Une belle dernière journée d’école à Bolquère
C’est en beauté que la ville de Bolquère dans les Pyrénées Orientales a terminé son année scolaire. Les enfants des écoles étaient conviés à des activités invitant les enfants de l’école à des ateliers pédagogiques en lien avec la nature et la transfrontalièrité. Entre pêche à la mouche et courses d’orientation, la journée du 6 juillet fut aussi marquée par l’arrivée de la course cycliste Haute route Pyrénées au pied des pistes, dans une ambiance de fêtes avec stands de produits locaux et animations. Retour sur une belle journée en montagne.
Pêche et ateliers nature autour de l’étang du Ticou
Il est 10h mardi 6 juillet, c’est le dernier jour d’école et tous les enfants de l’école de Bolquère en Cerdagne font presque l’école buissonnière ! Réunis autour de l’étang du Ticou, la plupart des futurs petits vacanciers participent à des ateliers autour de la découverte de la nature. « C’est la mairie et la CCI qui nous ont sollicités pour cette journée en conjonction avec l’arrivée de la Haute Course Pyrénées, explique Sylvie Martin, directrice de l’école de Bolquère, on a donc décidé conjointement d’organiser des activités autour de l’écologie comme la pêche à la mouche, l’entomologie, un rally photo« … Par groupes, lors de cette journée également co-organisée et co-financée par la CCI via le projet transfrontalier EPIREMED – Expériences Pyrénéennes, Emotions Méditerranéennes –, les enfants vont d’un atelier à l’autre. A l’un, ils s’instruisent sur les insectes, à l’autre, ils apprennent à fabriquer des mouches artificielles, et surtout, ils se forment à la pêche à la mouche. « L’idée, c’est de faire comprendre aux enfants qu’avec tous les changements climatiques qui s’opèrent actuellement dans le milieu naturel, il est important de le respecter et surtout de faire attention aux poissons sauvages« , explique Marc Ribot, président de l’AAPPMA de Font-Romeu et guide de pêche dans les lacs et les rivières d’altitude. Pour cette matinée de pêche, Marc explique que grâce au soutien de la fédération départementale et à la CCI, des truites ont pu être déversées dans l’étang pour que les enfants puissent pêcher.
« Pablo, lève ta canne, et tu fais midi, 10h, midi, 10h, comme ça ! », lance Marc à un des enfants du groupe des petits. Il s’exécute et attend : « Ça ne mord pas pour l’instant mais j’ai appris quelque chose : il ne faut pas baisser la canne d’un coup, sinon ça va faire peur aux poissons« . Puis Marc explique aux enfants que même si on apprécie de manger un poisson de temps en temps, c’est aussi bien de le rejeter dans son élément naturel : « Si on prend un poisson, on le décroche délicatement et on le remet à l’eau tout aussi délicatement. Quand on le voit repartir, c’est une autre approche de la pêche« , dit-il aux enfants qui l’écoute attentivement avec cette pointe d’impatience de pouvoir lancer la canne chacun leur tour.
A l’atelier de fabrication des mouches artificielles, l’attention est aussi au rendez-vous. Les enfants sont ravis de découvrir cette activité dont la plupart ne connaissaient pas l’existence. Fabrice, qui anime l’atelier, n’hésite pas à faire participer les enfants. « J’adore, c’est super, juste un peu dur quand il faut mettre les petites plumes », révèle une élève de CM2.
Tandis que les plus petits sont embarqués dans un rally photo – orchestré par Jocelyne Bonnet, coordinatrice du projet EPIREMED à la CCI -, et d’autres suivent un atelier d’entomologie, Sylvie revient sur le but de cette belle journée d’école buissonnière : « L’idée c’est que chaque enfant repère le milieu, essaye de s’orienter, de connaître la faune et la flore autour de lui ».
Une course d’orientation ludique et pédagogique
Et pour atteindre ce but, pas étonnant que l’école et la mairie aient pensé à organiser une course d’orientation pour les enfants. Mais attention, il ne s’agit pas d’une course comme les autres, combinant activité physique, ludique et pédagogique tout en s’appuyant sur la technologie. « Les enfants, on va faire des mathématiques ! », lance Fred Maugery, éducateur sportif. Pas très sympa pour un dernier jour d’école. Il garde pourtant toute l’attention des enfants qui sont impatients d’en savoir plus. Ils commencent par choisir chacun leur nom d’animal puis Fred leur donne une carte. Les plots du parcours sont représentés dessus. Les enfants doivent faire un petit calcul, trouver un chiffre correspondant au numéro de la borne à bipper sur le terrain. Ils doivent ainsi suivre un cheminement et le parcourir au plus vite. Sur le terrain, les enfants s’agitent, d’un plot à l’autre et retournent voir Fred qui derrière son portable, rend son verdict.
