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Il était une fois la Charte Ethique du Voyageur

| Publié le 18 janvier 2018
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Les belles histoires sont toujours agréables à conter, encore plus lorsqu’elles sont à l’origine d’un engagement sérieux pour le tourisme responsable. De la sensibilisation de quelques randonneurs à celle d’un plus large public, retour sur un texte fondateur.

Sois un voyageur responsable

Tout commence en 1995, lorsque certains membres d’un groupe de touristes partis en Ethiopie avec l’agence Atalante transgressent l’accord commun stipulant de ne pas prendre de photos des ethnies rencontrées. Cet incident engendre des débats et amorce une volonté de sensibiliser les voyageurs. ATALANTE rédige alors un véritable « code de bonne conduite » à destination des touristes dans le but de respecter les pays et populations visités. En 1996, la première Charte éthique du voyageur voit le jour avec une idée clé : expliquer plutôt qu’interdire, responsabiliser plutôt que culpabiliser.

Transformer le “touriste” en “voyageur”

« Nous sommes toujours un invité », voilà ce que l’on peut trouver dans les 6 pages de la Charte historique. Le texte reprend les principes du tourisme responsable, c’est-à-dire agir positivement en suivant les trois grands axes du développement durable : les aspects environnementaux, économiques et socioculturels. La version initiale est structurée selon quatre « mantras » :

  • Le respect est le gage d’une meilleure rencontre.
  • L’argent, les biens, la nourriture n’ont pas partout la même valeur.
  • Seule reste l’empreinte de nos pas.
  • Le patrimoine culturel inscrit l’histoire des générations futures.

Plusieurs conseils, a priori du simple bon sens, mais trop souvent oubliés ou négligés par les touristes. La création de cette charte connait un large impact, elle est diffusée rapidement par l’éditeur Lonely Planet et le magazine Grands Reportages, qui partagent le même principe : « Il n’y a pas de mauvais touristes, mais des voyageurs mal informés. « 

Charte éthique du voyageur

Version historique de la Charte éthique du Voyageur

 

Evolution d’un outil de sensibilisation

Tout s’accélère en 2004 lors de la création de l’association ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) qui met à disposition pour tous la Charte éthique du Voyageur. Atalante participe à la co-fondation d’ATR avec de nombreux tours opérateurs du tourisme d’aventure. Très belle synergie que cette association d’acteurs du tourisme qui se rassemblent autour des mêmes valeurs fortes. Tout le monde s’accorde sur le but poursuivi de la charte et souhaite partager ses bonnes pratiques. Depuis 2006, elle est diffusée par les membres d’ATR et devient progressivement un outil essentiel dans la démarche de sensibilisation du voyageur et des voyagistes. Ses principes fondateurs doivent être respectés par tous les TO membres d’ATR, chargés de la signer et de la diffuser s’ils souhaitent être labellisé ATR. Des années de réflexions et d’engagement, qui au-delà de faire évoluer la charte, transforment toute une profession.

ATR LOGO

En 2016, pour le 20e anniversaire de la création de la charte, le texte est remanié en 12 points clairs et précis pour toucher un plus large public. Sur le site internet d’ATR, les voyageurs ont accès à cette nouvelle charte ainsi qu’à des conseils supplémentaires, à la fois pédagogiques et informatifs. « La version historique était trop longue, trop austère. Elle représentait principalement le secteur du tourisme d’aventure. L’objectif était de faire une charte plus universelle et générique. Pas moins exigeante mais plus accessible et orientée sur des problématiques globales partagées par tous les voyageurs. L’enjeu aujourd’hui est bien que l’ensemble des acteurs du marché deviennent responsables et pas seulement les T.O spécialisés. L’idée n’est pas de convertir les purs et durs déjà engagés mais bien d’attirer un plus large public. C’est précisément en augmentant le nombre de ses membres qu’ATR peut toucher le plus grand nombre », nous explique Julien Buot, directeur d’ATR.

Une sensibilisation d’envergure au tourisme responsable

ATR partage la charte et la diffuse grâce à son site internet et par le biais des réseaux de communication de ses membres et partenaires. Aujourd’hui, la version numérique est envoyée par email aux voyageurs par les 23 TO membres d’ATR. Julien Buot nous précise : « Comment s’assurer qu’elle est lue ? Difficile d’évaluer précisément l’impact, à savoir si chaque voyageur prend le temps de la parcourir entièrement. Ce qui est certain c’est que nous sommes passés de 200 000 chartes diffusées par an à 1 million d’exemplaires. On constate également un partage par des bloggeurs du monde du voyage qui reprennent les principes de la charte presque mot pour mot dans leurs articles, sans pour autant la citer. Même si nous sommes pionniers dans la sensibilisation au tourisme responsable, la charte n’est pas une bible, et la partager est ce qu’il peut lui arriver de mieux ! On retrouve même des similitudes entre la Charte et la dernière campagne de communication « Travel/Enjoy/Respect » de l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme). »

Campagne OMT

Les 1001 façons de faire du tourisme durable

Sur le site internet d’ATR, il y a bien plus que la Charte éthique du Voyageur. Dans la rubrique « conseils aux voyageurs », on trouve une mine d’infos et de recommandations. Selon Julien Buot, l’avenir de la Charte éthique du Voyageur est qu’elle serve véritablement au bénéfice de l’expérience du client. Il nous rappelle une chose essentielle, qu’il a d’ailleurs exprimée dans la dernière newsletter d’ATD, « Revenir à l’essence même du voyage et faire comprendre au touriste que de son comportement dépend la qualité de son expérience de voyageur. Tourisme sans conscience n’est que ruine du voyage. » On pourrait imaginer dans l’avenir faire réagir les voyageurs, qu’ils puissent donner leurs idées et participer à une sorte de laboratoire des bonnes pratiques du tourisme responsable, pour faire vivre la charte et continuer à la faire évoluer !

Quand à Julien Buot, il semble avoir adopté sa propre charte, inspirante pour les autres voyageurs : « On peut agir de tellement de manière. Initié au tourisme éthique depuis plus de quinze ans, je m’intéresse plus particulièrement aux questions du climat et de la compensation carbone. Je suis sensible à l’idée que les générations futures puissent voyager dans des destinations préservées, comme j’ai eu la chance de le faire. Dans mes choix personnels, je prône plutôt le « partir moins souvent et moins loin ». Je ne passe pas de week-end à l’autre bout de l’Europe et j’essaie d’allonger autant que possible la durée de mes voyages. Je pars en famille en Normandie, en Bretagne ou en Corse. J’aime bien sûr le côté aventure, voyager en étant libre, sans trop le préparer pour garder de la découverte et être surpris. Dans le cas des grands voyages, chacun peut s’engager dans des mécanismes de compensation carbone comme avec la plate-forme CO2Solidaire mise en place par le Geres (Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarités). Sur l’aspect de la sobriété carbone, chez nos membres, on commence à voir apparaitre une compétition éthique, c’est extrêmement bon signe ! » Affaire à suivre.

Plus d’infos sur le site d’ATR : https://www.tourisme-responsable.org

 


Il était une fois la Charte Ethique du Voyageur | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Sophie Squillace

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