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L’autostop aujourd’hui : économique, solidaire et écolo

| Publié le 2 octobre 2020
             

Depuis quelques années, l’autostop vit un petit « revival », notamment grâce à des initiatives locales et le développement de plateformes qui permettent aux stoppeurs de se mettre en réseau. A l’heure où le co-voiturage fait partie de nos moeurs de déplacement, qu’en est-il de l’auto-stop ? Enquête.

© Domaine public

Petite histoire de l’autostop

Il se pourrait bien que la pratique de l’autostop remonte à l’invention de l’automobile mais elle s’est surtout démocratisée dans les années 60 et 70 pour des raisons économiques mais aussi pour suivre les traces d’icônes telles que Jack Kerouac ou Jim Morrisson, puis de baby boomers et autres babacools en quête de découvertes et d’aventures. La démocratisation de la voiture individuelle, quelques faits divers relatant de malheureuses voire sordides expériences d’autostop, puis le développement du co-voiturage ont réduit sa pratique à de moins en moins de pouces… Combien de fois n’avons-nous pas entendu de nos aînés : « Ne prends pas d’autostoppeurs, c’est dangereux » ou, vice versa, « surtout ne fais pas d’autostop, c’est dangereux  » ? Bref, d’un côté comme de l’autre du pouce, l’expérience du stop était fortement déconseillée ces trente dernières années

Autostop en Californie dans les années 40 © Domaine public

L’autostop se réinvente avec le numérique

Puis l’internet est arrivé. En 2006, un Néerlandais, Kasper Souren dit Guaka, crée avec deux collaborateurs Hitchwiki, le « wikipedia de l’autostop« . Leur idée : partager gratuitement des articles, des conseils, des lieux et des spots propices à l’autostop partout dans le monde. Au fil des années, les articles et les infos se sont accumulés et des communautés se sont même formées. Hitchwiki met aussi en avant le fait que l’autostop peut aussi être un prétexte pour voyager ensemble et accessoirement aider à passer le temps d’attente sur les aires d’autoroute !

© Domaine public

Une solution de déplacement locale

Mais retournons au motif principal de la pratique de l’autostop : les difficultés à se déplacer pour différentes raisons – économiques, pénurie de transports en commun, isolement rural… –. Pour y palier, des plateformes se sont créées telles que Rézo Pouce dans le Tarn-et-Garonne. « L’idée originelle est née en 2010 à Moissac, où un des élus, Alain Jean, a réuni un groupe de réflexion pour trouver une solution aux difficultés de mobilité de certains habitants« , explique Tony Sabatier, chargé de communication à Rezo Pouce. Il poursuit : « L’idée de réhabiliter l’autostop en formalisant sa pratique a germé. Cette idée a été concrétisée à travers une association appelée Covoiturons sur le Pouce. Devant l’intérêt d’autres collectivités, la SCIC Rezo Pouce est née en 2015 afin de dupliquer le concept partout en France ». Concrètement, il s’agit d’un réseau solidaire pour partager les trajets du quotidien entre voisins grâce à l’application et à des « Arrêts sur le Pouce » fonctionnant comme des arrêts de bus. 

Point d’autostop à Alzon dans le Gard © Domaine public

L’autostop comme lien social 

Au-delà du partage des trajets entre voisins, Rézo Pouce a aussi développé Rézo Séniors pour les personnes âgées rencontrant des difficultés dans leurs déplacements du quotidien. Des conducteurs solidaires s’engagent en effet à les accompagner pour de courts trajets chez le médecin ou encore pour faire leurs courses. « Mais l’autostop souffre toujours d’idées reçues telles que la peur de l’autre. C’est pour cela que pour s’inscrire à Rézo Pouce, il est nécessaire de fournir une copie d’une pièce d’identité. De plus, les Arrêts sur le Pouce renforcent aussi l’idée de sécurité », précise Tony qui tient aussi à mettre en avant le lien social : « Notre souhait est de rendre le stop accessible à tous et de créer une communauté de voisins qui s’entraident pour leurs trajets. Nous sommes donc aussi des créateurs de lien social ». 

Idéal pour les trajets de proximité © Elisabeth Blanchet

Un choix écolo de déplacement dans le « panel des solutions ». 

A tous les avantages de l’autostop s’ajoute aussi naturellement la protection de l’environnement. D’autre part, « même s’il reste réservé à des initiés ou à une utilisation « loisirs », rien n’interdit de croire qu’une résurgence de l’autostop puisse survenir« , conclut Tony Sabatier. « La prise de conscience écologique d’une grande partie de la population et le besoin de créer du lien social peuvent très bien booster sa pratique ». Il parle aussi du concept de « panel des solutions » qui consiste à donner du choix aux usagers. Il n’est pas question de concurrencer les transports en commun, le vélo, le train, les transports à la demande ou même le co-voiturage mais d’apporter une solution supplémentaire et complémentaire.


L’autostop aujourd’hui : économique, solidaire et écolo | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Elisabeth Blanchet
Ancienne prof de maths, je me suis reconvertie dans le photo journalisme en 2003 à Londres où je vivais. J’ai travaillé pour différents magazines dont Time Out London et j’ai développé des projets à longs termes dont un sujet les préfabriqués d’après-guerre, une véritable obsession qui perdure, les Irish Travellers -nomades Irlandais- dans le monde, les orphelins de Ceausescu - je suis des jeunes qui ont grandi dans les orphelinats du dictateur depuis 25 ans -. Je voyage beaucoup et j’adore raconter des histoires en photo, avec des mots, en filmant, en enregistrant… Des histoires de lieux, de découvertes mais surtout de gens. Destinations de cœur : Royaume-Uni, Irlande, Laponie, Russie, Etats-Unis, Balkans, Irlande, Lewis & Harris Coup de cœur tourisme responsable : Caravan, le Tiny House Hotel de Portland, Oregon – Mon livre de voyage : L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier – Le livre que je ne prends jamais en voyage : L’oeuvre complète de Proust à cause du poids – Une petite phrase qui parle à mon cœur de voyageur : « Home is where you park it »
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