Pourquoi L’Occitanie s’engage résolument dans le tourisme durable
Bénéficiant d’un environnement naturel aussi riche que volontairement préservé, l’Occitanie a compris depuis quelque temps déjà que seul un tourisme durable pouvait conduire à l’indispensable équilibre entre la satisfaction des visiteurs et celle des visités. A la tête du récemment renommé Comité Régional du Tourisme… et des Loisirs, Jean Pinard explique pourquoi la région a également choisi de favoriser le tourisme de proximité. Sans pour autant s’en tenir à des considérations uniquement locales, tant s’en faut ! Rencontre avec un homme convaincu qu’il est grand temps de voyager… autrement.
Voyageons Autrement : Pour quelles raisons, une région comme l’Occitanie a-t-elle décidé de faire du tourisme durable une priorité ?
Jean Pinard : Plusieurs paramètres entrent en jeu dont celui du déterminisme géographique. L’Occitanie est sans doute l’une des régions – sinon la région de France – ayant le plus fait ces dernières décennies pour protéger son environnement : préservation du littoral, création de 8 parcs régionaux, 2 parcs nationaux, un parc marin, etc. Au total, près de 40% du territoire est protégé. Résultat : la région présente un terroir et des paysages de très grande qualité. Autant de facteurs ayant incité les institutions, les élus et les professionnels à adopter et promouvoir une forme de tourisme plus respectueuse de cet environnement préservé contribuant fortement à son attractivité. Il existe donc en Occitanie une vision collective partagée sur le sujet du tourisme durable qui facilite grandement le passage à l’action.
VA : Qu’est-ce qui, localement et historiquement a facilité un tel « virage » si c’en est un ?
JP : Depuis des années déjà, les élus nous encouragent vivement à nous singulariser et à capitaliser sur ce sujet en devenant des acteurs de plus en plus volontaires de la dimension durable. Comme on le sait, tout est toujours une question d’hommes et de femmes et dernièrement, la présidente de la région a souhaité s’engager dans le Green New Deal proposé par l’Union Européenne, lequel comporte un volet dédié au tourisme. Nous avons des atouts forts pour nous engager dans un tel challenge et la chance d’avoir des élus conscients que tout, toujours, est affaire d’équilibre : le développement touristique comme le développement économique dans son ensemble. Géographe de formation, j’ai étudié la systémique et lorsque vous vous intéressez aux facteurs déclenchant les crues dans un bassin hydraulique, vous comprenez toute l’importance des flux et les conséquences de leurs excès. C’est exactement la même chose concernant les flux humains. Si vous regardez Barcelone, Venise ou les Baléares, vous comprenez immédiatement quels effets néfastes l’excès de touristes peut engendrer et comment une politique non mesurée va automatiquement devenir contreproductive à un moment donné.
VA : Avez-vous été influencés par l’exemple d’autres régions, françaises ou non ?
JP : L’espace et le temps sont intimement associés. Autant que de localisation géographique, il s’agit donc ici d’abord d’une question de génération. C’est exactement comme pour le climat et la transition écologique : les anciens sont dans l’intention et les jeunes… dans l’action ! Raison pour laquelle des destinations émergeantes comme le Costa Rica, l’Islande, la Nouvelle-Zélande ou encore l’Albanie ont intégré dès le départ le développement durable dans leur politique économique et touristique, faisant valoir la préservation de leur environnement naturel comme un argument marketing fort (et qui fonctionne !). Surtout, ces pays ont été capables d’aligner leur action sur leurs déclarations. A l’instar de l’Islande qui a eu le courage de réguler le flot touristique et d’être raisonnable dès qu’elle a estimé sortir de ce fameux équilibre. Derrière cet exemple, c’est tout le débat sur la transition écologique et l’attraction exercée par le profit qui s’avance : comment maintenir l’activité économique tout en devenant plus rigoureux sur ce qui acceptable ou pas, c’est à dire sur ce qui met en danger les équilibres naturels ?… Prenons un exemple lié à notre territoire où l’on fabrique des milliers d’avions. Il faudra d’évidence modifier notre manière de voyager, ne plus emprunter l’avion pour effectuer de très courts séjours lointains. Partir 1O WE par an pour visiter au pas de courses les capitales européennes pour 50€ AR n’a aucun sens, c’est une aberration économique parce qu’il n’y a pas de marché pour faire des billets à ce prix sans dumping public. Mais c’est aussi et surtout une aberration écologique. On n’est plus là dans l’équilibre ; il y a toujours quelqu’un qui devra payer à la fin le dumping et la différence entre le prix trop bas de cet A/R express et le coût écologique du déplacement. Il faudra toujours construire des avions et si possible plus à Toulouse qu’à Seattle, mais des avions toujours plus propres pour des séjours plus longs donc moins fréquents.
