Corfou, la folle aventure des Durrell

Le long de la côte occidentale de la Grèce, se trouve un petit paradis insulaire : Corfou. Avant d’attirer les visiteurs du monde entier, l’archipel ionien connu déjà beaucoup de succès dans les années 1930 auprès d’une famille britannique pas comme les autres. Suivez-nous sur les traces des Durrell.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la famille Durrell fuit la grisaille anglaise pour poser ses valises sous le soleil méditerranéen. Madame Durrell et ses quatre enfants, Lawrence, Margo, Leslie et Gerry s’installent sur l’île grecque de Corfou.

Une famille extraordinaire sur une île aux merveilles

Lawrence, l’aîné, se prend de passion pour Corfou et son passé mythologique. C’est face aux eaux cristallines et aux baies idylliques qu’il va écrire ses récits consacrés aux îles grecques, dont L’Ile de Prospero. Ce célèbre écrivain anglais, auteur notamment du Quatuor d’Alexandrie, a su exprimer l’enchantement profond de la Grèce et la douceur de vivre tant appréciée des visiteurs. 

Gerald, dit Gerry, le benjamin de la tribu va découvrir sa vocation de naturaliste. Âgé d’une dizaine d’années lorsque la famille s’installe à Corfou, il part à la découverte de la faune qui s’épanouit sur l’île. Amoureux fou de la nature et de ses habitants en tout genre, le jeune Gerry développe un apprentissage précoce pour sa future passion et son engagement de naturaliste zoologiste de renom.

Gerald Durell raconte les souvenirs de cette enfance enchanteresse dans une trilogie irrésistible d’humour et de poésie devenue un classique de la littérature britannique. Publié en 1956, le premier livre Ma famille et autres animaux, sera suivi de Oiseaux, bêtes et grandes personnes et Le Jardin des dieux.

Un hymne libre à la diversité animalière et à la fantaisie humaine

Corfou ou Kerkyra (son nom grec), avec son envoûtante indolence, ses paysages enchanteurs où la mer scintille sous la lumière, où l’on s’enivre de fleurs et de chants d’oiseaux… Quelques lignes suffisent pour nous projeter plus de quatre-vingts ans en ­arrière, à l’été 1937. A travers les souvenirs d’enfance de Gerald Durrell, on découvre ce que l’île offre à l’esprit : une délicieuse insouciance, la découverte des bonheurs simples et des jouissances naturelles.

Des brumes de l’Angleterre à l’étincelante Corfou, la tribu Durell s’installe dans différents lieux successifs sur l’île, au gré de leurs envies. Chez eux, même les déménagements font partie d’un art de vivre. Quel plaisir d’entrer dans l’intimité de cette famille britannique doucement déjantée et très attachante ! On adore ce monde sans contrainte, où le travail et l’école semblent facultatifs, où l’on rit et l’on partage, avec pour ultime but l’épanouissement de chacun.

Le futur naturaliste évoque son émerveillement pour la riche faune de Corfou. Sous le soleil grec, son regard observateur sur ce qui l’entoure est toujours teinté de curiosité et de sympathie. Accompagné de son fidèle chien Roger, il nous emmène dans une exploration réjouissante, à la découverte de ses nombreux nouveaux amis, pies, tortues, crapauds, chiots, huppes, geckos, araignées, reptiles, coléoptères …

Sa passion immodérée le mène à une cohabitation animalière fantasque, que chaque membre de la famille approuve différemment. On se régale des différentes péripéties entre la passion pour les sciences naturelles de Gerry et sa famille hystérique devant le défilé de sa drôle de ménagerie. Au-delà de son cercle intime, l’auteur dépeint aussi d’autres individus originaux, une galerie de spécimens hauts en couleurs, à l’image de l’excentricité british.

Sa manière de croquer les personnages autant que les situations, sa vision de Corfou, la campagne grecque, ses habitants, sa famille et surtout son amour des animaux et de la nature sont décrits avec une tendresse rare. Lecture à haute voix vivement recommandée pour rire et s’émerveiller en famille tout l’été !