Il faut sauver les colos !

Annulations, reports, fermetures, les organisateurs de colonies de vacances et autres hébergeurs de classes de découvertes sont exsangues, pris en étau entre la crise sanitaire et des dispositifs d’aide et de reprises souvent peu clairs, voire oublieux de statuts associatifs pourtant porteurs de valeurs fortes. Depuis plusieurs mois, l’UNAT est mobilisé à leur côté pour faire entendre la voix d’un réseau de plus en plus fragilisé.

Près de 1200 annulations pour la seule région Auvergne-Rhône-Alpes où se déroule la majeure partie des classes de neige, des opérateurs qui n’ont pratiquement rien vendus depuis mars 2020, et de nombreuses entreprises qui naviguent entre chômage partiel, aides, et Prêt garanti par l’Etat pour ne pas mettre la clef sous la porte. Telle était la situation décrite par Simon Thirot (secrétaire général de l’UNAT) sur France Inter le 7 février dernier, un véritable appel à l’aide relayé par l’ensemble d’un réseau déterminé à se battre pour un secteur vital à la fois pour la polyactivité des sites touristiques mais aussi quand on sait les vertus pédagogiques, fédératrices et inclusives que représentent ces séjours pour les plus jeunes. Michelle Demessine (Présidente de l’UNAT) : « Nous ne lâcherons rien, nous continuerons à défendre les organisateurs de séjour de notre réseau. »

Toutefois, si l’urgence de pouvoir à  nouveau accueillir enfants et adolescents en séjours collectifs est belle et bien là, cette douloureuse période du Covid aura aussi permis de se poser, de réfléchir autrement, de s’interroger sur l’après, avec l’envie d’accélérer une transition écologique devenue indispensable quand notre planète s’essouffle. Louise Fenelon (Présidente de la Commission VEA et classes de découvertes de l’UNAT) : « Nous devons avoir une attitude pro-active pour défendre nos territoires mais nous poser également au quotidien la question de la protection de nos ressources. » En ce sens, en janvier dernier, le colloque annuel de l’UNAT sur les Vacances des Enfants et des Adolescents avait pour thème principal la « Transition écologique au cœur des séjours collectifs ».

Il aura permis de soulever de nombreuses questions de fond visant à aider les organisateurs de séjour à trouver des solutions concrètes pour accélérer la transition écologique et ce, malgré des agendas très chargés et des budgets limité. Il aura aussi démontré que malgré les urgences et les difficulté du moment, l’ensemble du réseau est déterminé à aller de l’avant pour accueillir toujours plus de jeunes au cœur de séjours porteurs de sens et d’inclusion. Michelle Demessine : « Nous avons deux raisons d’agir. Déjà, la jeunesse y aspire, et nous sommes une organisation tournée vers les jeunes. En outre, notre attachement à l’éducation populaire et à l’économie sociale et solidaire nous impose de nous émanciper pour construire de nouveaux espaces et des formes de démocratie renouvelée. »  Alors, au moment de prévoir les prochaines vacances de vos jeunes, n’oubliez pas que la France dispose d’un formidable réseau d’organisateurs de séjours, sans compter tous les acteurs qui œuvrent pour les voyages scolaires et séjours de découverte, qui auraient bien besoin d’un peu plus d’engagement de l’Education Nationale…