Charte éthique du voyageur : un outil pour sensibiliser les touristes
D’un désaccord peut parfois naître une belle idée… C’est en tous cas ce qu’ont du se dire les membres d’Atalante lorsqu’en 1995, certains membres d’un groupe de touristes partis en Ethiopie ont transgressé l’accord commun stipulant de ne pas prendre de photos des ethnies rencontrées. Les débats engendrés par cet incident ont fait naître chez les voyageurs le désir de rédiger un « code de bonne conduite » à destination des touristes, dans le but de respecter les pays et populations visités. Et ainsi naquit la Charte éthique du voyageur…
Un touriste informé est un touriste responsable
Expliquer plutôt qu’interdire, voilà l’idée maîtresse de la Charte éthique du voyageur. Celle-ci vise à créer un déclic chez le futur touriste : visiter un pays, c’est avant tout respecter les hommes et les femmes qui y vivent, ses traditions, sa culture. Couvrir certaines parties de son corps, ne pas exhiber son argent, faire preuve de discrétion et d’humilité, demander l’autorisation pour prendre quelqu’un en photo… autant de gestes a priori anodins, mais trop souvent oubliés ou méprisés par les touristes, et qui constituent cependant la base du respect d’autrui.
Aujourd’hui, la base de cette Charte doit être respectée par tous les voyagistes membres d’ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), sa signature étant l’une des conditions d’obtention de la certification. Afin de prouver leur engagement au-delà de cette simple condition, la majorité des agences de voyages éthiques et responsables ont créé leur propre Charte ; s’inspirant du concept initial, ces chartes ont pour objectif de mettre en valeur la « patte » de chaque voyagiste, et d’y ajouter des valeurs personnelles.
Des règles pour le voyageur… et le voyagiste !
Créée en 1968, l’association ARVEL est une pionnière du tourisme social et responsable en France. Démocratiser le voyage pour que chacun puisse s’ouvrir au monde est l’objectif premier d’ARVEL, qui lutte au quotidien pour le respect des droits de l’homme, contre le racisme et pour la solidarité internationale. « Dès les années 1970, ARVEL a développé un tourisme alternatif au tourisme que je qualifierais de « prédateur », explique Pierre Vial, président de l’association. Nous voulions absolument que soient préservées nos valeurs intrinsèques, à savoir le respect des autres cultures et populations. Nos bénéfices nous ont à l’époque permis de mettre en place des projets de développement à l’étranger, et ainsi de réellement donner un sens au terme de « voyage responsable ».
En mêlant projets de développement, respect de l’environnement et implication sociale, ARVEL couvre l’intégralité du spectre du tourisme responsable. Mais l’association a vite désiré évaluer la bonne tenue et l’ampleur de ses actes, et a pour cela créé la Charte éthique du voyagiste, au sein de laquelle l’association formalise son éthique et ses principes déontologiques, et s’engage à les respecter : une belle initiative, sous forme d’auto-contrôle et d’auto-critique ! Cette Charte ne serait cependant rien sans sa seconde partie, celle consacrée au voyageur : « il s’agit bien d’une seule et même Charte, qui s’adresse à nous, puis à ceux que nous emmenons en voyage, précise Pierre Vial. Notre but est de transformer le « touriste » en « voyageur », et de faire de lui un citoyen du monde responsable et respectueux de ceux qu’il rencontre. Pour cela, il faut lui donner des règles, des clés : celles-ci sont apportées par la Charte. »
La Charte élaborée par ARVEL apparaît donc comme un outil fort et essentiel dans la démarche de sensibilisation du voyageur. Elle incarne parfaitement les valeurs défendues par les associations du tourisme responsable, qui n’hésitent souvent plus à suivre le pas en créant elles-mêmes leur « code de bonne conduite »…
———ALLER + LOIN —————-
Par Mélusine Lau
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