Puigmal2900, renaissance d’une station plus comme les autres…
Le 18 décembre dernier, la station de sports d’hiver du Puigmal a réouvert ses portes après huit années de fermeture. Une deuxième vie pour une station d’altitude alors axée sur le ski qui souhaite dorénavant se tourner vers des loisirs quatre saisons accessible toute l’année et destinés à des publics variés. Des ambitions fortes et une équipe passionnée déterminée à faire de Puigmal2900 un site exemplaire en terme de gestion durable.
Un projet novateur
À Err, certains n’y croient toujours pas quand d’autres parlent de miracle. Il en a fallu de l’énergie et des convictions, pour arriver à bout des doutes et des tunnels administratifs, mais le résultat est là : le 18 décembre dernier, la station de sports d’hiver du Puigmal a réouvert sous le nom de Puigmal2900. Délégation de service public accordée à une nouvelle société portée par sept investisseurs passionnés de montagne, elle a été à ses début dirigé par Bérengère Maurain, insaisissable mais totalement investie, qui se réjouit que le miracle ait bel et bien eu lieu. « Le site était totalement à l’abandon, véritable friche industrielle avec des remontées mécaniques en train de se dégrader. Notre objectif est de transformer le Puigmal en une station ecoresponsable quatre saisons ouverte 365 jours par an. » Parmi les investisseurs, Éric Matzner-Lober, statisticien universitaire et créateur de plusieurs sociétés ; Samuel Nguyen Dong Oan, moniteur de ski à Font Romeu et dirigeant de Ski Box, Sébastien Marque, statisticien et épidémiologiste, Olivier Letessier, spécialiste de l’innovation dans une société internationale, mais aussi Olivier Aggeri entrepreneur et Pierre Beaufils expert de la relation client chez EY, épaulés par 135 sociétaires, tous déterminés à faire renaitre une station sur lesquels beaucoup ont étrenné leurs skis quand ils étaient enfants.
Une station éco-responsable
Parmi les objectifs affichés afin de transformer une station en perdition en un site exemplaire en matière de durabilité, la volonté de partir de l’ancien pour faire du neuf, soit réaliser « une transformation complète du site à moyen terme avec une remise en état de certaines remontées mécaniques et un démantèlement des remontées mécaniques non utilisées afin de diminuer l’empreinte humaine sur cet écosystème ». Éric Matzner-Lober : « Nous avons récupéré trois remontées mécaniques depuis cet automne. On garde l’existant en l’améliorant pour ne pas polluer. » Toujours dans cette optique de développer une offre durable, la station a fait le choix de s’appuyer sur le label Flocon Vert et vise la certification dès cette année. Éric Matzner-Lober : « Notre objectif est d’utiliser le moins de neige artificielle possible mais aussi de diminuer nos heures de damage, très gourmandes en énergie, avec des dameuses reconditionnées pour éviter des rachats. Cet hiver, avec 80 cm de neige en bas des pistes et plus d’1m50 en bas du domaine, nous avons pu utiliser 100% de neige naturelle. » La station est aussi en train de mettre en place le tri sélectif, l’installation de toilettes sèches, envisage de réhabiliter la gare de télésiège pour récupérer les sièges en vu d’en faire des bancs de lecture, un musée Vintage ou tout projet utile et créatif.
L’accès au domaine est également soigneusement étudié avec deux parkings et une navette gratuite (de Cotzé à Las Planes) pour éviter les stationnements sauvages et la multiplication des déchets qui vont avec. Et ce, d’autant que la biodiversité est riche dans la zone, qui compte cerfs, biches, marmottes, mais aussi des gypaètes barbus – emblème de la station – qu’il ne faut pas déranger. Bérengère Maurain : « Nous souhaitons que le lieu reste sauvage et respectueux de la faune et flore locale, on va donc le laisser tel quel et l’aménager avec l’existant. En outre, nous avons mis une jauge limite pour ne pas dépasser 1500 skieurs sur le domaine, ce qui évite les queues et permet à tout un chacun de profiter de la montagne. »
Des activités quatre saisons
Depuis la réouverture de décembre dernier, les activités proposées vont ainsi bien au-delà du ski alpin. Il est aussi possible de pratique le ski de randonnée, les raquettes, le fat bike, de faire une balade en chiens de traineau mais également de s’essayer au snowtubbing (glissades sensation en luge bouée) et au snakegliss (petit train de luges). Et pour le printemps à venir, la station travaille à des activités diversifiées : initiation au tir à l’arc, ski à roulettes, VTT, itinérance, etc. Pour l’heure toutefois, les sports d’hiver sont à l’honneur avec côté Las Planes, le télésiège Combes des rameaux qui permet d’avoir accès à quatre pistes, deux bleues, une verte et une noire. Sébastien Marque : « Nous proposons un forfait unique à 22,50 € jusqu’à ce que l’on puisse ouvrir le téléski Credells juste au-dessus. Puis, nous ouvrirons le téléski Artigue pour accéder à toutes les pistes bleues et vertes et le retour vers Cotzé. Enfin, la zone freeski ouvrira début février. Au total, nous aurons 20 km de pistes, soit l’équivalent d’autres stations locales. »
Sur place, la magie opère. Ceux qui doutaient du projet sont bien obligés de constater que la clientèle est au rendez-vous. Sébastien Marque : « On veut être ouvert à tous, que la montagne soit accessible. Le budget ski est important, mais ici, les gens ne viennent pas forcément en séjour. Nous sommes une station d’altitude, à 1890 m, sans logement sur place, ce qui implique une fréquentation plus journalière, avec des personnes qui viennent autant de Saillagouse que de Bourg Madame ou de Livia. » Et de fait, la station mise surtout sur la complémentarité, bien consciente que Font Romeu ou les Angles offrent des produits différents, et qu’une fois sur le plateau cerdan, les vacanciers peuvent rayonner entre différents sites pour multiplier les expériences. Bérengère Maurain : « Au Puigmal, vous serez au cœur de la nature, dans une station très montagne dotée d’une équipe de passionnés. Et puis, une station qui réouvre, c’est du jamais vu… »
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Puigmal 2900 | Expérience Montagne Pyrénées
A noter, Puigmal 2900 organise le premier trail du Puigmal le samedi 15 octobre en semi autonomie avec l’association du Puigmal.
Par Geneviève Clastres
Auteur et journaliste indépendante spécialisée sur le tourisme durable et le monde chinois, Geneviève Clastres est également interprète et représentante de l'artiste chinois Li Kunwu. Collaborations régulières : Radio France, Voyageons-Autrement.com, Monde Diplomatique, Guide vert Michelin, TV5Monde, etc. Dernier ouvrage "Dix ans de tourisme durable". Conférences et cours réguliers sur le tourisme durable pour de nombreuses universités et écoles.
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