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Se former à l’écotourisme à l’Université d’Angers

| Publié le 26 novembre 2014
Thèmatique :  Formations 
             

Unique en France, la licence professionnelle Concepteur et accompagnateur en écotourisme dépend de l’Université d’Angers, mais ses cours se déroulent dans son annexe de Saumur. Créée il y a 12 ans sous l’impulsion de Céline Barthon, géographe de formation, cette licence s’inscrit dans une volonté nationale et internationale de développer un tourisme plus respectueux des hommes et de l’environnement. Rencontre.

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VA – Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?

Je suis géographe de formation, titulaire d’une thèse de Doctorat portant sur l’identité insulaire. J’occupe un poste d’enseignant-chercheur à l’université d’Angers depuis 2002 et m’intéresse principalement aux dynamiques et aux enjeux de la patrimonialisation des espaces naturels. Les enseignements que je dispense portent sur le développement durable du tourisme, la valorisation du patrimoine naturel, le concept et les acteurs en écotourisme, le tourisme et le littoral … Des enseignements où l’environnement est toujours très présent.

VA – Quelles sont les raisons qui vous ont poussée à créer cette licence ?

La licence professionnelle concepteur et accompagnateur en écotourisme est née en 2002, consécutivement à l’Année Internationale de l’Ecotourisme à Québec qui a clarifié les principes de cette nouvelle forme de tourisme. Elle est le fruit d’une réflexion menée par un établissement qui forme aux métiers du tourisme (Université d’Angers – UFR ITBS-Esthua) de la licence au doctorat, et de différents acteurs impliqués dans la formation (Cpie Loire Anjou Touraine, Philippe Marais – Saiga, la Lpo, des guides indépendants, des AMM, Sylvain Salaméro – Cheval en Pyrénées etc.)

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La licence prend ses quartiers dans un magnifique bâtiment, datant du XVIème siècle / © Céline Barthon

VA – Il s’agit de la seule licence professionnelle axée sur « l’écotourisme » en France : pourquoi ce choix ?

Parce que l’écotourisme est une pratique plus qu’émergente aujourd’hui et parce que les espaces naturels sont de plus en plus fréquentés. Par conséquent, si l’on n’adapte pas les types de fréquentation aux enjeux de conservation de la biodiversité de ces espaces et si l’on ne sensibilise pas les populations (touristique et locale) au caractère fragile de leur environnement quotidien ou de vacances, à plus ou moins long terme, on aura raté le coche du développement durable de ces territoires dont la nature est une vraie ressource qu’il s’agit de préserver mais également de valoriser.

VA – Ecotourisme, tourisme durable, tourisme responsable… Il existe aujourd’hui beaucoup de termes pour désigner le tourisme « alternatif » à celui de masse qui prédomine dans les modèles actuels : quelles sont les particularités et les spécificités de l’écotourisme, qui permettent de le différencier du reste ?

Cette réflexion fait partie de l’un de mes cours. Je ne vais pas le reprendre ici mais globalement les définitions que proposent l’UICN (Union l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, la TIES (Société Internationale d’Ecotourisme) ou encore l’OMT (Organisation Mondiale du Tourisme) clarifient les grands principes de cette forme de tourisme. Après, il s’agit de les transposer à l’échelle locale, dans des contextes différenciés, et de ne pas considérer l’écotourisme comme vertueux par principe. De nombreuses recherches, à l’étranger le plus souvent, montrent que les avantages (écologiques, économiques et sociaux) générés par cette pratique sont certes probants mais qu’ils ne doivent pas cacher les coûts induits. Aucune forme de tourisme n’a d’impact zéro sur les espaces et les populations visités.

VA – Par quels moyens confrontez-vous vos étudiants au monde professionnel ? Quels sont vos partenaires, à l’échelle locale comme nationale ?

Nos étudiants bénéficient d’interventions de professionnels dès le premier semestre de cours, dit « théorique ». Ensuite, ils ont l’opportunité de réaliser deux stages de terrain de 3 semaines en Charente-Maritime et en Ariège, afin de se familiariser aux différents milieux susceptibles de faire l’objet d’une valorisation écotouristique. Ils y rencontrent des acteurs de terrains, institutionnels et privés, afin de mieux saisir les enjeux des territoires, les difficultés du métier, la nécessité de répondre à des besoins et de proposer des produits originaux, etc. Enfin, deux stages conventionnés en entreprise ou en organisation sont programmés sur 4 mois au second semestre, axés sur les deux métiers visés par la formation : la conception de produits, c’est-à-dire tous types de services associés à l’écotourisme (séjour, voyage, prestation d’animation, démarche de valorisation, événement …), et leur accompagnement.

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Les étudiants participent à des modules de terrain, à la rencontre des professionnels / © Céline Barthon

VA – Comment situez-vous la place de l’écotourisme sur le marché du travail actuel ? Quelles sont les ouvertures pour vos étudiants après une licence de ce type ?

Si le tourisme est un secteur porteur en termes d’emplois, l’écotourisme y tient une place particulière car il reste un marché de niche en France et s’appuie sur de petites structures (en dehors des collectivités). Par conséquent, l’insertion professionnelle n’y est pas aussi « aisée » que dans le tourisme en général. Ce sont des métiers « passion » qui demandent un réel investissement de la part des jeunes – et moins jeunes dans le cadre de la formation continue- qui doivent avoir un vrai projet professionnel et personnel dans ce secteur.

Globalement, nos étudiants se placent dans des organisations et entreprises mettant en œuvre des produits écotouristiques  (collectivités locales, office de tourisme, association d’éducation à l’environnement et au patrimoine, centre permanent d’initiatives pour l’environnement,  structure de loisirs, hébergement, bureau de guide, voyagiste …). Les types d’emplois occupés sont :

– Concepteur et accompagnateur en écotourisme
– Educateur/animateur nature, environnement et patrimoine
– Eco-guide
– Assistant de production
– Agent d’accueil et conseils en écotourisme
– Agent de développement local

VA – Où en est la licence aujourd’hui (nombre de candidats chaque année, réputation, etc.) et quels sont vos projets et perspectives pour l’avenir ?

Nous recevons chaque année environ 150 dossiers pour 30 places disponibles. La réputation de la formation s’appuie autant sur celle de l’établissement que sur l’équipe pédagogique (enseignants-chercheurs, enseignants en BTS et professionnels associés), fortement investis. Les retours des professionnels nous permettent de faire avancer la formation en fonction de l’évolution du marché et des besoins identifiés. Les projets et perspectives pour l’avenir vont faire l’objet d’une concertation cette année avec l’ensemble de l’équipe pédagogique car nous entrons dans la phase d’évaluation et de projet pour l’accréditation (renouvellement) de la formation par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Nous ne manquerons pas de les communiquer le moment venu !

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Une formation qui met l’accent sur la découverte du terrain et les rapports humains / © Céline Barthon

Pour plus d’informations, rendez-vous sur la fiche formation de la licence professionnelle Concepteur et accompagnateur en écotourisme. En février, des journées portes-ouvertes seront également organisées à Saumur, afin de découvrir de plus près, et aux côtés des étudiants actuels, le contenu de la formation.


Se former à l’écotourisme à l’Université d’Angers | ©VOYAGEONS AUTREMENT
Par Mélusine Lau

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