îles artificielles. Aberration : cela revient moins cher que d’acheter des terres. La fameuse Palm Island a quand même coûté la bagatelle de 150 millions de tonnes de sable et la tour Burj Khalifa – à 30% vide -, 45 700 tonnes de sable venant des plages australiennes…

© TradeMachines

La mafia du sable

Qui dit marché juteux, dit forcément marché parallèle… et mafia ! Une mafia qui s’est particulièrement développée ces dernières années et qui, dans certains pays, détrône presque le marché légal… Ainsi, au Maroc et au Sénégal, la mafia contrôle plus de 45% du sable. En Inde, il s’agit de la plus grosse organisation criminelle du pays : 75 000 hommes travaillent illégalement en tant que pêcheurs de sable le long de la crique de Vasai. On voit aussi des paysages changer en une nuit ! En Jamaïque, une plage a complètement disparu en une nuit… Enfin, la mafia du sable a aussi du sang sur les mains : elle aurait déjà fait des centaines de victimes.

© TradeMachines

Des conséquences catastrophiques

L’entreprise donne ensuite quelques exemples particulièrement parlants de conséquences : la disparition des Maldives d’ici 2100, entre 75 et 90% de plages en moins sur toute la planète… Mais la disparition des plages n’a pas seulement d’effets sur nos vacances, nos châteaux de sable et nos petits bassins. Ce sont surtout la faune et la flore qui vont trinquer. Sans le sable, qui constitue une barrière naturelle, l’eau de mer s’infiltre dans les nappes phréatiques et rend les terres arables impropres à l’agriculture. Quant aux dragueurs de sable, ils détruisent l’habitat naturel de nombreuses espèces sous-marines et compromettent la chaîne alimentaire marine. Les infrastructures touristiques de bord de mer, les ponts, les routes sont aussi en danger.

Les moyens de substitution

Est-il encore temps de remédier à l’éventualité – fort probable – d’une pénurie de sable en 2100 ? Il existe des alternatives comme le recyclage du béton et du verre. Pour remplacer le béton, on peut aussi utiliser l’argile – Pour preuve l’exemple de deux Français qui on inventé une forme d’argile aussi solide que le béton, moins chère et 20 fois moins polluante -. On peut aussi construire avec de la terre ou du pisé, comme en France où 15% de l’habitat est construit en terre.

Les infographies de TradeMachines

TradeMachines est une plateforme qui permet de donner un nouvelle vie à des machines industrielles. L’entreprise allemande se considère comme un maillon de l’économie solidaire, attachée au développement durable et à la réduction de l’impact humain sur la nature. Depuis deux ans, les membres de l’équipe de TradeMachines s’accordent un peu de temps pour sensibiliser l’opinion à des thématiques qui leur sont chères et des sujets qui les touchent en développant des infographies. Ils ont déjà publié sur la guerre commerciale sino-américaine, l’eau, les femmes ingénieurs et sur la fast fashion.

© TradeMachines

S’intéresser au sable est apparu comme une évidence à l’équipe de TradeMachines, « tout simplement parce que c’est une ressource à laquelle on pense peu, présente partout, de nos objets du quotidien à nos habitations », déclare Ibrahim Habi. Mais, comme toute ressource, le sable n’est pas infini et sa consommation récemment accrue de manière exponentielle laisse présager une catastrophe environnementale. Bref, il est temps de réagir avant que les plages ne deviennent des souvenirs de carte postale.


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Par Elisabeth Blanchet
Ancienne prof de maths, je me suis reconvertie dans le photo journalisme en 2003 à Londres où je vivais. J’ai travaillé pour différents magazines dont Time Out London et j’ai développé des projets à longs termes dont un sujet les préfabriqués d’après-guerre, une véritable obsession qui perdure, les Irish Travellers -nomades Irlandais- dans le monde, les orphelins de Ceausescu - je suis des jeunes qui ont grandi dans les orphelinats du dictateur depuis 25 ans -. Je voyage beaucoup et j’adore raconter des histoires en photo, avec des mots, en filmant, en enregistrant… Des histoires de lieux, de découvertes mais surtout de gens. Destinations de cœur : Royaume-Uni, Irlande, Laponie, Russie, Etats-Unis, Balkans, Irlande, Lewis & Harris Coup de cœur tourisme responsable : Caravan, le Tiny House Hotel de Portland, Oregon – Mon livre de voyage : L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier – Le livre que je ne prends jamais en voyage : L’oeuvre complète de Proust à cause du poids – Une petite phrase qui parle à mon cœur de voyageur : « Home is where you park it »
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