Quatre jours par monts et vaux
Le circuit proposé par Lozère tourisme couvre autour de 200 kilomètres. A parcourir en quatre jours, avec des altitudes s’échelonnant de 900 à 1600 mètres. Avant la plongée dans les gorges du Tarn (470 mètres).
Langogne – Châteauneuf-de-Randon (38,3km)
Samedi, jour de marché à Langogne. Le cœur de la cité bat sous une halle vénérable et dans les rues voisines. La saison des fraises se termine. Les abricots, bien murs, prennent le relais. Un boulanger vend son pain à la coupe. Des producteurs vantent les saveurs et la diversité de leurs fromages. La petite ville entame la journée dans une ambiance estivale.
Quant à nous, impossible de nous engager sur les chemins de notre première étape faute de…vélos. Un contretemps a empêché l’acheminement de nos machines.
Qu’à cela ne tienne ! Le première étape se fait en voiture jusqu’à Chaudeyrac, un village proche de l’itinéraire VTT . Puis à pied, dans un écrin de prairies fraîchement fauchées, de pâturages, de bosquets. La Margeride salue notre persévérance et dévoile ses naturels attraits. Rien que pour nous. Ou presque.
La grimpette finale accède à la place de Châteauneuf-de- Randon. Là ou le Connétable et guerrier Bertrand Du Guesclin, héros de la guerre de Cent Ans, a livré sa dernière bataille (13 juillet 1380).
Châteauneuf-de-Randon – Bagnols-les-Bains (59,6 km)
Nous enfourchons nos VTT – livrés la veille au soir – pour monter au col du Cheval-Mort (1453m) et rejoindre la Grande Traversée du Massif Central. Au passage, nous apercevons « la Baraque » où a vécu Léo Ferré. Par de longues pistes forestières, nous gagnons le lac de Charpal, une retenue qui alimente la ville de Mende en eau potable. L’itinéraire, souvent ombragé, descend vers Laubert. Puis les mollets et l’assistance électrique affrontent une montée tonique qui mène à un large plateau et une… leçon de géographie. En grandeur nature. Une pierre dressée au bord de la nationale 88 marque le point de convergence des bassins versants de la Loire, de la Garonne et du Rhône. Le massif Central et notamment la Lozère méritent bien l’appellation de château d’eau de la France.
La descente par des chemins caillouteux dans la vallée du Lot n’est guère aisée pour les vététistes non aguerris. Elle passe au pied des ruines -en cours de consolidation- du château du Tournel.
Bagnols-les-Bains – Le-Pont-de-Montvert (45 km)
La station thermale se niche dans un massif schisteux. Les maisons s’accrochent aux parois de roche noire. Pour l’ascension du Mont-Lozère, la GTMC emprunte sentiers et chemins en pente douce.
C’est incontestablement l’étape la plus bucolique de notre itinéraire. Aux tronçons forestiers, succèdent des vastes prairies où les troupeaux de race Aubrac passent la belle saison. Les panoramas vers le Causse Méjean et le massif de l’Aigoual sont splendides. Un vent de sud-est tempère agréablement les rayons de l’astre du jour. La longue descente, sans le moindre coup de pédale, rejoint les rives du Tarn, à Pont-de-Montvert. Petites plages et terrasses ombragées retiennent les visiteurs et randonneurs. A l’instar de l’écrivain Robert-Louis Stevenson (L’île aux trésors…) qui a fait étape dans cette localité en 1878.
Pont-de-Montvert – Florac- Sainte-Enimie (57,2 km)
Cette étape longue, technique ravit les vététistes confirmés. Elle est tracée sur la rive gauche du Tarn. Plusieurs ponts permettent aux randonneurs moins véloces de rallier Sainte-Enimie par de paisibles routes départementales. De disposer d’un peu plus de temps pour apprécier l’un des Plus beaux Villages de France. Et admirer les eaux limpides et bleues de la source de la Burle. Des eaux chargées en sel de cuivre qui, selon la légende, ont guéri de la lèpre une princesse mérovingienne. C’était sainte Enimie.
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Un bonheur, le récit de cette escapade sportive et touristique. Merci pour ton regard Daniel, sur les choses et les gens, sur l’aimable faune croisée par monts et par vaux, par veaux et vaches Aubrac aussi.