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Le Kazakhstan : entre steppes et montagnes

| Publié le 7 septembre 2019
Thèmatique :  Bons plans   Espaces protégés   Guides   Routes du Monde 
             

La destination Kazakhstan étonne, interroge. Pourquoi partir là-bas ? Est-ce que ça ne craint pas trop ? Sans trop se poser de questions, nous avons traversé cet immense pays avec notre sac à dos et notre tente en trois semaines. Un périple difficile pendant lequel nous avons découvert des paysages autant magnifiques que différents les uns des autres.

Première difficulté : le Kazakhstan n’est absolument pas touristique. Cela présente bien des avantages, mais aussi beaucoup d’inconvénients. Très peu de gens parlaient anglais, on a rapidement dû se mettre à apprendre les bases du russe et du kazakh. Il est également conseillé de prendre une carte SIM locale. Les applications de traductions nous ont beaucoup aidé à communiquer avec les locaux.

Découverte du Nord du Kazakhstan

Nous avons atterri à Astana, la capitale du Kazakhstan. Pour ces premiers jours, nous avons choisi de nous immerger directement dans la culture Kazakh. Direction donc notre premier couchsurfing : une ferme à 2h de route de la capitale, perdue au milieu des steppes. Une expérience qui ne s’est pas vraiment déroulée comme prévue… Dès le lendemain, j’ai dû rester seule avec les femmes de la ferme pour aider à préparer une fête. J’ai vite compris que j’étais devenue pour une journée la « bonne à tout faire ». Après une très longue journée à me faire crier dessus, à enchainer les heures de vaisselle sans pouvoir sortir la décision était prise. Demain, on part. Malgré la beauté du lieu, j’étais profondément déçue de cette première journée et appréhendait les trois semaines à venir.

Steppes Kazakhstan

Les environs de la ferme / @Marie Herblot

Steppes Kazakhstan

Coucher de soleil sur le lac / @Marie Herblot

Nous n’avons dédié qu’une seule journée à Astana. Ville construite il y a seulement vingt ans, l’ambiance y est très spéciale. Les rues sont vides, immenses. Nous avons donc fait vraiment le minimum. Le parc citadin est très sympa. Des miniatures des sites célèbres du pays, comme le canyon de Charyn y sont exposées. Le Palais du Président est un incontournable tout comme le monument de Bayterek. Ce qui nous intéressait vraiment dans le nord du Pays, c’était la réserve de Korgaljyn. Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, les flamands roses migrateurs viennent entre mai et septembre pour se reproduire dans les eaux des lacs salés.

Astana

Le parc citadin d’Astana / @Marie Herblot

Astana

Le palais présidentiel / @Marie Herblot

Astana Kazakhstan

Les rues d’Astana /@Marie Herblot

C’est pour nous rendre à la réserve que nous avons découvert le bonheur de voyager en transport en commun au Kazakhstan. Il faut être très patient, et avoir du temps devant soi. Rendez-vous à la gare routière d’Astana pour prendre un bus en direction de Korgaljyn. Vous en aurez pour 1000Tenge (soit un peu plus de 2€) pour 2h30 de trajet. Le bus vous déposera devant le musée de la réserve. La petite ville essaye de se servir de l’attraction de la réserve pour développer le tourisme mais ça ne fonctionne pas vraiment pour le moment. C’est au musée que vous pourrez réserver votre guide pour vous rendre dans la réserve. Il est en effet interdit d’y aller sans guide. C’est l’activité la plus chère de notre périple : 13 400T pour le guide + 23 000 T pour le 4×4… Soit 45€ par personne (à deux).

Pendant près de 3h, nous avons réalisé un véritable safari ornithologique avec un guide passionné par le sujet. Pélicans, aigles… nous avons vu les flamands roses d’assez loin, petit déception. Si vous êtes à Astana avec votre propre véhicule ça vaut largement le coup de se rendre à Korgaljyn mais sinon ça reste une activité relativement chère ! Le dernier bus pour Astana part à 17h, sur le parking en face de la mosquée. Passé cette heure-là, vous êtes bon pour rester une nuit de plus, les voitures ne roulent plus, rendant l’autostop impossible.

