AVI 2017 ou une bande dessinée documentaire sur l’Equateur des oubliés !
Thèmatique : Acteur privé Projet solidaire Routes du Monde Territoire
Dessin, design, musique, photo, écriture, sérigraphie, Laetitia Ayrault a autant de cordes à son arc que d’associations à aller visiter ! Le tout en Equateur, mettant à profit cette bourse AVI qu’elle a décrochée et qui l’aidera à créer une bande dessinée documentaire. Objectif : démontrer l’impact de ces acteurs locaux engagés qui luttent au quotidien pour inverser le cours des choses en solidarité avec les populations difficiles ou défavorisées. Ces différentes rencontres associatives lui permettront également d’aborder la question de la différence, et la nécessité d’aller au-delà de ses peurs pour apprendre des autres.
Au plus près de la vie associative de Quito
En quatrième année à l’école des Beaux-Arts de Valence (ESAD), la jeune étudiante n’a pas froid aux yeux. Décidée à partir sous d’autres cieux pour effectuer son stage à l’étranger, elle a choisi l’Equateur et Quito, sa capitale, et contacté l’ONG « Une option de plus » afin de s’appuyer sur leur réseau d’associations. L’idée : bâtir une bande-dessinée documentaire, fruit de la rencontre avec ces acteurs locaux et inspirée de ses six mois d’immersion sur place, l’occasion aussi de donner la parole à ces associations qui travaillent toutes dans des domaines très divers (santé, social, éducation, etc.) et ont pour points communs de s’adresser aux populations délaissées. De mars à fin août, Laëtitia a passé successivement quinze jours dans chacune d’entre elles, le temps de s’imprégner de leur histoire, de leur façon de travailler, et de côtoyer au plus près travailleurs sociaux et habitants. Quatre stages artistiques de deux jours sont également prévus auprès de quatre de ces organismes et quelques petites respirations voyageuses.
Changer le regard pour changer le monde
Convaincue que le dessin et en particulier la bande-dessinée est un outil idéal pour transmettre des expériences, Laetitia assistée de l’ONG « Une option de plus » a ainsi sélectionné six associations aux champs d’actions très divers. A Guayaquil, Clave del Sur enseigne la pratique d’un ou de plusieurs instruments de musique à des jeunes de quartiers populaires susceptibles d’être exposés de manière précoce à des situations de violences urbaines. A Muisne, Creando Futuro aide plus particulièrement les populations locales à reconstruire une économie dynamique suite aux destructions causées par le tremblement de terre du 16 avril 2016. Basée à San Vicente, la ludothèque de Nueva Esperanza propose des activités socio-éducatives pour les plus démunis. A Quito, Ecuasol soutient scolairement des enfants dans un quartier défavorisé au Nord de la ville. Patou Solidarité, à Tena, soutient les femmes et familles victimes de violences intrafamiliales. Enfin, Casa de la Juventud Mashi Pierre, à Saraguro, organise des activités socio-culturelles pour favoriser la mixité et les échanges entre enfants et jeunes métisses locaux. Ce travail d’observation engagé va ainsi permettre à la jeune femme de démontrer l’impact que peuvent avoir les initiatives locales, forme de plaidoyer pour un monde plus juste, plus engagé, plus solidaire.
Un agenda millimétré
Pour l’heure Laetitia est en cours d’observation au sein des associations pré-citées. Elle a déjà eu l’occasion en mars et avril de découvrir les trois premières, elle découvrira les trois autres courant juin avant d’animer un stage artistique au cœur de l’association n°6 puis de filer trois semaines pour un voyage en solitaire, qui lui permettra de découvrir l’Equateur sous d’autres horizons. Enfin, courant août, lors de son dernier mois sur place, elle prévoit de rester à Quito pour présenter l’ensemble de son travail, exposer ses planches dessinées à l’Alliance Française de Guayaquil, avant de rentrer en France où elle espère pouvoir faire éditer sa bande-dessinée qui a déjà nombre de soutiens en Equateur et pourrait d’ores et déjà voir le jour sur place …
Un petit extrait des premiers écrits de Laetitia pour donner un avant-gout de ses impressions : « La Roldos, avec les inévitables vaches au bord des routes, les tiendas et les pharmacies et leurs enceintes qui font concurrence aux hululements des chiens errants H24, les maisons construites à moitié, le toit de la maison d’où on peut regarder les trois volcans voisins se dissiper dans les nuages bleus et observer la fumée qui monte des cours des voisins. Il y a aussi les enfants d’Ecuasol (qui est un peu une école, un peu un centre de loisirs, un peu tout….) qui sont à peu près tous beaux comme des dieux et qui s’agrippent à tes jambes à des fins acrobatiques et qui te sautent dessus pour avoir des calins tête en bas. A la fin de la journée, on descend la route qui serpente jusqu’à l’arrêt de bus en tenant les ninos par la main, les ninos font du stop, les picks-up qui descendent à vide de la colline prennent en pitié les ninos et tout le monde s’engouffre à l’arrière, tête nue au vent, ballotés entre les cartables, guettant les éventuels sommets enneigés. »
——- ALLER PLUS LOIN ————–
Pour les curieux
Le TumblR de Laetitia – http://laetititaayrault.tumblr.com/
AVI International: Assurance voyage et assistance à l’étranger
https://www.voyageons-autrement.com/destination/amerique-du-sud/
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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