Whale Watching : peut-on s’approcher des baleines sans leur nuire ?
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L’observation des cétacés, ou whale watching, est une activité touristique courante et lucrative dans de nombreux pays. Comment résister à l’envie de partir en mer à la découverte des baleines ou d’aller nager avec les dauphins ? Les compagnies qui proposent ces sorties sont pléthores, et les pratiques, parfois douteuses. Dès lors, comment s’assurer qu’une telle sortie n’est pas synonyme de nuisance pour les animaux ?
Une pratique touristique lucrative
Le Whale Watching est une activité touristique courante, pratiquée dans de nombreux pays vivant en partie de l’activité maritime. De l’Islande à l’Afrique du Sud en passant par la France, l’observation des cétacés est un « business » à part entière dont l’apparition remonterait aux années 1970, aux Etats-Unis. Une initiative de départ potentiellement louable, l’objectif étant alors, notamment, d’observer les cétacés dans leur milieu naturel plutôt qu’au sein de marinelands. Un argument toujours valable aujourd’hui et défendu par l’association IFAW (International Fund for Animal Welfare), qui tente de développer l’observation durable en pleine nature en contrepartie de l’arrêt définitif des cétacés en captivité.
Les derniers chiffres officiels datant 2009, il est difficile d’évaluer le nombre de touristes annuels ayant participé à une activité de whale watching – mais s’ils étaient estimés à 13 millions en 2009, il y a fort à parier que le chiffre ait augmenté depuis, puisque c’est le cas de l’activité, qui ne cesse de croître. La demande étant (très) présente, l’offre s’adapte ! Rien qu’en Méditerranée au départ de la France, plusieurs dizaines de compagnies existent…
S’opposent alors les compagnies s’appliquant à faire leur travail dans le respect de l’animal, et les autres, moins scrupuleuses, qui y voient d’abord la source de profit… au détriment du reste.
Des règles d’observation à respecter
Face au développement un peu anarchique des opérateurs au cours des années 2000, plusieurs pays ont décidé de mettre en place un « code de bonne conduite ». L’objectif ? Que les compagnies respectent des règles d’observation afin de ne pas nuire aux cétacés. En effet, une surabondance d’opérateurs au même endroit, une approche trop frontale avec les animaux ou encore le fait de ne pas couper les moteurs sont sources de stress pour les mammifères marins.
En France (mer Méditerranée et Mayotte), le label High Quality Whale-Watching a vu le jour en 2014. Côté île de la Réunion, une charte pour une « approche et observation respectueuse » est mise à jour régulièrement par les acteurs du secteur, qui encouragent les touristes à la signer. Au Canada, perturber un mammifère marin à l’état sauvage est interdit par la loi, et des règles de distance sont imposées à tous les bateaux. Il est même encouragé de signaler aux autorités toute embarcation ne respectant par la loi.
Parmi les règles de base se trouve la distance à respecter avec les cétacés (100m et plus), un nombre limité de bateaux par zone d’observation, une vitesse régulière puis l’arrêt du moteur, une durée d’observation limitée dans le temps ou encore l’interdiction de plonger. Les opérateurs ont également pour mission de sensibiliser les touristes à la protection des cétacés et à leur environnement, certains d’entre eux participant parallèlement à des programmes de recherche et de conservation.
Chaque touriste a un rôle à jouer
Toutefois, force est de constater que d’un pays à l’autre, ces codes sont bien souvent tributaires du bon vouloir de chaque compagnie. Une partie d’entre elles ne signe rien, une autre signe mais, une fois en mer… semble les avoir oubliés ! C’est la raison pour laquelle certains pays ont été contraints de mettre en place des équipes de surveillance, comme sur l’île de la Réunion avec le programme « Quiétude ». Des équipes à terre et sur mer veillent ainsi à ce que les animaux soient respectés. Même si leurs actions ne peuvent couvrir les activités des uns et des autres de manière exhaustive, elles permettent toutefois quelques piqûres de rappel non négligeables.
Enfin, chaque touriste a un rôle à jouer. N’embarquez jamais avec une compagnie qui vous propose de plonger et d’approcher les cétacés de près (voire de les toucher !). Assurez-vous de partir en observation avec un opérateur engagé, scrupuleux des règles et s’appliquant à les faire respecter. Car si l’on souhaite que l’observation des cétacés en milieu sauvage reste possible, respectons leurs besoins et modes de vie pour ne pas les faire fuir ou les empêcher de se reproduire !
Et si l’observation utile des baleines vous intéresse, n’hésitez pas à embarquer auprès de compagnies en charge de leur préservation au travers de missions d’éco-volontariat.
Par Mélusine Lau
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