VA : Hors études marketing « officielles », avez-vous été influencés par la demande des visiteurs liée à la quête de Sens, au slow tourisme et à la durabilité ?
JP : Naturellement, mais je vais vous dire sincèrement : ce qui m’a le plus influencé, ce sont les jeunes dont mes enfants mais aussi les réseaux sociaux, sachant que le « off » est toujours plus intéressant et révélateur que le « on », l’officiel. Les attentes des gens évoluent constamment. Pour une raison fort simple : tout, depuis toujours n’est que changement. C’est la fameuse impermanence des choses qu’Epictète énonçait déjà en disant : « Tout est changement, non pour ne plus être, mais pour devenir ce qui n’est pas encore ». Notre rôle à nous est précisément d’accompagner ce changement, d’inventer ce qui n’est pas encore et, avec nos équipes, nous réfléchissons énormément à la manière de le faire : qu’est-ce qui va et qu’est-ce qui ne va pas ? Que faut-il conserver, que faut-il changer ?… Notre économie touristique étant liées à la découverte d’un cadre naturel attractif, il est donc évident que notre intérêt consiste en premier chef à préserver ce cadre, donc à gérer les flux et à éviter les excès. Cela dit, attention à ce que l’on dit en parlant du tourisme de masse : quelqu’un qui va passer ses vacances à la Grande Motte ne contribue pas plus à un tourisme débridé et destructeur que celui qui prend l’avion pour passer une semaine en Ecolodge au Costa Rica ! La priorité à mon sens est plutôt de faire des destinations touristiques des lieux de vie agréables et le maire de la Grande Motte puisqu’on en parle, contribue beaucoup à l’embellissement de sa station balnéaire et à faire de sa ville un lieu de vie plaisant et attractif, toute l’année. A l’opposé, une station de montagne qui réalise 60% de son chiffre d’affaires en février et se trouve désertée le reste du temps ne peut en aucun cas prétendre être un modèle. C’est de l’économie hors-sol, désastreuse à bien des points de vue.
VA : Une orientation telle que la vôtre : durable, vertueuse et – semble-t-il – payante, parait a posteriori évidente. Qu’est-ce alors qui empêche tout le monde de la prendre ?
JP : C’est toujours la même histoire : la fameuse résistance au changement. Et puis l’appréciation de la gestion du temps dont on a déjà un peu parlé à propos des destinations. Les jeunes sont convaincus qu’il faut agir vite alors que les plus anciens, motivés par diverses raisons et intérêts, vous diront qu’on a le temps. Mais non, on n’a pas le temps. Dans l’expression « transition écologique », si l’on n’équilibre pas transition et écologie, véritable transition, on n’y arrivera pas. Certes, ce changement de modèle économique est compliqué et il n’existe pas de recette mais une seule chose est certaine : il y a urgence à changer et plus la résistance au changement retarde la prise des bonnes décisions plus l’addition sera salée. On le voit déjà avec la crise de la covid. Et on le verra plus encore lorsque l’on fera le bilan de ce que nous ont coûté les soi-disant « économies de lits d’hôpitaux supprimés au nom de la saine gestion des deniers publics » par rapport au cout de la gestion de la crise sanitaire : une fortune ! Et je préfère ne pas aborder le sujet de la dépollution inévitable des mers et des océans…qui nous coutera là aussi une fortune faute de décisions aujourd’hui. Et pourtant nous savons tous qu’à très court terme il n’y aura pas de tourisme balnéaire sans mers et océans propres. C’est pour cela que le CRTL s’est engagé aux côtés de Teragir pour encourager les communes à s’engager dans le label Pavillon Bleu qui de fait est très bien représenté en Occitanie.
VA : A quoi vous a-t-il fallu renoncer ?
