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Des skippers de la Route du Rhum au service de la forêt

| Publié le 30 novembre 2022
             

Les pontons du port de Point-à-Pitre, Guadeloupe, se sont animés depuis la mi-novembre 2022 au rythme des arrivées successives des 138 skippers partis de Bretagne dans le cadre de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe. Une grande aventure océanique qui a inspiré beaucoup de marins soucieux de plaider, sur leurs voiles, pour le respect et la préservation de la mer. Démarche naturelle et logique pour des marins, moins surprenante que celle adoptée par trois skippers qui ont choisi de courir aux couleurs de la forêt. Une préoccupation en contraste avec le carbone et la fibre de verre qui flottaient en abondance voire exclusivement, dans le port de Saint-Malo à la veille du départ de cette course de 3500 milles gagnée, cette année, par Charles Caudrelier sur le trimaran de 32 m « Edmond de Rothschild ».

Reforest’Action de Kito de Pavant © Robin Christol

Comme un clin d’oeil à la marine d’autrefois pour laquelle Colbert avait fait planter des forêts de chêne en vue de constituer la ressource nécessaire à une flotte d’ampleur, Kito de Pavant, 61 ans a choisi de naviguer pour « Reforest’Action », Mathieu Claveau 33 ans, court pour « Agir pour la forêt » et Arthur LeVaillant, 34 ans, a offert les surfaces de son trimaran « Mieux » à l’artiste Olivier Masmonteil qui a peint des kahikateas, un conifère sacré de la tribu des Maoris en symbole écologique.

Kito le méditerranéen a expliqué qu’il souhaitait « faire quelque chose en faveur de l’environnement et qu’il aimait les arbres ». Sa démarche a été soutenue par ses entreprises partenaires regroupées dans « Made in Midi ». Le marin soutient deux projets forestiers, l’un en Guinée, l’autre au Brésil, pays qui fait, aux côtés de l’Indonésie et de la République du Congo, partie des plus touchés par le déforestation (selon le site statista). Ces pays, qui hébergent 52% de la forêt vierge restante sont d’ailleurs associés dans un projet de constitution d’une sorte « d’OPEP » du bois.

Mathieu Claveau, ingénieur forestier, note les « similitudes entre les mers et les forêts : une ressource naturelle immense, généreuse mais aussi fragile » dont il a pris la mesure dans les forêts ardéchoises de son enfance et au service de laquelle il a décidé de mettre sa passion pour la navigation.

Enfin, sur la ligne de départ de la Route du Rhum-Destination Guadeloupe, les centaines de milliers de spectateurs auront pu admirer l’élégance altière du kahikatea peint sur la grand’voile de l’Ultim « Mieux » d’Arthur Le Vaillant. Le skipper ne cache pas sa satisfaction d’avoir une voilure si élégamment décorée : « j’aime l’idée que cet arbre de vie m’accompagne partout sur l’océan » nous a-t-il déclaré.

Mieux d’Arthur Le Vaillant © Les Rois Mages

La haute et délicate silhouette de ce conifère millénaire, due au talent de l’artiste peintre Olivier Masmonteil, était un joli rappel à tous ces marins que leurs prédécesseurs naviguaient « avec des mâts faits de troncs d’arbres » commente l’artiste. Très attaché à ce conifère que l’on trouve en Nouvelle-Zélande ou en Patagonie, Olivier Masmonteil qui a mis la nature au coeur de son oeuvre, souligne le symbole à la fois historique pour l’homme et esthétique pour la planète. « Il faut rappeler au monde la beauté et la fragilité de la nature, et cet arbre sacré des Maoris qui souvent nourrit en son sein d’autres arbres est une belle image de la pérennité et de la régénérescence de la forêt que respectaient certaines civilisations anciennes. Cette attitude, nous l’avons abandonnée » constate le peintre. « Je me suis rallié cet été au collectif « Mieux » qui soutient ce skipper, car il souhaite faire avancer les choses au profit de la planète sans être dans la radicalité. Il faut favoriser une prise de conscience de chacun et ce bateau apporte sa petite pierre en ce sens » conclut Olivier Masmonteil.

Force est de constater que la course au large s’implique de plus en plus dans la préservation de son terrain de jeu, mais aussi de notre environnement terrestre.


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Par Patricia-M Colmant

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