Choisissez un master en tourisme… durable !
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L’Institut de Géographie et Durabilité de l’Université de Lausanne propose depuis plus de dix ans un master en études du tourisme. Prodigué dans un campus idylliquement situé au cœur des montagnes du Valais, cet enseignement fait la part belle à la durabilité et aux échanges avec les socio-professionnels. Rencontre avec son coordinateur, Christophe Clivaz…
Voyageons Autrement : Christophe Clivaz, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Christophe Clivaz : Politologue, professeur à l’Institut de géographie et durabilité de l’Université de Lausanne, je suis le coordinateur du MET, notre Master en Etudes du Tourisme, dont les inscriptions pour la 14ème volée sont ouvertes jusqu’au 30 avril 2022.
VA : Ce MET, comment le présenter en quelques mots ?
CC : C’est un master qui s’adresse à tous les étudiants qui ont terminé un bachelor en sciences sociales et humaines et qui souhaitent comprendre le phénomène touristique. Ce dernier est abordé de manière interdisciplinaire en mobilisant les apports de la géographie, de l’économie, de l’anthropologie, de la sociologie, des sciences politiques, de l’histoire et du marketing. Le master se veut aussi transdisciplinaire en accordant une place importante aux échanges avec les acteurs du terrain et aux travaux réalisés pour et avec ces acteurs.
VA : Vers quels métiers ce master conduit-il ?
CC : Généraliste, il peut déboucher sur la plupart des métiers du tourisme, en Suisse aussi bien qu’en France (nous avons chaque année des étudiants français). Nous voulons former les futurs cadres du secteur du tourisme en leur donnant les outils analytiques pour comprendre les défis actuels de ce secteur comme par exemple les changements climatiques, la transition écologique, la numérisation, l’évolution des pratiques touristiques ou encore la valorisation des ressources touristiques endogènes. Comprendre mais aussi explorer des pistes de solutions car notre objectif est de former des étudiants qui seront des moteurs du changement dans ce domaine en constante évolution et aujourd’hui encore fortement impacté par la crise du COVID-19.
Concrètement, nos étudiants travaillent par exemple dans des organismes de promotion des destinations, des services de l’Etat, des parcs naturels régionaux, des ONG, des agences de voyage, des bureaux d’aménagement ou dans le secteur de l’événementiel et certains créent aussi leur propre entreprise.
VA : Quels sont les atouts majeurs de ce master, ses points forts ?
CC : Son interdisciplinarité et sa conception professionnalisante qui se concrétise via les très nombreux échanges et liens créés avec les professionnels. Arrivés au quatrième semestre, les étudiants ont de plus le choix entre la rédaction d’un mémoire de recherche ou un stage de minimum trois mois couplé à un mémoire plus court lié au stage. La grande majorité d’entre eux choisissent ce plongeon dans la pratique, le concret. Et en sortent ravis. En plus de cela, nous organisons un stage de terrain d’une semaine à l’étranger : Maroc, Ghana, Portugal, Allemagne… ou le Jura en période Covid. Cette confrontation avec un contexte culturel différent agrémentée de travaux pratiques sur place est également très appréciée. Enfin les volées comptent en moyenne une quinzaine d’étudiants, ce qui permet d’avoir un encadrement de qualité par l’équipe pédagogique.
VA : De quelle manière se déroule l’enseignement ?
CC : Chaque enseignement est dispensé sous forme de cours et de séminaires, généralement sur une demi-journée. La partie magistrale de l’enseignement a été ramenée au strict nécessaire pour pouvoir se concentrer sur une interaction plus grande et plus apprenante : discussions, travaux concrets, visites de terrain, interventions d’acteurs touristiques… la part accordée aux travaux de groupe et à la collaboration est importante puisque c’est ainsi que cela se passera ensuite dans le monde professionnel.
VA : Le fait de suivre cet enseignement dans le (merveilleux) cadre naturel qui est le vôtre, cela ajoute quelque chose ?
CC : De la sérénité et du bien-être. Nous sommes situés à Sion, au cœur des montagnes du Valais, dans un petit campus à taille humaine permettant de nombreux contacts entre étudiants, mais aussi entre les étudiants et leurs enseignants-chercheurs. Et nous sommes entourés d’acteurs du tourisme très dynamiques et de nombreux sites touristiques, entre stations de sports d’hiver et petites villes historiques. Compte-tenu de notre situation géographique, les questions liées au tourisme en montagne sont particulièrement abordées, ce qui n’empêche pas le master de traiter aussi des enjeux du tourisme urbain ou balnéaire.
VA : Quelle part est-elle faite dans ce master à un tourisme plus durable, responsable ?
CC : La durabilité, et ses différentes composantes écologiques, sociales, économiques et de gouvernance, constitue le fil rouge de la formation et « infuse » l’ensemble des enseignements. Un indispensable regard critique est porté sur les pratiques touristiques passées et actuelles. L’enjeu est de trouver les solutions qui permettent au tourisme à la fois d’être viable économiquement, d’être économe en consommation de ressource et en émission de gaz à effet de serre et de profiter en priorité aux employés du secteur et plus généralement au territoire d’accueil.
VA : Pouvez-vous nous dire un mot du groupe de recherche « Culture et natures du tourisme » à l’œuvre dans l’Institut ?
CC : Ce groupe d’une vingtaine de chercheurs mène de nombreux travaux sur le tourisme avec des questionnements et des terrains très variés. L’avantage pour la formation, c’est que les enseignants-chercheurs ainsi que les doctorants qui y sont rattachés viennent présenter leurs travaux pendant les cours. Je travaille par exemple en ce moment sur un projet portant sur l’avenir des refuges de montagne, leur adaptation au changement climatique et aux attentes de la clientèle. J’ai aussi un collègue, Mathis Stock, qui a un projet de recherche sur la manière dont on élabore les statistiques du tourisme dans des villes comme Venise ou Lyon. Dans les deux cas les enjeux méthodologiques comme bien sûr les résultats alimentent les cours donnés et nous cherchons aussi, quand cela est possible, à associer les étudiants à certains travaux de collecte et de traitement de données.
Par Jerome Bourgine
Ecrire et voyager. Voyager et écrire... Depuis 50 ans.
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