Korgaljyn

Aigle des steppes / @Marie Herblot

Korgaljyn

Envolée de Pélicans / @Marie Herblot

Korgaljyn Kazakhstan

Les steppes à perte de vue / @Marie Herblot

Direction le sud

 

Nous avons choisi de nous rendre dans le sud en bus pour une question de budget, mais le train est également possible (à réserve à l’avance cependant). Rendez-vous encore une fois à la gare routière d’Astana pour prendre un bus direction Shymkent. C’est un bus datant de l’ère soviétique qui nous amènera à bon port. Pendant ces 25h de trajet, nous avons traversé un pays désertique. Le centre du Kazakhstan est vide. Ponctué de quelques « stations services ». Mesdames, laissez votre intimité de côté. Les toilettes sont des trous creusés sur une longue planche. Pas de cloison, vous serez les unes à côté des autres ! Nous sommes arrivés complètement épuisés à Shymkent où nous avons dormi à l’hostel Shymkala.

bus Kazakhstan

Notre bus / @Marie Herblot

Shymkent se visite facilement en une seule journée. Il fait chaud, et les places à l’ombre sont rares. Avantage de ce pays très peu touristique : on est tout seul dans la ville ! Les parcs sont très agréables. Les habitants sont bien plus sympathiques que dans le nord du pays. Le parc de Ken Baba est super sympa. On y trouve un véritable petit parc d’attraction et des petits restaurants pour manger au frais. Le bazar de la ville est immense, on s’est même perdu dedans ! On y trouve de tout, vêtements, viandes, fruits, légumes… Pour un bon goûter ou petit-déjeuner, je vous conseille l’enseigne Madlen.

Shymkent

Parc à Shymkent / @Marie Herblot

Encore une fois, ce n’était pas Shymkent en elle-même qui nous intéressait mais plutôt les réserves qui se trouvaient autour. Je pensais pouvoir y réaliser mon rêve d’enfance : faire du cheval dans les Steppes. Après avoir rencontré un couple de Hollandais qui avait le même projet, nous sommes partis ensemble dans la réserve de Sarram-Ugam. Pour s’y rendre, il faut trouver les taxis collectifs qui ne sont jamais au même endroit, à part qu’ils sont autour du bazar. Notre chauffeur nous a emmené jusqu’à Kaskacu, l’entrée de la réserve où se trouve un grand écovillage. Nous avons loué des chevaux : 20€ pour 2h avec l’accès à la piscine. Comme toujours au Kazakhstan, vous êtes livrés à vous-mêmes. Personne ne nous a accompagné avec les chevaux, j’étais la seule à savoir monter. C’était une expérience magique, les paysages étaient juste magnifiques.

Sarram-Ugam

Réserve de Sarram-Ugam / @Marie Herblot

Cheval steppe Kazakhstan

A cheval / @Marie Herblot

Après les steppes, un air de Canada

 

Après cette escapade à cheval, nous voulions continuer vers l’Est pour nous rendre aux fameux lacs de Kolsay. Trois lacs, les uns aux dessus des autres dans les montagnes Kazakh. Préparez-vous à un véritable parcours du combattant pour y aller. Nous avons refusé à plusieurs reprises de nous y rendre avec un « Tour » tout compris. C’était hors-de-question. Première étape : prendre un bus pour Almaty. Ensuite, il faut se rendre à la gare de Sayakhat pour prendre un bus pour le village de Shelek. A partir de là, c’est autostop ! Toujours préciser que vous n’avez pas d’argent, sinon on vous fera payer, nous en avons fait la mauvaise expérience. Le village juste avant le premier lac s’appelle Saty, puis il vous restera une quinzaine de kilomètres à parcourir pour atteindre le lac.

