Greenpeace sort un guide du voyage sans avion
S’il y a bien un moyen de transport qui plombe notre bilan carbone, c’est l’avion. Hors, pour beaucoup, il est synonyme de vacances exotiques et peu coûteuses, et donc perçu comme indispensable. Greenpeace tente de nous prouver le contraire avec son guide intitulé « 41 idées de vacances écolo », disponible gratuitement sur le site de l’ONG. Oui, de belles destinations sans avion, c’est possible !
En début de guide, Greenpeace nous rappelle les faits par des chiffres : un trajet Paris-Milan émet 2,8kg de CO2 en train, contre 147kg en avion. Difficile de faire plus éloquent. La bonne nouvelle, c’est qu’un trajet Paris-Milan en train, c’est possible ! Tout comme se rendre au Royaume-Uni, en Slovénie, le Danemark ou encore l’Espagne sans passer par la voie des airs. Et n’oublions pas la France !
De quelques jours à une semaine
On oublie parfois qu’il peut être aisé de se dépayser près de chez soi… Changer d’air n’est pas synonyme de partir au bout du monde. C’est pourquoi Greenpeace nous propose de (re)découvrir la France avec des destinations magiques comme les volcans d’Auvergne, la vallée d’Osseux, la vallée des Merveilles ou encore la presqu’île de Crozon. Des paysages magnifiques, plus ou moins touristiques, que l’on peut savourer à seulement quelques heures de train de son domicile.
Pour chaque destination, le guide explique en effet la marche à suivre. Le petit paragraphe « Comment s’y rendre » détaille quel train prendre, au départ de quelle gare… Avec des indications de durée et, parfois, de tarifs (avec des astuces pour trouver des billets peu chers).
Plus au Sud, Barcelone et Saint Sébastien feront le bonheur des amoureux de l’Espagne, tandis que ceux qui préfèrent le Nord pourront se tourner vers Bruges, Londres (dont le centre est plus rapide à atteindre via l’Eurostar qu’en avion), Cologne ou encore Amsterdam. Des destinations qui ne se trouvent généralement pas à plus d’une correspondance de Paris.
Une semaine et plus
Pour les séjours un peu plus longs – ceux qui sont prêts à passer quelques heures à voir défiler les paysages – le guide propose des destinations plus lointaines, ou qui méritent une découverte plus prolongée.
C’est le cas, par exemple, de l’Ecosse. Après avoir pris l’Eurostar pour Londres, les chemins de fer britanniques vous mèneront jusqu’à Glasgow, d’où l’on peut emprunter la West Highland Line. Considérée comme l’une des lignes les plus pittoresques au monde, elle traverse toute l’Ecosse côté ouest, avec 4 escales et la possibilité de faire des haltes d’une ou plusieurs nuits pour y explorer les environs. Et c’est bien dans ce genre de voyage que le train prend tout son sens : on ne se rend plus d’un point A à un point B, mais on profite du déplacement en lui-même. Quoi de plus formidable que de longer les lochs et traverser les sublimes paysages écossais en prenant son temps et en pouvant coller son nez à la fenêtre ?…
Les amoureux de la mer et du soleil préfèreront sans doute des destinations comme la Sardaigne ou les Baléares, que l’on atteint en ferry depuis les côtes françaises. Plutôt montagne ? Rendez-vous dans les Alpes suisses ou le Tyrol autrichien ! Le paradis pour les randonneurs et amoureux de nature, qui pourront profiter de paysages bruts à couper le souffle, sans avoir à se sentir coupable d’avoir pris l’avion pour s’y rendre…
Au-delà de 3 semaines
Plus on part longtemps, moins on est stressé (en général !) par le fait de réaliser le trajet le plus court possible pour arriver à destination. Ces voyages de 3 semaines et plus demandent un peu d’organisation, d’anticipation et de patience pour profiter de tarifs corrects, mais le résultat en vaut la peine.
Saviez-vous qu’Istanbul était accessible en train ? Certes, cela se mérite car il ne faut pas moins de trois trains de nuits pour y accéder, mais c’est aussi ça, voyager ! Le déplacement se transforme en expérience à elle-seule et permet souvent de vivre des expériences inoubliables – ainsi que de faire des rencontres étonnantes ou enrichissantes.
La mer baltique, la Norvège, la Grèce ou la Roumanie sont également des destinations accessibles en prenant trains de nuit et/ou ferrys. Il faut admettre que se rendre en Transylvanie par le train, et la traverser via les chemins de fer locaux… ça ne manque pas de charme !
Oui, mais… le train reste deux fois plus cher que l’avion
Malheureusement, il existe toujours une ombre au tableau, et elle n’est pas négligeable : Greenpeace rappelle dans un article récent que le train reste un moyen de transport coûteux. La France n’est pas la seule coupable, même si elle fait partie des plus mauvais élèves ; à l’échelle européenne, un trajet identique est en moyenne deux fois plus cher en train qu’en avion. Une petite aberration à notre époque où nous tentons de trouver des moyens tangibles de réduire notre impact carbone…
L’ONG propose, suite à cette étude, différentes mesures à prendre pour remédier à la situation et rendre de nouveau le train accessible à tous. Diriger les aides vers les transports bas-carbone et augmenter les taxes sur les trajets aériens font partie des mesures les plus « évidentes », mais qui sont malheureusement loin d’être gagnées…
A nous, en attendant, de faire l’effort de modifier nos habitudes de voyage. Partir moins loin, un peu moins longtemps, mais mieux… Il existe des solutions, que l’on peut réussir à trouver à prix accessibles. Greenpeace les détaille dans son guide et ouvre également d’autres portes pour… voyager autrement !
Le guide « 41 idées de vacances écolo » est édité au format PDF. Cet outil vous permet de convertir facilement les fichiers en PDF.
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