JP : A notre confort et à nos certitudes. Il n’y a plus aucune certitude aujourd’hui en matière de marketing touristique, mais comme on nous a appris à l’école que « le développement touristique passe obligatoirement par l’attraction des visiteurs étrangers », il faut se battre pour montrer que ce n’est pas aussi simple. Les clientèles lointaines représentent dans les régions moins de 5% du total des nuitées, elles ont, ou plutôt avaient des taux de croissance à deux chiffres c’est vrai. Mais « en face » les clientèles de proximité représentent souvent au moins un tiers de la consommation touristique et un taux de croissance annuel de 5% pour cette clientèle fera toujours plus que le taux à deux chiffres des clientèles lointaines. Alors pourquoi ne pas poser le sujet sur ces bases ? Pourquoi rester dans le fantasme qui consiste à mesurer l’attractivité des destinations au nombre de kilomètres réalisés ? Le calcul est vite fait. Et c’est encore une chance de pouvoir s’appuyer sur des chiffres. Ce qui est rarement le cas. Il faut alors avoir le courage de revenir à une certaine humilité, position ô combien difficile car elle n’est pas vendeuse, n’offre pas le selfie qu’on fait dans l’avion qui vous amène chercher des clientèles au bout du monde. Là encore il faut de l’équilibre et 2020 nous rappelle que sans cet équilibre des destinations comme Venise se sont littéralement écroulées.
VA : Faut-il que les choses se passent mal (année touristique pour le moins difficile) pour faire accepter le changement ?
JP : C’est une évidence. Le changement s’opère toujours dans la rupture, et souvent, dans le drame. Cette crise pourrait donc être positive en ce qu’elle nous engage à la réflexion et au changement. Pas facile à dire quand on voit les difficultés des entreprises de notre secteur à qui nous devons tous nos efforts et toute notre énergie, mais c’est vrai que la période, de ce point de vue, est très enrichissante intellectuellement car il faut réfléchir avant d’agir et repartir tête baissée dans le monde d’avant comme si tout allait redevenir normal. On voit fleurir nombre d’articles et de propositions intéressantes sur le « nouveau tourisme », le « tourisme d’après ». Mais n’oublions pas la mise en garde de Coluche sur le nouvel Omo, qui lave plus blanc que blanc ; il est très probable, sinon certain, que cette crise sanitaire sera suivie par d’autres crises : sanitaires, sociale, environnementale… D’où la nécessité de faire de l’équilibre notre priorité et, concernant le tourisme, notre priorité c’est que soit respecté l’équilibre entre l’intérêt du visiteur et celui du visité.
VA : Concrètement, dans les faits, un tel engagement implique quoi pour un territoire en termes de choix futurs, stratégie, investissements ?
JP : Tout d’abord d’assumer ce que l’on prétend vouloir être. Ce qui n’est pas toujours facile. Il y a des programmes qu’il faut arrêter (en en acceptant les conséquences) pour en adopter d’autres, plus justes. Tout ce qui par exemple a prévalu des décennies durant sur le tourisme alpin : cette défiscalisation à l’investissement qui s’est opérée au bénéfice de grands groupes et qui empêche aujourd’hui les locaux de vivre de leur location ou même de se loger. Tout cela pour faire venir des touristes quelques semaines seulement chaque année, et que l’on prolonge à marche forcée. C’est un véritable scandale. Il y a là des décisions courageuses à prendre. Bien sûr, ces décisions auront un impact sur l’emploi. Mais il en va ainsi de tout changement ; il faut parallèlement être inventif, créatif, entreprenant ; bref : il faut apprendre à travailler autrement. La promotion immobilière comme moteur du développement économique et touristique est devenue une aberration… catastrophique.
Enfin, il convient de prendre en compte la préservation environnementale et la question des énergies. Le développement du tourisme ne peut en aucun cas passer devant la bonne santé du territoire. Autre aberration conduisant certaines stations à investir des sommes folles dans une station d’épuration des eaux disproportionnée uniquement pour faire face au pic de fréquentation du 15 août. C’est là encore la notion d’équilibre qui doit prévaloir, sinon les habitants ne comprendraient pas que l’investissement de la station d’épuration serait plus prioritaire que la construction d’une nouvelle école … qui ne peut s’envisager qu’avec les retombées de l’économie touristique de la station. Pas simple tout ça, d’où l’intérêt d’avoir recours à l’analyse systémique.