Saty Kazakhstan

En direction du lac de Kolsay / @Marie Herblot

KolSay

Le premier lac / @Marie Herblot

Kolsay

Le premier lac / @Marie Herblot

Lacs de KolSay

Le deuxième lac / @Marie Herblot

C’est la première fois que l’on voyait des touristes ! Pas d’inquiétude, une fois le chemin de randonnée emprunté il n’y avait plus personne. Le bonheur au Kazakhstan, c’est que l’on peut poser sa tente absolument partout. Nous avons donc suivi le chemin vers le deuxième lac avant d’installer notre bivouac en fin de journée. Il a fait froid, très froid. Et surtout très humide. La deuxième partie du trek pour se rendre au deuxième lac est difficile. Il avait plu une bonne de la journée la veille, ce qui rendait la montée très boueuse. Ce lac est encore plus beau que le premier. On se croirait au Canada, les steppes sont bien loin ! Malheureusement, nous n’avons pas eu le temps de monter au dernier lac. Nous voulions pouvoir bivouaquer au lac Kaindy que nous avons atteint en autostop. Connu pour les pins plongés dans son eau glaciale, le lac Kaindy est absolument magnifique. Nous y avons dormi deux nuits avant de repartir en stop pour notre prochaine étape : le canyon de Charyn.

Kaindy Lake

Kaindy Lake / @Marie Herblot

Le Canyon de Charyn

 

Pour partir au Canyon, nous avons été pris en autostop dès le lac de Kaindy par un couple se rendant à Almaty. Ils nous ont déposé au bout de la piste menant au canyon puis deux autres voitures nous ont amené en haut. Du parking, il reste encore une bonne demi-heure de marche pour atteindre la rivière et l’écovillage. On a été très surpris de voir du monde en tente et surtout autant de touristes !

On se croirait vraiment dans une réplique miniature du Grand Canyon. Il suffit juste de suivre le sentier pour en profiter. Il fait beaucoup plus chaud qu’aux lacs. Nous y avons passé deux jours pour se poser un peu et bien en profiter. Il était déjà temps d’aller à Almaty, dernière étape de notre voyage avant de rentrer.

Charyn Canyon

L’arrivée au Canyon de Charyn / @Marie Herblot

Charyn Canyon

Le Canyon de Charyn / @Marie Herblot

Charyn Canyon

Le Canyon de Charyn /@Marie Herblot

Almaty, dernière étape

 

Après notre semaine en plein coeur de la nature, le retour à la ville a été brutal. Nous avons été plutôt déçus par Almaty. Centres commerciaux gigantesques, boulevards immenses… on avait du mal à y trouver notre place. Heureusement, la ville regorge de petits cafés et de restaurants et après plusieurs soirs de bivouac on était content de bien manger ! La ville étant au pied des montagnes, on a vite cédé à nouveau à l’appel de la nature. Nous nous sommes donc rendus à la station de ski Shymbulak, à 2200m d’altitude. Elle constitue le point de départ pour une belle randonnée pour atteindre le pic de Talgar à 3163m d’altitude. Ca grimpe sec mais la vue là-haut est magnifique ! La redescente se fait en télécabine pour les jambes fatiguées !

Almaty

Les Laghman, plat typique Kazakh / @Marie Herblot

Almaty

bazar de la ville / @Marie Herblot

Shymbulak

Montée vers le Pic de Talgar / @Marie Herblot

Almaty Shymbulak

Pic de Talgar / @Marie Herblot

Il est déjà temps de rentrer en France après ces trois semaines de traversée. On a vu qu’il était loin d’être facile de voyager dans un pays non touristique. On ne s’attendait pas à de tels paysages. Le Kazakhstan nous a époustouflé, fatigué, et nous laisse de sacrés souvenirs !


Le Kazakhstan : entre steppes et montagnes | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Marie Herblot
Le voyage a toujours fait partie de ma vie, je ne tiens pas en place. Après un Master en Histoire Contemporaine, je me suis orientée vers des études de journalisme, mon rêve de toujours. Pour moi, c'était le seul métier qui me permettait de parcourir le monde. En parallèle de mes études, mes nombreux voyages m'ont poussé à ouvrir mon blog qui s'est peu à peu orienté vers le tourisme durable. Que ce soit par la vidéo, la photo ou l'écrit, j'aime passer par le journalisme pour expliquer et montrer comment voyager dans le respect. Aujourd'hui diplômée, je cherche un poste qui corresponde à mes valeurs.
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