Cinq expériences authentiques à vivre en Charente

Moins connue et souvent confondue avec sa voisine la Charente-Maritime (Île de Ré), la Charente n’en reste pas moins un département qui s’illustre par des sites et évènements marquants, le Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême en tête. Toutefois, au-delà des bulles, il y a bien évidemment le cognac et ses maisons prestigieuses, sans compter une kyrielle de villages d’exception et de chemins méconnus pour s’immerger dans un territoire rural à l’histoire fascinante. Nous vous proposons cinq expériences à vivre, autant de plongée ressourçantes en terre charentaise !

Le Cognac ou l’or jaune charentais

Saviez-vous que le cognac représente, en valeur absolue, le deuxième secteur d’exportation de la France après l’aéronautique ? Ce spiritueux historique jouit d’une telle popularité qu’il est important d’anticiper sa venue, soit : Réservez votre visite de cave Cognac ! Issu d’une double distillation de vin blanc, les racines du cognac plongent au cœur du terroir charentais, soit 83 000 hectares de vignes bien délimitées, le premier vignoble de vin blanc de notre Hexagone ! Et s’il est aussi connu et reconnu c’est qu’à la révocation de l’édit de Nantes, beaucoup de Charentais s’expatrièrent et firent alors connaître ce breuvage aux racines huguenotes bien au-delà de nos frontières. Au cœur des distilleries et des maisons qui attestent d’un spiritourisme qui prend son envol, vous pourrez découvrir ce savoir-faire artisanal issu d’un véritable travail d’équilibriste entre sélection des eaux-de-vie, assemblage, mariage entre eaux jeunes et celles de réserve, élevage en fût, etc.  Depuis quelques années, les Français redécouvrent le goût intense et l’onctuosité de l’or charentais et l’apprécient de plus en plus, notamment dans les cocktails. En outre, en terre de Cognac, on se penche aussi sur l’impact des cultures, en témoigne la Certification environnementale cognac (CEC) lancé en 2018 par le Bureau national interprofessionnel du Cognac qui vise à atteindre 100 % de labellisation en 2028.

Confolens, d’un village-confluence à un village monde

À la confluence de la Vienne et du Goire, Confolens est à la fois un village-confluence et un village vert dont les histoires enfouies résonnent dès que l’on interroge les habitants. Ainsi on imagine plus que l’on ne découvre ce pont en granit bâti par les Romains dont les encorbellements furent ajoutés au 19^e siècle ou ce donjon et ces fortifications du 11^e siècle visant à protéger la cité menacée par les Normands. Partout, ce sont poternes, colombages, pavés, maisons bourgeoises telles celle du duc d’Epernon, autant de lieux qui rappellent un passé tumultueux qui devint peu à peu industrieux quand tanneurs et tisseurs s’épanouirent au cœur de ville, chassant les bourgeois de l’autre côté de la Vienne. En atteste également ces hôtels particuliers de la place de la Fontorse, alors fontaine élégante. A Confolens, on compte aussi des couvents issus de la Contre-réforme, les Récollets, celui des Clarisses, et surtout, un festival international de musiques et danses traditionnelles qui réunit les groupes les plus prestigieux. L’évènement fait de Confolens un village-monde le temps de quelques jours avec jusqu’à 60 000 spectateurs, de quoi repousser définitivement les Normands.

Au fil des églises romanes de Charente

C’est une véritable route de l’art roman qu’offre la Charente avec plus de 300 églises d’origine romane. Construites entre les 10^e et 13^e siècles, elles se distinguent par leur style saintongeais et leur architecture caractéristique, certaines fortifiées, d’autres restaurées, parcourues de sculptures polychromes et de fresques à destination d’une population souvent illettrée. On distingue notamment  l’église Saint-Mathias de Barbezieux et son clocher gothique, l’église Saint-Pierre de Reignac dont la nef romane comporte une coupole sur pendentifs augmentée d’une chapelle à croisées d’ogives et d’une chapelle gothique. A voir aussi l’Abbaye de Saint-Etienne de Baigne, l’église Saint-Martial de Chalais, l’église monolithe Saint-Georges et celle souterraine de Gurat. Enfin, à Montmoreau-Saint-Cybard, l’église Saint-Denys rappelle le Prieuré d’alors qui dépendait de l’Abbaye de Nanteuil accueillant les pèlerins en route vers Saint Jacques de Compostelle prenant la Via Turonensis (Chemin de Tours).  Évidemment, ceci n’est qu’une petite sélection et le voyageur curieux pourra poursuivre cette exploration en filant la route romane et ses églises encore et encore.

Entre terre et ciel à Aubeterre-sur-Dronne

Classés « Plus Beaux Villages de France », Aubeterre-sur-Dronne est niché dans une boucle de la Dronne, au pied d’une falaise calcaire. En 1957, son église monolithe Saint-Jean a fait l’objet d’une restauration-résurrection mettant en valeur sa voûte exceptionnelle de 19 mètres, sa nef unique et la beauté de ses galeries qui la faisaient communiquer avec le château féodal. On est là dans un ancien hameau d’une centaine de foyers qu’animaient jadis abbayes et couvents, un village surgi du fond des âges façonné de ce calcaire blanc contre lequel il s’adosse. Le lieu fut également un relais de poste important sur le chemin conduisant les grands dignitaires, aussi bien que les manants du sud et du nord, venant d’Espagne et passant par Bordeaux vers le Limousin et les pays au nord de la Loire. Des monarques mais aussi des pèlerins, des poètes, des galants, des têtes pensantes à l’image de cette église du 6^e siècle taillée dans la falaise, un sanctuaire en creux. On découvrira aussi le château d’Aubeterre, ancienne forteresse médiévale dominant la vallée de la Dronne, et s’il fait chaud, la plage de sable de la Dronne permettra de se rafraîchir avant d’aller à la rencontre des artisans du village.

En selle pour la Galope Chopine

La Charente compte une quarantaine de circuits balisés à faire à bicyclette dont la Galope Chopine, une voie verte de 21 kilomètres reliant Barbezieux à Chantillac, dont le nom pittoresque trouve ses origines dans les habitudes des ouvriers du chemin de fer au 19ᵉ siècle. Entre deux arrêts de train particulièrement lents, ces travailleurs profitaient de l’occasion pour s’arrêter chez les fermiers locaux et boire un « coup », ou « chopiner ». Ainsi, l’expression « galope chopine » évoque cette tradition de faire une pause pour se désaltérer pendant les trajets ferroviaires. Sise dans le sud de la Charente, cette voie verte offre un parcours ombragé et vallonné traversant forêts, vignobles et villages typiques. A noter que cette voie verte fait  partie de la Scandibérique, un itinéraire européen reliant Trondheim à Saint-Jacques-de-Compostelle, ce qui vous permettra de poursuivre votre route à vélo si vous souhaitez prolonger votre parcours.