VA : S’agit-il aussi « quelque part » de passer du quantitatif (objectifs chiffrés prioritaires) au qualitatif ?
JP : D’une certaine façon, oui ; la qualité importe et on la souhaite le plus possible. Mais attention là aussi aux excès et aux dérapages : à la fameuse « montée en gamme », à la généralisation des 3* et à ces politiques touristiques locales qui déclarent vouloir attirer une clientèle « plus cultivée » (comprenez : « ici, on ne veut pas des pauvres »). Désolé de me répéter mais là encore, qu’il s’agisse du tourisme ou de quoi que ce soit d’autre, je préfère la notion d’équilibre à celle de qualité.
VA : « Occitalité, diversité, responsabilité » sont à votre programme. Concernant le dernier pilier, quels engagements concrets sont pris ?
JP : Il est encore un peu tôt pour en parler puisque nous sommes en train de finaliser notre programme d’actions sur les enjeux du tourisme durable. C’est l’affaire de quelques semaines et il s’agira d’un engagement ambitieux et transversal, partagé par tous qui demandera forcément un peu de temps pour se mettre en place : mobilisation des équipes, persuasion des acteurs, temps d’information et de formation, puis passage à l’action concrète. Avec cet avantage d’œuvrer dans une région déjà très engagée dans la transformation de la mobilité locale, colonne vertébrale du tourisme qui se trouve toujours lié au voyage, donc au déplacement. L’engagement de la Région qui a permis de vendre 1,5 millions de billets de train à 1 € cet été est un parfait exemple des retombées positives du volontarisme politique. Le CRTL prolonge cette initiative, le but visé ? Connecter au maximum la donnée touristiques à la données transport afin de favoriser les transports collectifs pour visiter les sites touristiques de la région.
La majorité de notre offre touristique est déjà connectée aux déplacements collectifs et nous sommes actuellement en recherche d’opérateurs pour le fameux « dernier kilomètre ». On devrait arriver à quelque chose d’assez avancé (comme le sont déjà les Suisses par exemple) d’ici cet été ou à l’automne prochain et on compte bien communiquer là-dessus afin d’inciter le plus grand nombre à emprunter les transports collectifs. Quand on connaît le coût environnemental des transports individuels, ce n’est pas un combat négligeable.
Notre angle d’attaque du tourisme durable est ensuite très axé sur le social, à commencer par les populations locales à l’intention desquelles nous avons mis en place la carte Oxygène qui permet d’accéder à des sites de loisirs à des conditions financières très avantageuses. Cet encouragement à la « consommation » de proximité nous a entre autres permis d’avoir une saison touristique « moins pire » que partout ailleurs en France. Et si, dans d’autres sphères on savait compter, on réaliserait peut-être que les 40% de Français qui ne partent pas en vacances représentent une source de croissance supérieure à cette poignée de riches du bout du monde que l’on veut à tout prix attirer chez nous. « Objectif : 100 millions de visiteurs étrangers »…Quel modèle ! Quelle vision ! Évaluer la performance touristique de la nation à l’aune du nombre de visiteurs étrangers (et c’est là un ancien opérateur qui parle) est un dangereux fantasme qu’il est grand temps de dépasser. Bien sûr que la croissance de notre économie passe par la recherche de nouvelles clientèles et on s’y emploie au CRTL Occitanie avec beaucoup de talents et d’énergie, mais puisque que nous sommes beaucoup dans le en « même temps », nous nous réorganisons aussi pour accompagner les clientèles de proximité à mieux consommer leur région, à mieux la vivre tout simplement. Car à quoi bon le tourisme s’il ne sert pas à développer la qualité de vie des populations visitées ?!
VA : Un objectif tel que le vôtre implique-t-il de revoir son rapport aux acteurs de terrain, voire son modèle de gouvernance et de fonctionnement ?
JP : Par définition, les pouvoirs publics ont une certaine capacité d’entrainement. Mais pas la faculté de changer les choses sur le terrain. Une telle mobilisation générale ne peut donc en effet fonctionner que si l’on change son modèle de gouvernance. Le modèle institutionnel « classique » ayant vécu, il convient à présent de réunir tout le monde autour de la table et d’établir un échange permanent. On ne va pas claquer des doigts et dire à tout le monde : « Désormais : priorité à la clientèle de proximité ! » On va expliquer et étayer par des chiffres, des constats, puis accompagner le changement. Le plus important étant naturellement le volontarisme et l’engagement qui seront mis au service de ce désir de faire avancer les choses.