« Ce nouveau type de course d’orientation s’appelle Learn’O. C’est un éducateur sportif, Thierry Blondeau, qui a eu l’idée d’utiliser le même type de bornes que celles des courses d’orientation internationales. Il a juste modifié le logiciel pour en faire quelque chose de ludique et pédagogique à la fois. On peut faire des maths, de la conjugaison, de l’écriture, de l’anglais, géométrie« , explique Fred avant d’enchainer sur une autre course, basée sur la reconnaissance des drapeaux des pays du monde. Les enfants adorent.
Arrivée de la Haute Course Pyrénées et fête à Pyrénées 2000
Vient l’heure bien méritée de la pause pique-nique. En bas des pistes de la station de ski Pyrénées 2000 à quelques kilomètres de l’étang du Ticou, une certaine agitation se fait sentir. Les stands se montent en vue de l’arrivée de la deuxième étape de la course cycliste Haute Route Pyrénées. Course transfrontalière, partie de Gérone et qui finit à Pau, elle amène les cyclistes amateurs sur les cols les plus mythiques des Pyrénées… Cet après-midi, outre les stands sportifs et d’accueil de la course, des producteurs locaux sont aussi au rendez-vous pour promouvoir et partager leurs produits du terroir innovants. Parmi eux, Abies Lagrimus, une entreprise qui élabore depuis 2013 du sirop de sapin bio à partir de produits naturels, ainsi que d’excellents produits dérivés gastronomiques et de bien-être. A ses côtés, Eric Marcer, producteur de fruits et légumes bio à 3A Bio de France, propose un produit unique : du jus de baie de goji, cultivée sur ses terres. Il devient vite débordé quand les enfants des écoles, revenus de leur pique-nique déboulent sur la place pour accueillir les coureurs qui ne sont plus qu’à quelques dizaines de minutes de l’arrivée. Eric leur fait goûter cette boisson probablement inconnue de tous. Certains aiment, d’autres non. Il faut s’habituer à ce nouveau goût de baie, que l’on croirait venir d’Asie, mais qui est à l’origine, un fruit du pourtour méditerranéen.
Au son des chants catalans du chanteur Eric El Catala, les enfants se laissent divertir et embarquer dans des chansons tandis que les cyclistes arrivent, les uns après les autres, applaudis par les enfants et le public. La fête continue avec l’arrivée toute en hauteur des Géants des Angles, Els gegants, un couple de grandes marionnettes sur échasses , Aude – comme la rivière – et LLaret – comme le mont -, qui se baladent sur la place, une tradition catalane qui fascine fatalement les enfants. Après une telle journée, les enfants rêveront de revenir à l’école.
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Par Elisabeth Blanchet
Ancienne prof de maths, je me suis reconvertie dans le photo journalisme en 2003 à Londres où je vivais. J’ai travaillé pour différents magazines dont Time Out London et j’ai développé des projets à longs termes dont un sujet les préfabriqués d’après-guerre, une véritable obsession qui perdure, les Irish Travellers -nomades Irlandais- dans le monde, les orphelins de Ceausescu - je suis des jeunes qui ont grandi dans les orphelinats du dictateur depuis 25 ans -. Je voyage beaucoup et j’adore raconter des histoires en photo, avec des mots, en filmant, en enregistrant… Des histoires de lieux, de découvertes mais surtout de gens. Destinations de cœur : Royaume-Uni, Irlande, Laponie, Russie, Etats-Unis, Balkans, Irlande, Lewis & Harris Coup de cœur tourisme responsable : Caravan, le Tiny House Hotel de Portland, Oregon – Mon livre de voyage : L’Usage du Monde de Nicolas Bouvier – Le livre que je ne prends jamais en voyage : L’oeuvre complète de Proust à cause du poids – Une petite phrase qui parle à mon cœur de voyageur : « Home is where you park it »
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