Australie : vers une reprise des longs séjours mêlant travail et découverte ?
Alors qu’un mince espoir renait de voir enfin reprendre les échanges avec l’Australie, certains voyageurs commencent à envisager à nouveau un long séjour pour allier vacances et travail. Il faut dire qu’avant le Covid, ils étaient nombreux à prévoir un voyage d’affaire à visée récréative, l’Australie faisant alors partie des pays en vogue pour allier travail à temps partiel et découverte du territoire.
Un premier élan d’optimisme dans le monde du voyage d’affaire
Après la bulle de voyage expérimentée avec la Nouvelle Zélande la semaine du 21 avril et pour l’heure suspendue suite à un nouveau cas de Covid détecté, il semblerait que de nombreux indicateurs soient au vert quant à l’envie de rouvrir peu à peu le territoire australien aux non ressortissants. Ce premier bruissement pour assouplir les règles d’entrée en terre de Tasmanie se double également de nouvelles encourageantes du côté de l’Hexagone. D’après une étude publiée le 22 avril dernier par la Global Business Travel Association (GBTA), association professionnelle reconnu dans le monde de l’industrie du Voyage d’Affaires et du MICE, « deux tiers des professionnels interrogés (65%) estiment que leurs salariés sont « disposés » ou « très disposés » à voyager pour affaires dans le contexte actuel ». Onze points de plus en comparaison à un précédent sondage réalisé en mars. La mise en place de mesures visant à sécuriser les aéroports à l’image des passes sanitaires type certificats médicaux numériques devraient d’autant plus rassurer les candidats au travail et signer ainsi un début de reprise.
Allier l’utile à l’agréable
Or l’Australie a des arguments pour attirer les futurs voyageurs et, entre autre, le fait que le pays a été particulièrement souple ces dernières années avec les working visa, ces sésames qui permettent aux voyageurs de 18 à 35 ans de séjourner dans le pays jusqu’à 12 mois et offre la possibilité de travailler mais aussi de visiter et d’étudier sur le territoire. Crée en 2004 dans un pays équivalent à quatorze France qui ne compte que 25 millions d’habitants, le visa working holliday (VWH) a été mis en place pour répondre à un besoin de main d’œuvre étrangère, à la fois flexible et désireuse de découvrir le pays. En 2015, ils étaient ainsi 28 000 jeunes Français à partir avec un VWH, heureux d’arpenter les pistes australiennes et de découvrir un territoire où la nature et les éléments ont depuis tout temps guidé les pas des hommes. Avec deux sites naturels classés au Patrimoine mondial de l’Unesco (la Grande Barrière de Corail et la Forêt tropicale), de nombreux parc nationaux, d’immenses étendues sauvages et désertiques et ces sites emblématiques à l’image de l’Uluru, montagne sacrée des peuples Aborigènes, l’Australie est un source intarissable de découverte.
Anticiper son départ
Toutefois, pour un séjour réussi, et notamment avant de partir en voyage d’affaire, en working visa ou sur un temps long, il est quelques règles à connaitre. D’ores et déjà, savoir qu’il n’est pas toujours aussi simple que l’on croit de trouver du travail, les nombreux français sur place étant de plus en plus en concurrence avec d’autres populations (asiatique par exemple) tout aussi désireuse de trouver à s’employer. En outre, les petits boulots concernent en priorité des travaux assez durs, dans le bâtiment ou l’agriculture, où il est important d’avoir quelques contacts au préalable car la concurrence étant très rude et où il faut vite apprendre à se faire des réseaux.
Pour les travaux des champs ou les cueillettes de fruits par exemple, il est important de connaitre quelques superviseurs du milieu qui pourront alors prévenir au moment des périodes de récolte. Pensez aussi à vous inscrire dans une agence d’intérim, très utile pour vous prévenir des petits boulots disponibles. Autre condition importante, avoir un bon niveau d’anglais qui puisse vous permettre de vous insérer au plus vite au cœur des réalités australiennes.
Pour les travaux plus qualifiés, les choses sont tout aussi compliquées car outre le niveau de langue, une expérience locale est souvent demandée et là aussi, il y a pléthore de candidats pour une offre pas si abondante que cela d’autant qu’il y a souvent une préférence nationale pour les Australiens. Enfin, renseignez-vous sur les applications utiles et en vogue du moment, à l’image de Airtasker qui, dans les grandes villes, permet de gagner de l’argent en répondant à des tâches proposées par les locaux (tondre la pelouse, nettoyer une piscine, une chambre, repenser le design d’un logo et etc.). Et bon voyage !
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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