VA : En termes d’exemplarité et de reproductibilité, quels arguments vous paraissent les plus à même d’amener les autres destinations à emprunter un tel chemin ?
JP : Restons modestes. Nous n’avons aucune leçon à donner. Le problème du tourisme est celui des indicateurs : qu’est-ce que l’on mesure ? Et pour savoir ce que l’on va mesurer, encore faut-il savoir ce que l’on souhaite atteindre : quelle est notre but, notre mission ?… Dans notre région, des engagements personnels, collectifs et politiques forts ont trouvé à s’accorder en matière d’indicateur prioritaire sur la satisfaction de l’habitant : pas de développement touristique sans développement ni amélioration de la vie locale : nouveaux équipements et services, nouvelles possibilités. Et surtout pas de développement touristique s’opérant au détriment du local comme on a pu le voir à Barcelone ou Venise. Sachant que tout est lié : les 1,5 millions de billets de train à 1€ vendus cet été ayant non seulement contribué à faciliter la mobilité du plus grand nombre, mais les économies faites sur le coût des transports permet également de faire marcher l’économie touristique locale tout en diminuer le rejet de gaz à effet de serre… cercle vertueux.
VA : Sentez-vous honnêtement un regain d’adhésion, de motivation et de fierté des équipes, voire de la population à se retrouver « engagés » par une telle feuille de route ?
JP : Clairement oui. Concernant les équipes en tout cas. Pour ce qui est de la population, nous verrons à terme. Nous avons fait intervenir l’Office de Tourisme de Nouvelle-Zélande dans le cadre de nos journées partenariales qui nous a présenté sa stratégie et son programme de tourisme durable. Comme nous le disions tout à l’heure ils sont plutôt en avance de ce côté (nous en reparlerons sur VA, ndlr). Et j’ai alors pu sentir au sein de nos équipes le même sentiment de fierté que celui qui habitent nos collègues Néo-Zélandais. Un travail de longue haleine nous attend encore mais nous avons la chance d’opérer sur un territoire, l’Occitanie, présentant déjà les produits du terroir considérés comme les plus qualitatifs d’Europe. Le tourisme développé ici doit donc être à la mesure de cette qualité locale et contribuer à sa préservation ainsi qu’à celles des services offerts sur le territoire. La boucle sera ainsi bouclée et l’attractivité rendue plus forte encore.
VA : De quoi n’a-t-on pas parlé qui soit important à vos yeux ?
Le sujet de l’engagement dans un tourisme durable n’est ni un sujet à la mode ni une obligation, il s’agit simplement de rechercher une performance globale : économique, sociale et environnementale, basée forcément sur de nouveaux indicateurs. Ce qui me motive, c’est de montrer que l’on peut faire Autrement. Que cet Autrement est un mieux et qu’il passe forcément par une vision sociale. N’oublions pas que« le plus beau voyage c’est d’aller de soi à soi en passant par les autres ». A terme, on reviendra inévitablement à une relocalisation de la consommation. Le premier bilan de notre carte Oxygène a déjà montré qu’elle avait permis à des gens très modestes de pratiquer des loisirs demeurés jusque-là inaccessibles : 70.000 personnes en ont ainsi profité cette première année, et les équipes sont motivées comme jamais pour la saison 2 de la carte OCC’ygène. Une sympathique alternative à l’hypnose Netflix de mon point de vue. Et le fait de constater que le rouage « tourisme durable » fait également bouger le rouage « développement durable » et, au-delà, une partie des paradigmes actuels, enrichit considérablement la vision, la motivation et la pratique de notre travail.
Par Jerome Bourgine
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Dans cet esprit de tourisme durable, plus propre et respectueux de environnement le vélo n’est pas cité (sauf erreur de ma part). Avec le train,le vélo permet d’aller travailler, se déplacer pour des balades de loisir ou pour du tourisme à vélo itinérant ou pas. Un schéma régional des véloroutes et voies vertes entrerait totalement dans la démarche saine de « voyager autrement ». La région semble ne pas en avoir tout en ayant de gros atouts Canal du Midi, EV8 méditerranée à vélo, EV17 Via-Rhôna…. Ce sujet sera t il abordé